Les attentats et les attaques de masse, qu’ils soient motivés par des raisons personnelles ou idéologiques, suscitent beaucoup d’inquiétude et de crainte. Toutefois, il est souvent possible de prendre des mesures pour prévenir ces attaques, s’en défendre et y répondre. Un récent projet de recherche financé par le National Institute of Justice des États-Unis a analysé plus de 600 typologies d’attaques de masse, des centaines d’articles et de ressources et des dizaines d’entretiens avec des experts afin d’élaborer le Mass Attacks Defense Toolkit, un outil éducatif en ligne contenant différentes stratégies, des conseils et des liens vers des ressources supplémentaires.

Voici les cinq points essentiels qui découlent de ce projet de recherche :
1. Nous pouvons prévenir de manière proactive de nombreuses attaques de masse. Les signalements publics ont permis d’éviter près des deux tiers des complots déjoués et mis en évidence dans le Toolkit. Il est donc important de prêter attention aux signes d’alerte possibles, tels que :
- Motivation : inspirée par des attaques antérieures, un désir de satisfaire une cause extrémiste (notamment en cas d’expulsion d’un groupe ou d’une organisation pour cause de violence excessive), un désir de satisfaire une cause extrémiste en croyant qu’il n’y a pas d’autre choix que d’attaquer en raison d’un danger ou d’une menace perçus.
- Préparation : élaboration d’un plan écrit, tentative de recrutement d’autres personnes, recherche d’informations sur la manière de maximiser l’impact, coordination avec des extrémistes violents connus ou voyages fréquents.
- Révélation : importance de repérer les signes avant-coureurs.
2. Les communautés ont besoin d’équipes pluridisciplinaires pour surveiller et évaluer les signes d’alerte et déterminer les mesures à prendre. Chaque cas doit être confié à une seule personne responsable qui assurera le suivi nécessaire.
L’évaluation de la menace ne concerne pas seulement la probabilité d’une attaque, mais nécessite également de déterminer les mesures à prendre, dont la plupart peuvent se situer en dehors du système de justice pénale.
3. Une préparation adéquate permet de réduire le nombre de victimes dans les premières phases critiques d’une attaque, avant que les agents n’arrivent sur les lieux. Du point de vue de la gestion de la sécurité du site, il convient de créer des zones tampons, de faciliter les mouvements de foule. Se cacher dans un endroit sûr plutôt que d’essayer de fuir la scène en toute sécurité peut être un comportement plus approprié que de lutter au moment où il est impossible de fuir ou de se cacher.
4. Une réponse conjointe efficace à un attentat de masse nécessite une planification et une formation qui incluent toutes les personnes impliquées dans la réponse. Pour être efficaces, les réponses aux attaques doivent être coordonnées entre les services médicaux, de police, d’incendie et d’urgence, ainsi que les hôpitaux, les prestataires de services aux victimes et les responsables de la sécurité du site.
Pour ce faire, les dirigeants doivent fournir un soutien et une orientation adéquats en matière de planification et de formation.
5. Le plan de récupération doit inclure la planification et la formation prévoyant les conséquences possibles. Les mesures prises immédiatement après l’attentat comprennent la localisation et l’arrestation des agresseurs (le cas échéant), l’enquête sur les auteurs et les éventuels complices, et la prise en charge de la santé mentale et le soutien émotionnel, notamment par la mise en place de centres d’assistance familiale et d’aide sociale pour les victimes.
Les actions à court terme comprennent la santé mentale et le soutien émotionnel pour les victimes et les survivants, ainsi que des réunions et des rencontres pour discuter des informations essentielles sur la réponse, et pour examiner les ressources disponibles pour les victimes.
Les actions à long terme pour les groupes de secours comprennent : fournir des soins de santé mentale et un soutien émotionnel continus aux survivants, superviser le processus de rétablissement des victimes et participer à la reconnaissance et aux apprentissages, par exemple, les récompenses pour les actes de bravoure, les cérémonies pour les victimes, les mémoriaux et actes commémoratifs et les rapports post-événements.
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