Le gouvernement salvadorien lance une nouvelle offensive musclée contre les gangs

Après des mois de calme relatif et des niveaux de violence assez bas dans les rues du pays, les homicides sont repartis à la hausse pour atteindre des niveaux jamais vus depuis près de 30 ans dans le pays d’Amérique centrale. Il n’est pas déraisonné d’avancer que la fragile trêve des maras (gangs) a pris fin.

En conséquence, l’Assemblée législative a approuvé il y a quelques semaines une demande controversée de l’exécutif visant à lutter contre les maras. Cette réforme du code pénal souhaite durcir les peines encourues par les membres de ces gangs.

Comme le rapporte un article de bbc.com, cette décision intervient après que le gouvernement de Nayib Bukele a demandé à l’Assemblée de déclarer l’état d’urgence dans le pays, suite à un week-end d’une rare violence au cours duquel plus de 80 meurtres ont été commis.

Les mesures, qui seront pour l’instant appliquées pendant un mois, mais qui pourront être prolongées, comprennent notamment la suspension de la liberté d’association, des droits de la défense et de l’inviolabilité des correspondances. Actuellement, suite à la réforme récemment approuvée, les membres des maras peuvent être condamnés à des peines allant de 20 à 40 ans de prison, tandis que celles des chefs de gangs peuvent atteindre entre 40 et 45 ans de prison.

L’un des points les plus controversés de la réforme du code pénal prévoit également de considérer comme majeurs les membres de ces groupes âgés de plus de 12 ans et de les juger comme tels. Ce serait la première fois que le gouvernement approuverait une peine spécifique pour ceux considérés comme appartenant aux maras. Auparavant, au Salvador, ils étaient considérés comme des « terroristes » et encouraient les peines correspondantes, même s’il était difficile de prouver leurs liens avec ces groupes, et les peines allaient de 6 à 9 ans de prison.

Dans ces circonstances, le gouvernement a renforcé la sécurité dans les rues et a demandé au Congrès d’approuver l’état d’urgence. La réforme, approuvée par la majorité au pouvoir au sein de l’assemblée législative, limite la liberté d’association, suspend le droit d’être informé des raisons de la détention, étend la période de garde à vue de 72 heures à 15 jours et permet aux autorités de mettre sur écoute les téléphones portables des suspects.

Selon les dernières informations, les autorités ont arrêté plus de 3 000 membres présumés des maras. Au même moment, le président Bukele a annoncé sur Twitter qu’il avait donné l’ordre de limiter les déplacements dans la cour des membres de gang emprisonnés ainsi que les repas leur étant servis et que leurs matelas de couchage avaient été retirés. Depuis plusieurs jours, la nourriture est rationnée et les 16 000 membres emprisonnés n’ont pas quitté leurs cellules.

Parmi les différentes réactions aux récents événements, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, la Commission interaméricaine des droits de l’homme, Human Rights Watch et Amnesty International ont exprimé leur préoccupation quant à la situation dans le pays et espèrent que les mesures prises sont conformes aux lois et normes internationales en matière de droits de l’homme.

Il convient de noter qu’environ 70 000 membres des maras sévissent au Salvador et se battent pour le contrôle des opérations d’extorsion et de trafic de drogue dans tout le pays.

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Des sacs conçus pour aider les policiers à intervenir auprès des personnes atteintes d’un trouble du traitement sensoriel

Les Forces de l’ordre de l’Alabama (ALEA) disposent désormais d’un moyen simple mais efficace de communiquer avec les personnes qui ne sont plus en mesure de répondre : les sacs sensoriels.

Conçus pour aider les personnes atteintes d’un trouble du traitement sensoriel à se calmer, ces sacs offrent aux agents un moyen d’interagir et de communiquer positivement avec ces personnes, qui peuvent sembler constituer une menace pour elles-mêmes ou pour les autres.

La livraison des sacs est accompagnée d’une formation afin que les agents de l’ALEA puissent facilement reconnaître les symptômes du trouble du traitement sensoriel et sachent comment se comporter avec les personnes souffrant d’une surcharge sensorielle. Cette formation permet d’éviter tout malentendu qui pourrait conduire à une escalade de la situation.

En 2013, 12 agences et plusieurs professionnels du maintien de l’ordre en Alabama se sont réunis en une seule entité pour créer l’ALEA. L’agence compte aujourd’hui environ 1 500 employés dans divers départements tels que la sécurité intérieure, la sécurité publique, le système de gestion des recouvrements des recettes et le système de justice. En 2021, l’ensemble du personnel assermenté de l’agence, y compris les agents de terrain, les agents spéciaux du bureau d’enquête de l’État, les agents chargés de la communication et les membres de la division des permis de conduire ont suivi une formation sur l’inclusion sensorielle. L’ALEA est ainsi devenue la première agence étatique d’application de la loi à être certifiée par KultureCity, une organisation à but non lucratif spécialisée dans l’insertion et l’aide aux personnes atteintes d’un trouble sensoriel ou d’autres handicaps.

La formation de KultureCity, qui repose essentiellement sur le visionnage de vidéos, vise à éduquer les premiers intervenants, leur faire accepter cette différence et ressentir de l’empathie pour les personnes atteintes de troubles sensoriels, qui représenteraient entre 5 et 16 % de la population américaine.

Symptôme courant de l’autisme, ce handicap touche également les personnes souffrant d’un trouble du stress post-traumatique, de démence ou ayant été victimes d’un AVC. Il s’agit d’un état pathologique dans lequel le cerveau éprouve des difficultés à recevoir et répondre aux informations sensorielles, ce qui rend les personnes trop ou trop peu sensibles à certains éléments qu’elles voient, entendent, sentent, touchent et goûtent.

Les lumières vives, le brouhaha urbain, les vêtements rugueux et d’autres stimuli peuvent submerger les personnes hypersensibles et provoquer chez elles une crise émotionnelle et un comportement qui peut sembler inhabituel, voire agressif. Ces individus peuvent rechercher une stimulation sensorielle de plusieurs manières comme crier, agiter les bras ou toucher les gens au hasard, parfois brutalement.

Les personnes en proie à une surcharge sensorielle peuvent être tellement submergées qu’elles ne peuvent pas parler ou traiter mentalement ce qui leur est demandé. Elles peuvent alors sembler être sous l’influence de l’alcool ou de drogues et délibérément peu coopératifs.

Fondée en 2013 par le Dr Julian Maha, dont le fils a été diagnostiqué avec un trouble sensoriel, KultureCity a fourni des formations et des sacs sensoriels à plus de 50 agences de premiers intervenants aux États-Unis. Sa formation, conçue pour faire comprendre et accepter la façon dont les personnes ayant des troubles sensoriels réagissent aux stimuli, se concentre sur quatre domaines clés :

  • La compassion pour les personnes atteintes d’un handicap invisible ou d’un besoin sensoriel et faire comprendre à quel point ces besoins sont fréquents.
  • Savoir reconnaître une personne souffrant d’un handicap ou d’un besoin sensoriel invisible et la meilleure façon d’entrer en relation avec elle.
  • Les stratégies pour aider ces personnes à s’adapter à une situation qui les dépasse.
  • Trouver la meilleure façon de mettre un terme à cette interaction et de contribuer à résoudre la situation de manière positive.

Sources :

CHADD. (2021, September 21). New Research in Sensory Processing Dysfunctionhttps://chadd.org/adhd-weekly/new-research-in-sensory-processing-dysfunction

Office of the Governor of Alabama. (2021, August 3). Governor Ivey Announces Sensory-Inclusive Training for State Law Enforcement Officershttps://governor.alabama.gov/newsroom/2021/08/governor-ivey-announces-sensory-inclusive-training-for-state-law-enforcement-officers/

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Une stratégie visant à renforcer la sécurité de l’UE dans les dix prochaines années

Le Conseil de l’Union européenne a formellement approuvé la dénommée « boussole stratégique », un plan d’action ambitieux visant à renforcer la politique de sécurité et de défense de l’Union européenne d’ici à 2030.

La situation politique plus hostile exige que l’Europe monte le ton en augmentant sa capacité et sa volonté décisionnelle, en renforçant sa résilience, mais aussi en investissant plus et mieux dans les domaines de la défense et de la sécurité.

L’unité et la détermination font la force de l’Union. L’objectif de cette boussole stratégique est de renforcer les capacités de l’UE en matière de sécurité. L’UE doit être capable de protéger ses citoyens, ainsi que de contribuer à la sécurité et la paix internationales. Cette stratégie devrait renforcer l’autonomie stratégique de l’UE et sa capacité à travailler avec ses partenaires pour préserver ses valeurs et ses intérêts.

Afin de renforcer sa capacité d’anticipation, de dissuasion et de réaction face aux menaces et aux défis, actuels ou émergents, et de préserver ses intérêts en matière de sécurité, l’UE doit :

  • renforcer ses capacités d’analyse du renseignement ;
  • développer des outils et des équipes de réponse hybrides qui rassemblent différents instruments pour détecter et répondre à un vaste éventail de menaces hybrides ;
  • poursuivre le développement de sa boîte à outils de cyberdiplomatie et établir une politique de cyberdéfense qui lui soit propre afin d’être mieux préparée et de mieux répondre aux cyberattaques ;
  • développer une boîte à outils de manipulation et d’interférence pour les informations étrangères ;
  • fournir des raisons supplémentaires aux États membres pour qu’ils s’engagent dans le développement d’outils de collaboration et investissent conjointement dans des facilitateurs stratégiques et des équipements de nouvelle génération pour opérer sur terre, en mer, dans les airs, le cyberespace et l’espace extra-atmosphérique ;
  • développer sa propre stratégie spatiale de sécurité et de défense ;
  • renforcer son rôle en tant qu’acteur de la sécurité maritime.

Une Union européenne plus forte en matière de sécurité doit contribuer positivement à la sécurité transatlantique comme mondiale.

La boussole stratégique fournit une évaluation partagée de l’environnement stratégique dans lequel opère l’UE et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document propose des actions concrètes, ainsi qu’un calendrier de mise en œuvre précis, afin d’améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise, mais aussi à défendre sa sécurité et celle de ses citoyens.

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Une formation pour éviter le recours excessif à la force

Les organisations policières des sociétés démocratiques cherchent comment éviter le recours excessif à la force. Le débat se concentre souvent sur la prise de responsabilité professionnelle et pénale a posteriori, qui se heurte aussi généralement à une certaine « solidarité » des agents qui devraient contribuer à rapporter les faits. Une stratégie alternative (et plus positive) pour faire face à ces mauvaises pratiques consiste à encourager les collègues patrouilleurs à arrêter ou à prévenir ces comportements déviants. En effet, dans les cas qui ont été portés à l’attention du public, il est clair que, si certains agents recouraient de manière disproportionnée à la force, d’autres, qui n’étaient pas activement impliqués dans l’acte de violence, ne faisaient rien pour les arrêter.

Aux États-Unis, ces dernières années, suite à des cas de violences policières qui ont fait le tour du monde, les autorités ont tenté de promouvoir la prise d’initiative par le biais de formations dont l’objectif est de briser la passivité des agents témoins des faits mais n’intervenant pas directement. En 2015, Michael S. Harrison, alors chef de la police de la Nouvelle-Orléans, a lancé le programme EPIC (Ethical Policing Is Courageous, Le maintien de l’ordre éthique est signe de courage). Il était assisté du psychologue Ervin Staub, professeur spécialisé dans la psychologie de la violence.

Le programme considère que les policiers sont des personnes qui peuvent parfois être fatiguées et stressées, des conditions qui peuvent les amener à faire des erreurs. Leurs collègues également présents sur le lieu de l’acte de violence, n’intervenant pas mais jouant le rôle d’observateur ou de spectateur, sont en mesure de détecter ces situations, qui peuvent également être des signes de troubles mentaux ou d’addictions. Ainsi, l’objectif est d’éviter les réticences existantes au sein des forces de l’ordre liées au corporatisme et à la culture du silence face à ces actes déviants, car l’intervention préventive ne porte pas préjudice au collègue, au contraire, elle prévient l’incident. Il ne s’agit donc pas seulement d’éviter les poursuites et d’arrêter ces actes, mais aussi de se concentrer sur les possibles causes et signes.

Dans le même temps, cette formation appelle à un changement de paradigme dans la définition de loyauté. Être loyal, ce n’est pas garder le silence sur les actes répréhensibles, mais éviter les blessures, les décès ou la mise en danger de la carrière des agents. Ce programme souligne la nécessité pour les agents de prendre soin les uns des autres et revisite le concept de soutien mutuel entre collègues.

La formation identifie les facteurs inhibiteurs qui poussent un agent à rester passif et à ne pas arrêter une action inappropriée, comme le manque d’empathie ou la peur d’être ostracisé. Elle démontre également que de telles actions peuvent être prévenues ou arrêtées avant qu’elles ne deviennent irrégulières, grâce à certains gestes : un policier reprenant les rennes lorsqu’il voit un collègue enlever ses lunettes, ou un policier retirant le genou de son collègue du cou d’un suspect. D’autres options suggérées sont, par exemple, de montrer le badge donné aux policiers qui ont suivi la formation, utiliser certaines phrases clés pour reprendre les commandes d’une intervention ou pour faire comprendre au camarade policier de cesser les violences.

Au cours des deux années qui ont suivi la formation des agents de la Nouvelle-Orléans, certains incidents, tels que les courses-poursuites ou les plaintes pour violences policières, ont diminué, bien qu’aucune corrélation entre cette diminution et le programme n’a été clairement établie.

Le programme EPIC a servi de base à la Georgetown University Law School pour un autre programme, baptisé ABLE (Active Bystandership in Law Enforcement Policing, Observation active dans la politique d’application de la loi), auquel plus de 200 commissariats de police des États-Unis ont déjà adhéré.

Pour plus d’informations, veuillez consulter les liens suivants :

Programme EPIC

http://epic.nola.gov/home/

https://www.baltimorepolice.org/transparency/bpd-policies/1-ethical-policing-courageous-epic-training-lesson-plan

Programme ABLE

The New York Times. « A New Message for Police: If You See Something, Say Something », 27 février 2022.

BBC News: « Ervin Staub: A Holocaust survivor’s mission to train ‘heroic bystanders’ »

https://www.bbc.com/news/world-us-canada-54339252

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La Commission européenne chercher à améliorer la coopération policière transfrontalière pour renforcer la sécurité

La Commission européenne a proposé un code de coopération policière de l’Union européenne pour améliorer la coopération policière transfrontalière entre tous les États membres et fournir aux policiers de l’UE des outils d’échange d’informations plus modernes.

La plupart des criminels opérant par-delà les frontières, les policiers de l’UE doivent être capables de collaborer de manière rapide et efficace. Le code de coopération policière inclut de nouvelles formes d’échange d’informations et une recommandation sur la coopération policière opérationnelle. Il permettra l’amélioration des opérations transfrontalières, accentuera le rôle d’Europol et fournira des canaux et des délais clairs pour l’échange d’informations.

De plus, les crimes dans l’ensemble de l’UE pourront être reliés beaucoup plus efficacement grâce à la révision des règles relatives à l’échange automatisé de certaines catégories de données. Cela permettra de renforcer la prévention, la détection et les enquêtes criminelles dans l’UE, d’éviter les lacunes en matière d’informations, ainsi que de promouvoir la sécurité dans toute l’Europe.

Les mesures proposées comprennent :

  • Une recommandation sur la coopération policière opérationnelle qui établit des règles communes sur la coopération entre les agents de police prenant part à des patrouilles communes et opérant sur le territoire d’un autre État membre. Cela inclut un référencement des outils de messagerie sécurisés permettant aux policiers de communiquer avec leurs homologues lorsqu’ils mènent des opérations dans d’autres pays de l’UE, mais aussi une liste commune d’infractions pour lesquelles les poursuites transfrontalières sont possibles.
  • De nouvelles règles sur l’échange d’informations entre les autorités policières des États membres afin que les policiers disposent d’un accès équivalent aux informations dans les mêmes conditions, quel que soit l’État membre dans lequel ils opèrent. Les États membres établiront un point de contact unique, doté d’un personnel suffisant, opérationnel 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et fonctionnant comme un « guichet unique » pour l’échange d’informations avec les autres États membres. Les informations requises devront être fournies sous huit heures en cas d’urgence, ou bien sous sept jours au plus tard. Le canal de communication par défaut devrait être l’application de réseau d’échange sécurisé d’informations (SIENA), gérée par Europol.
  • Des règles révisées sur l’échange automatisé de données pour la coopération policière dans le cadre de la décision Prüm, qui faciliteront, accéléreront et amélioreront l’échange de données, et aideront à identifier les criminels. Ces règles comprennent le passage de multiples connexions entre les bases de données nationales à un routeur central auquel ces bases de données peuvent être connectées. Ces règles requièrent également d’ajouter des dossiers de police à l’échange automatisé de données et des images du visage de criminels présumés et condamnés. Europol contribuera également à l’identification des criminels connus dans les pays non membres de l’UE en comparant les données provenant des pays non membres avec les bases de données des États membres, fournissant ainsi un soutien plus efficace à ces derniers.

Étapes à venir :

Le Parlement européen et le Conseil doivent maintenant examiner et adopter le règlement sur l’échange automatisé de données et la proposition de directive sur l’échange d’informations. La proposition de recommandation du Conseil sur la coopération policière opérationnelle doit maintenant être débattue et adoptée par le Conseil, après consultation du Parlement européen. Cette recommandation servirait alors de base que tous les États membres pourraient consulter pour mettre à jour leurs accords nationaux ou bilatéraux en vigueur.

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Le Conseil de l’Union européenne adopte des conclusions reconnaissant le rôle clé du patrimoine culturel dans la promotion de la paix et de la démocratie

Le Conseil de l’Union européenne a adopté une série de conclusions accueillant le concept de l’UE concernant le patrimoine culturel dans les conflits et les crises, ce qui améliore l’approche de l’Union pour la paix, la sécurité et le développement.

Les conclusions reconnaissent que le patrimoine culturel, en favorisant la tolérance, la compréhension mutuelle, ainsi que le dialogue interculturel et interconfessionnel, peut jouer un rôle crucial dans la promotion de la paix, de la démocratie et du développement durable. Cependant, il peut également être utilisé comme instrument lors de conflits, devenant le déclencheur ou encore la cible de ces derniers. Les conclusions demandent à ce que le patrimoine culturel soit protégé et sauvegardé pendant les périodes de crise et de conflit.

Le Conseil souligne que la protection du patrimoine culturel, ainsi que la sensibilisation au patrimoine culturel, sont capitales pour une approche sensible aux conflits à tous leurs stades, et comme base pour la relance durable et la paix durable. Protéger et sauvegarder le patrimoine culturel peut aider à la création de dialogues positifs et inclusifs, la prévention de l’extrémisme violent et la lutte contre la désinformation, mais aussi rendre les sociétés plus résilientes en général.

Le Conseil fait également remarquer qu’il convient de travailler en partenariat plus étroit avec les organisations internationales compétentes, les organisations régionales, ainsi que les organisations intergouvernementales et non gouvernementales appropriées. Il demande l’intégration de la protection et la sauvegarde du patrimoine culturel aux travaux du Conseil dans tous les domaines de la politique étrangère et de sécurité.

L’UE intégrera maintenant la protection du patrimoine culturel sous tous les aspects pertinents de sa boîte à outils.

Les opérations et les missions menées dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) peuvent constituer un soutien considérable pour faire face aux défis liés à la sécurité en ce qui concerne la préservation et la protection du patrimoine culturel. C’est pourquoi l’Union mettra désormais au point un mini-concept consacré à l’exploration des possibilités de développer des missions civiles de la PSDC, le cas échéant, dans ce domaine, par exemple par le biais d’éventuels programmes de renforcement des capacités ou d’activités de formation.

L’UE fera aussi des efforts pour que le patrimoine culturel soit intégré aux instruments financiers appropriés, y compris l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (IVCDCI), ainsi qu’à tous les autres domaines de l’action extérieure de l’Union.

La Commission, les États membres, le SEAE et les autres organismes concernés s’engagent à travailler en collaboration plus étroite en ce qui concerne la protection du patrimoine culturel, dans le but de développer et d’échanger de meilleures pratiques et leur expérience.

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Les conclusions du Conseil européen sur les migrations

Le Conseil européen a abordé la situation migratoire sur ses différents itinéraires. D’une part, les mesures prises par l’Union européenne et les États membres ont globalement réduit les flux irréguliers au cours des dernières années, mais, d’autre part, l’évolution de certains itinéraires suscite des préoccupations et requiert une surveillance continue ainsi que des mesures urgentes.

Dans le cadre de l’action extérieure de l’Union européenne, les partenariats et la coopération avec les pays d’origine et de transit seront intensifiés de manière à être bénéfiques pour toutes les parties, afin d’éviter la perte de vies humaines et de réduire la pression sur les frontières européennes.

L’approche sera pragmatique, souple et élaborée sur mesure. Elle utilisera de manière coordonnée, comme Équipe Europe, tous les instruments et incitations dont disposent l’UE et les États membres, et sera développée en étroite coopération avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Elle a pour objectifs de s’occuper de tous les itinéraires et s’appuyer sur une approche prenant en compte l’intégralité des itinéraires, faire face aux causes profondes, apporter son soutien aux réfugiés et aux personnes déplacées dans la région, développer les capacités de gestion des migrations, mettre fin au trafic illicite, améliorer le contrôle aux frontières, collaborer pour la recherche et le sauvetage, s’intéresser à la migration légale tout en respectant les compétences nationales, et assurer le retour et la réadmission. Pour ces raisons, le Conseil européen :

  • invite la Commission et le haut représentant à renforcer, sans délai et en coopération rapprochée avec les États membres, les actions spécifiques avec les pays d’origine et de transit prioritaires ainsi que leur soutien concret ;
  • invite la Commission et le haut représentant à présenter, en coopération rapprochée avec les États membres, des plans d’action pour les pays d’origine et de transit prioritaires à l’automne 2021, en indiquant des objectifs clairs, des mesures de soutien additionnelles et des délais précis ;
  • invite la Commission à tirer le meilleur parti possible, au moins 10 %, de l’enveloppe financière de l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale, ainsi que du financement lié à d’autres instruments pertinents, pour appliquer des mesures en matière de migration, et l’invite à informer le Conseil de ses intentions à ce sujet d’ici le mois de novembre de cette année.

Le Conseil européen condamne et refuse toute tentative de pays tiers d’exploiter les migrants pour des objectifs politiques.

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Le Conseil européen adopte un budget de 18000 millions d’euros pour les affaires intérieures pour la période 2021 à 2027

L’Union européenne accroît la portée de son financement pour les mesures dans les domaines de l’asile et de la migration, de la gestion intégrée des frontières et de la sécurité intérieure, pour faire face aux défis croissants dans ces domaines politiques.

Le Conseil a adopté trois propositions sectorielles pour le financement des politiques intérieures dans le cadre financier pluriannuel 2021-2027.

Ce fonds dotera l’UE des outils nécessaires pour répondre aux défis migratoires en évolution, tant au sein de l’Union européenne qu’en coopération avec les pays tiers. Elle fixe quatre objectifs spécifiques : politique d’asile, de migration et d’intégration légale, migration irrégulière et retours, solidarité et partage des responsabilités entre les États membres. Les pourcentages minimaux du fonds sont liés à certains objectifs, avec un minimum de 15 % alloué à chacun des objectifs d’asile et de migration légale des programmes des États membres et 20 % alloués à l’objectif de solidarité.

Dans le cadre de l’objectif de solidarité, le fonds augmentera les incitations aux transferts de demandeurs et de bénéficiaires de la protection internationale entre États membres. Les incitations à l’admission de personnes par le biais de la réinstallation et de l’admission humanitaire seront également maintenues.

Le fonds pour l’asile, la migration et l’intégration couvre également les actions dans ou en relation avec des pays tiers, reconnaissant le rôle des autres fonds de l’UE destinés à l’action extérieure.

Le texte approuvé reflète des développements récents tels que l’expansion de l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, la modernisation de la politique commune en matière de visas ainsi que le développement et l’interopérabilité des systèmes informatiques à grande échelle (y compris le système européen d’information et d’autorisation de voyage et l’entrée/sortie).

Selon le nouvel instrument, au moins 10 % des programmes des États membres seront affectés à la politique en matière de visas, tandis que le taux maximal de soutien opérationnel aux programmes a été porté à 33 % du financement.

Les nouvelles dispositions améliorent également la simplification, la flexibilité, la rentabilité et la coopération et coordination entre les autorités nationales. Les actifs acquis grâce à une contribution financière de cet instrument seront également utilisés dans d’autres domaines, notamment les opérations douanières et maritimes ou pour atteindre les objectifs des deux autres fonds du ministère de l’Intérieur.

Ce fonds s’appuie sur le fonds actuel et l’adapte aux nouveaux développements, tels que la nécessité d’intensifier la lutte contre le terrorisme et la radicalisation, la grande criminalité organisée et la cybercriminalité. Il soutiendra les mesures visant à améliorer l’échange d’informations, à intensifier la coopération transfrontalière, y compris les opérations conjointes sur le terrorisme et le crime organisé, et à renforcer les capacités de prévention et de lutte contre la criminalité.

Le financement de l’achat d’équipements a augmenté dans les programmes des États membres pour atteindre un maximum de 35 %, tandis que le soutien opérationnel a atteint un maximum de 20 %. Les agences décentralisées peuvent exceptionnellement être financées lorsqu’elles aident à la mise en œuvre d’actions de l’UE qui relèvent de leur compétence et qui ne sont pas couvertes par la contribution de l’UE à leur budget, versée par le biais du budget annuel de l’UE.

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Un plan d’action régional pour la sécurité publique approuvé dans la capitale du Pérou

Le conseil métropolitain de Lima a adopté l’ordonnance numéro 2341-2021, qui établit le Plan d’action régional pour la sécurité publique 2021.

Ce plan vise à mener des actions ou des activités ciblées dans le but de réduire l’insécurité publique et de contribuer à une coexistence pacifique de manière progressive, dans le contexte national causé par la pandémie de COVID-19.

Le plan d’action régional pour la sécurité publique 2021, approuvé par le maire de Lima, Jorge Muñoz, comprend deux chapitres détaillant la situation actuelle en matière de sécurité à Lima.

Le premier chapitre analyse les indicateurs de sécurité publique du point de vue sociodémographique et interprète les multiples facteurs et risques sociaux qui favorisent les comportements criminels.

Le deuxième chapitre, appelé cadre stratégique, détaille 95 actions et stratégies programmées au cours de l’année et auquel un budget approprié a été affecté.

Ainsi, les principaux défis du plan sont, entre autres, la réduction des homicides, la réduction des morts et des blessés liés aux accidents de la route, la réduction de la violence à l’égard des femmes, la promotion des espaces publics en s’efforçant d’éviter tout type de vol, et la prévention de la criminalité.

Le plan a été élaboré par les entités de l’État qui font partie du comité régional de sécurité publique de Lima. Parmi les principales entités figurent le ministère public, le ministère de la Santé, le ministère de l’Éducation, le défenseur du peuple, la police de la région de Lima, l’Institut national pénitentiaire et le Corps général des pompiers volontaires.

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Migration légale : un plan européen dans le but d’attirer les travailleurs hautement qualifiés

La présidence du Conseil de l’Union européenne ainsi que les représentants du Parlement européen ont conclu un accord provisoire concernant un projet de directive (« carte bleue ») établissant les conditions d’entrée et de séjour des ressortissants étrangers hautement qualifiés qui viennent vivre et travailler dans l’UE. Ce système d’admission dans toute l’UE vise à attirer et retenir les travailleurs hautement qualifiés, en particulier dans les secteurs où les compétences sont limitées.

La transformation écologique et numérique des économies ne sera possible qu’avec un personnel doté des compétences nécessaires pour la diriger. L’éducation et la formation en continu auront un rôle fondamental, mais il faut également veiller à être équipé pour faire face à la concurrence dans la recherche de talents au niveau mondial. Les normes révisées pour la carte bleue de l’UE offrent un schéma au niveau de l’Union qui permet une plus grande flexibilité, des conditions améliorées et une mobilité simplifiée, tout en plaçant l’Union parmi les meilleures destinations pour les travailleurs hautement qualifiés.

Les nouvelles normes, qui remplaceront celles existantes, harmonisent davantage les conditions d’entrée et de séjour des travailleurs hautement qualifiés et augmentent l’attrait de la carte bleue de l’UE ; elles prévoient notamment :

• D’établir des critères d’admission plus inclusifs, entre autres en abaissant le seuil du salaire d’admission, en permettant des seuils de salaire plus bas pour les jeunes diplômés ou les professions à la recherche de travailleurs, en réduisant la durée minimale du contrat de travail à six mois et en élargissant sa portée afin d’inclure des travailleurs hautement qualifiés du secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC).

• De faciliter la mobilité au sein de l’UE, y compris la réduction de la durée minimale de séjour dans le premier État membre, en simplifiant et accélérant la procédure d’exercice de la mobilité et en permettant l’accumulation de périodes de résidence dans différents systèmes pour acquérir le statut de résident longue durée.

• De faciliter le regroupement familial et de donner au conjoint ou au partenaire du titulaire de la carte bleue, un accès illimité au marché du travail.

• De simplifier les procédures pour les entrepreneurs reconnus.

• D’accorder un très haut niveau d’accès au marché du travail, notamment en prévoyant que les États membres puissent permettre aux détenteurs de la carte bleue européenne de participer à des activités indépendantes ou à d’autres activités professionnelles connexes, en plus d’offrir une protection, en cas de chômage, par exemple.

• D’étendre sa portée aux membres de familles non communautaires de citoyens de l’UE ainsi qu’aux bénéficiaires de la protection internationale.

Les États membres de l’UE pourront conserver les systèmes nationaux destinés aux travailleurs hautement qualifiés parallèlement au système de carte bleue de l’Union européenne. Toutefois, les nouvelles normes introduiront une série de dispositions garantissant l’égalité des conditions pour que les détenteurs de la carte bleue de l’UE et leurs familles ne soient pas désavantagés par rapport aux titulaires de permis nationaux. L’accord politique provisoire est soumis à l’approbation du Conseil et du Parlement européen avant de passer par la procédure d’adoption formelle.

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