La recherche audio médico-légale sur l’utilisation des armes à feu gagne du terrain

En août dernier, le National Institute of Justice (NIJ) des États-Unis a publié les résultats d’une enquête menée pendant huit ans par le Dr Robert C. Maher sur l’utilisation de nouvelles techniques audio médico-légales pour documenter et interpréter les enregistrements de tirs d’armes à feu.

Ses recherches ont été publiées par l’Office of Justice Programs’ National Criminal Justice Reference Service. L’auteur se souvient du début de ses recherches, à l’occasion d’un appel téléphonique au cours duquel on lui a demandé si une arme prétendument utilisée pour commettre un crime pouvait être comparée à un enregistrement audio d’un coup de feu tiré sur une scène de crime.

Les premiers travaux du Dr. Maher dans ce domaine ont commencé par la compréhension des caractéristiques acoustiques des coups de feu en obtenant des enregistrements répétés et de haute qualité dans des conditions contrôlées. Cette démarche s’inscrit dans le cadre d’un objectif stratégique de l’Office of Investigative and Forensic Sciences du NIJ, qui consiste à soutenir la recherche fondamentale dans le domaine des sciences médico-légales.

Pour ce faire, il a créé un dispositif et une méthodologie permettant de recueillir des enregistrements de coups de feu. Des données sur diverses armes à feu telles cinq pistolets, un revolver, un fusil de chasse et deux carabines, ont pu être recueillies permettant ainsi de mesurer la cohérence, la fiabilité et la variabilité d’un tir à l’autre.

Maher a constaté que, bien qu’il y ait des similitudes lorsqu’on tire 10 fois avec la même arme, il y a aussi des différences appréciables d’un coup à l’autre. La durée de l’explosion varie d’une arme à feu à l’autre, mais une arme à feu donnée varie également d’un tir à l’autre. Bien que l’explication de la variabilité de la durée ne soit pas encore connue, le médecin suggère que cette variation aura un impact sur l’analyse médico-légale des enregistrements qui comprennent des coups de feu d’origine inconnue.

Après avoir établi une méthode reproductible d’enregistrement précis de l’acoustique des tirs dans des conditions idéales, le Dr Maher était prêt à explorer les limites de l’interprétation médico-légale des dispositifs d’enregistrement standard. Le matériel à exploiter pourrait comprendre des téléphones mobiles, des radios mobiles terrestres, des enregistreurs audio personnels, des données audio collectées par les centres d’appels d’urgence et les systèmes d’enregistrement des centres de dispatching.

Maher a comparé les signaux émis à 11 endroits différents par des microphones et des dispositifs d’enregistrement personnel, ainsi que par une caméra corporelle portée par le tireur et un système d’enregistrement interne dans un véhicule de police. Cela lui a permis de vérifier les prévisions géométriques de l’heure d’arrivée et du niveau à chaque site d’enregistrement. À des fins de vérification, il a également comparé les temps avec l’enregistrement venant d’un appel de téléphone portable vers le système de messagerie vocale corporative.

Il a ensuite examiné simultanément plusieurs enregistrements de coups de feu pour voir s’il était possible d’obtenir des informations médico-légales pertinentes, malgré les reflets, les distorsions, les artefacts de codage et d’autres caractéristiques non idéales. À partir de ces analyses, le médecin a créé une méthode de traitement permettant de localiser la source des déclenchements et de réduire les bruits de fond incohérents, ainsi qu’une méthode permettant d’identifier le point de synchronisation le plus probable pour plusieurs enregistrements audio.

En ce qui concerne l’analyse criminalistique, il est de plus en plus probable que plusieurs enregistrements générés par les utilisateurs puissent être présentés comme preuves dans le cadre d’une enquête criminelle. Les preuves audio peuvent provenir de smartphones portables, de systèmes de surveillance privés, de caméras corporelles et d’autres dispositifs d’enregistrement non synchronisés. Lorsque plusieurs enregistrements générés par les utilisateurs sont disponibles, l’analyse audio des enregistrements pourrait fournir des informations spatiales et temporelles sur l’emplacement et l’orientation des sources sonores, y compris, mais sans s’y limiter, les coups de feu.

L’analyse audio des coups de feu réalisée par le Dr Maher a été utilisée dans le procès de Michael Brelo par le bureau de police de Cleveland, où le Dr Maher a conclu que 15 des 18 coups de feu avaient été tirés par l’arme de Brelo. Les enquêtes indépendantes du FBI ont également corroboré ses conclusions.

_____

Aquest apunt en català / Esta entrada en español / This post in English

Forensic audio research in firearms use gains ground

Last August, the U.S. National Institute of Justice (NIJ) published the findings of an eight-year investigation by Dr. Robert C. Maher on the use of new forensic audio techniques to document and interpret firearm gunshot recordings.

The publication of his research came from the Office of Justice Programs’ National Criminal Justice Reference Service, and the author recalls the beginnings of his research through a phone call asking if a gun allegedly used in the commission of a crime could be matched with an audio recording from a crime scene of a fired gun.

Dr. Maher’s initial work in this field began with understanding the acoustic characteristics of gunshots by obtaining repeated, high-quality recordings that were carried out under controlled conditions. This effort matched a strategic objective of NIJ’s Office of Investigative and Forensic Sciences to support foundational research in forensic sciences.

To do so, he created a device and methodology that collected recordings of gunshots. In order to measure consistency, reliability and shot-to-shot variability, he collected data from a variety of firearms (five handguns, one revolver, one shotgun and two rifles).

Maher found that, although there are similarities when one fires the same gun 10 times, there are also notable differences from shot to shot. The duration of the blast varies from one firearm to another, but a given firearm also varies from one shot to another. Although the reason for the variability in duration is not yet known, the doctor suggests that this variation will have an effect on the forensic analysis of recordings that include gunshots of unknown origin.

As soon as he found a repeatable method for accurately recording gunshot acoustics under ideal conditions, Dr. Maher was ready to study the limitations of forensic interpretation of standard recording devices. This could cover mobile phones, land-mobile radios, personal audio recorders, audio data collected by emergency call centres and dispatch centre recording systems.

He compared signals at 11 different locations from microphones and personal recording devices, plus a body camera worn by the shooter and an internal recording system in a police vehicle. This allowed him to verify geometric predictions of arrival time and level at each recording site. For verification purposes, he also compared the times with a recording made by a mobile phone call to a corporate voice mail system.

He then examined several gunshot recordings simultaneously to see if relevant forensic information could be obtained, despite reflections, distortion, coding artefacts and other non-ideal characteristics. From the analyses, the doctor created a processing method to locate the source of the gunshots and reduce incoherent background noise, as well as a method to identify the most likely synchronisation point for multiple audio recordings.

For audio forensic analysis, it is more and more likely that several user-generated recordings may be presented as evidence in a criminal investigation. Audio evidence can come from portable smartphones, private surveillance systems, body-worn cameras and other unsynchronized recording devices. When numerous user-generated recordings are available, analysing the audio can yield spatial and temporal data about sound source location and orientation, including gunshots and other sounds.

Dr. Maher’s gunshot audio analysis was already used in the Cleveland Police Bureau’s trial of Michael Brelo, where Dr. Maher concluded that 15 of the 18 shots were fired from Brelo’s gun. Independent FBI investigations corroborated their findings.

_____

Aquest apunt en català / Esta entrada en español / Post en français

Gana terreno la investigación del audio forense en el uso de las armas de fuego

El pasado mes de agosto, el National Institute of Justicee (NIJ) de Estados Unidos publicó las conclusiones de una investigación de ocho años de duración fruto de la investigación del doctor Robert C. Maher sobre el uso de nuevas técnicas en el ámbito del audio forense para documentar e interpretar grabaciones de disparos de armas de fuego.

La publicación de su investigación se realizó desde el Office of Justice ProgramsNational Criminal Justice Reference Service, y el autor recuerda los inicios de su búsqueda mediante una llamada telefónica en la que se le preguntaba si se podía combinar una pistola que supuestamente se utilizó en la comisión de un delito con una grabación de un audio de la escena del crimen de un arma disparada.

El trabajo inicial del doctor Maher en esta área comenzó con la comprensión de las características acústicas de los disparos con la obtención de grabaciones repetidas y de alta calidad realizadas en condiciones controladas. Este esfuerzo estaba en línea con un objetivo estratégico de la Oficina de Ciencias Investigadoras y Forenses del NIJ para apoyar la investigación fundacional en ciencias forenses.

Para ello, creó un aparato y una metodología que recogían grabaciones de tiros. Recogió datos de una variedad de armas de fuego: cinco pistolas, un revólver, una escopeta y dos rifles, para medir la consistencia, la fiabilidad y la variabilidad del disparo a disparo.

Maher encontró que, aunque hay similitudes cuando uno dispara la misma arma 10 veces, también existen diferencias apreciables entre disparo y disparo. La duración de la explosión varía de un arma de fuego a otra, pero un arma de fuego determinada también varía de un disparo a otro. Aunque todavía no se conoce la explicación de la variabilidad de la duración, el doctor sugiere que esta variación tendrá un impacto en el análisis forense de las grabaciones que incluyen rasgos de origen desconocido.

Una vez que estableció un método repetible para registrar con precisión la acústica de los tiros en condiciones ideales, el doctor Maher se mostró predispuesto para estudiar las limitaciones de la interpretación forense de los dispositivos de grabación habituales. Esto podría incluir teléfonos móviles, radios móviles terrestres, grabadores de audio personales, datos de audio recogidos por los centros de llamadas de emergencia y sistemas de grabación del centro de envío.

Comparó señales en 11 ubicaciones distintas de micrófonos y dispositivos de grabación personal, además de una cámara corporal que llevaba el tirador y un sistema de grabación interno en un vehículo de la policía. Esto le permitió verificar las predicciones geométricas sobre la hora de llegada y el nivel en cada lugar de grabación. A efectos de verificación, también comparó los tiempos con una grabación hecha por una llamada de teléfono móvil a un sistema de correo de voz corporativo.

A continuación, examinó varias grabaciones de tiros simultáneamente para ver si podía obtenerse información forense relevante, a pesar de los reflejos, la distorsión, los artefactos de codificación y otras características no ideales. A partir de los análisis, el doctor creó un método de procesamiento para localizar la fuente de los disparos y reducir el ruido de fondo incoherente, así como un método para identificar el punto de sincronización más probable para múltiples grabaciones de audio.

Para el análisis forense de audio, es cada vez más probable que se puedan presentar varias grabaciones generadas por usuarios como pruebas en una investigación criminal. Las pruebas de audio pueden provenir de teléfonos inteligentes portátiles, sistemas de vigilancia privados, cámaras corporales y otros dispositivos de grabación no sincronizados. Cuando existen disponibles varias grabaciones generadas por el usuario, el análisis de audio de las grabaciones podría proporcionar información espacial y temporal sobre la ubicación y orientación de las fuentes de sonido, incluidos, entre otros, los tiros.

El análisis de audio de disparos con arma de fuego del doctor Maher ya se utilizó en el juicio de la oficina de policía de Cleveland contra Michael Brelo, donde el doctor Maher concluyó que 15 de los 18 tiros fueron disparados desde el arma de Brelo. Las investigaciones independientes del FBI corroboraron sus conclusiones.

_____

Aquest apunt en català / This post in English / Post en français

Guanya terreny la investigació de l’àudio forense en l’ús de les armes de foc

El passat mes d’agost, el National Institute of Justice (NIJ) dels Estats Units va publicar les conclusions d’una investigació de vuit anys de durada fruit de la recerca del doctor Robert C. Maher sobre l’ús de noves tècniques en l’àmbit de l’àudio forense per documentar i interpretar enregistraments de trets d’armes de foc.

La publicació de la seva investigació es va fer des de l’Office of Justice Programs’ National Criminal Justice Reference Service, i l’autor recorda els inicis de la seva recerca a través d’una trucada telefònica en què se li demanava si es podia combinar una pistola que suposadament es va utilitzar en la comissió d’un delicte amb un enregistrament d’un àudio de l’escena del crim d’una arma disparada.

El treball inicial del doctor Maher en aquesta àrea va començar amb la comprensió de les característiques acústiques dels trets mitjançant l’obtenció d’enregistraments repetits i d’alta qualitat realitzats en condicions controlades. Aquest esforç estava en línia amb un objectiu estratègic de l’Oficina de Ciències Investigadores i Forenses del NIJ per donar suport a la investigació fundacional en ciències forenses.

Per fer-ho, va crear un aparell i una metodologia que recollien enregistraments de trets. Va recopilar dades d’una varietat d’armes de foc: cinc pistoles, un revòlver, una escopeta i dos rifles, per mesurar la consistència, la fiabilitat i la variabilitat entre tret i tret.

Maher va trobar que, tot i que hi ha similituds quan un dispara la mateixa arma 10 vegades, també hi ha diferències apreciables del tret a tret. La durada de l’explosió varia d’una arma de foc a una altra, però una arma de foc determinada també varia d’un tret a un altre. Tot i que encara no es coneix l’explicació de la variabilitat de la durada, el doctor suggereix que aquesta variació tindrà un impacte en l’anàlisi forense dels enregistraments que inclouen trets d’origen desconegut.

Un cop va establir un mètode repetible per enregistrar amb precisió l’acústica dels trets en condicions ideals, el  doctor Maher es va mostrar predisposat per estudiar les limitacions de la interpretació forense dels dispositius d’enregistrament habituals. Això podria incloure telèfons mòbils, ràdios mòbils terrestres, gravadors d’àudio personals, dades d’àudio recollides pels centres de trucades d’emergència i sistemes de gravació del centre d’enviament.

Va comparar senyals en 11 ubicacions diferents de micròfons i dispositius d’enregistrament personal, a més d’una càmera corporal que portava el tirador i un sistema de gravació intern en un vehicle de la policia. Això li va permetre verificar les prediccions geomètriques sobre l’hora d’arribada i el nivell a cada lloc de gravació. A efectes de verificació, també va comparar els temps amb una gravació feta per una trucada de telèfon mòbil a un sistema de correu de veu corporatiu.

A continuació, va examinar diversos enregistraments de trets simultàniament per veure si es podia obtenir informació forense rellevant, malgrat els reflexos, la distorsió, els artefactes de codificació i altres característiques no ideals. A partir de les anàlisis, el doctor va crear un mètode de processament per localitzar la font dels trets i reduir el soroll de fons incoherent, així com un mètode per identificar el punt de sincronització més probable per a múltiples enregistraments d’àudio.

Per a l’anàlisi forense d’àudio, és cada cop més probable que es puguin presentar diversos enregistraments generats per usuaris com a proves en una investigació criminal. Les proves d’àudio poden provenir de telèfons intel·ligents portàtils, sistemes de vigilància privats, càmeres corporals i altres dispositius de gravació no sincronitzats. Quan hi ha disponibles diversos enregistraments generats per l’usuari, l’anàlisi d’àudio de les gravacions podria proporcionar informació espacial i temporal sobre la ubicació i l’orientació de les fonts de so, inclosos, entre d’altres, els trets.

L’anàlisi d’àudio de trets amb arma de foc del doctor Maher ja es va utilitzar en el judici de l’oficina de policia de Cleveland contra Michael Brelo, on el doctor Maher va concloure que 15 dels 18 trets van ser disparats des de l’arma de Brelo. Les investigacions independents de l’FBI van corroborar les seves conclusions.

_____

Esta entrada en español / This post in English / Post en français

Opération européenne de grande envergure contre un réseau transcontinental de trafic de migrants

Les forces de l’ordre de cinq pays européens ont neutralisé un réseau criminel intercontinental de passeurs de migrants qui organisait des voyages de Cuba vers l’Union européenne. L’enquête, coordonnée par Europol et Interpol, a conduit à l’arrestation de 62 personnes, dont 25 d’origine cubaine.

Les membres du réseau de trafic de migrants utilisaient une application de messagerie populaire pour promouvoir leurs services illicites auprès de clients cubains vulnérables. Pour un paiement d’environ 9 000 euros, ils organisaient des voyages et des transferts et fournissaient de faux documents. Les criminels transportaient les migrants de Cuba vers la Serbie, profitant de l’absence d’obligation de visa pour entrer en Serbie à l’époque.

Les migrants étaient introduits clandestinement en Grèce, d’où ils étaient ensuite transportés par avion vers l’Espagne. Au total, le réseau criminel est soupçonné d’avoir réussi à faire entrer dans l’Union quelque 5 000 ressortissants cubains, ce qui lui a rapporté des bénéfices d’environ 45 millions d’euros.

L’enquête a révélé l’existence d’une infrastructure criminelle complexe installée dans de nombreuses villes d’Espagne, de Grèce et de Serbie, flexible et capable de s’adapter à des circonstances changeantes afin de poursuivre ses activités illicites. Le jour de l’action policière en juin 2023, des policiers des trois pays ont saisi un certain nombre d’avoirs criminels, notamment des centaines de documents falsifiés et du matériel permettant de poursuivre la falsification. Au total, 18 biens immobiliers, 33 véhicules et 144 comptes bancaires ont été confisqués, ainsi que d’importantes sommes d’argent en différentes devises.

L’enquête a été lancée en octobre 2021 après que les autorités serbes, grecques, macédoniennes et finlandaises ont signalé un nombre croissant de ressortissants cubains tentant d’entrer en Europe à l’aide de faux documents. En janvier 2023, Europol, l’Agence de l’Union européenne pour l’asile et Frontex ont publié un avis de renseignements commun décrivant cette tendance. L’avis, intitulé Ressortissants cubains introduits clandestinement dans l’UE : itinéraires changeants et modes opératoires dans un paysage géopolitique modifié, faisait état de l’effet de la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine sur les itinéraires de trafic de migrants.

Au départ, les Cubains prenaient des vols commerciaux pour se rendre en Russie à partir de Cuba. Là, les passeurs leur proposaient de franchir illégalement la frontière russo-finlandaise pour entrer sur le territoire de l’UE, ou de prendre l’avion pour la Serbie afin de poursuivre leur voyage vers l’Europe centrale ou méridionale en passant par la région des Balkans occidentaux.

Depuis le début de la guerre en Russie, l’itinéraire a été modifié. Les ressortissants cubains étaient transférés en Serbie via l’aéroport de Francfort, en Allemagne. Dès l’arrivée des Cubains en Serbie, les membres du réseau criminel facilitaient leur entrée irrégulière en Macédoine du Nord et en Grèce par voie terrestre. En utilisant différents itinéraires, les passeurs conduisaient de grands groupes de migrants et les faisaient marcher dans l’obscurité sans ravitaillement pendant des heures. En plus de ces conditions difficiles, les criminels s’attaquaient aux migrants les plus vulnérables, y compris les mineurs, en les soumettant à des escroqueries, des vols et des extorsions. Dans certains cas, les femmes étaient transférées à d’autres groupes criminels à des fins d’exploitation sexuelle.

À leur arrivée en Grèce, les migrants demandaient l’asile ou utilisaient d’autres moyens de transport vers d’autres pays de l’Union européenne organisés par les criminels, tels que des vols vers l’Espagne ou des transports maritimes vers l’Italie. Pour voyager dans l’UE, le réseau criminel fournissait aux victimes des documents falsifiés ou utilisait la méthode dite du « sosie », consistant à voler des documents de voyage authentiques et à les remettre à un migrant ressemblant fortement au véritable titulaire du passeport.

_____

Aquest apunt en català / Esta entrada en español / This post in English

Large European operation against transcontinental migrant smuggling network

Law enforcement agencies from five European countries have neutralised an intercontinental criminal network that smuggled migrants travelling from Cuba to the European Union. The investigation, which was coordinated by Europol and Interpol, led to the arrest of 62 people, 25 of whom were Cuban.

Members of the migrant smuggling ring used a popular messaging application to advertise their illicit services to vulnerable Cuban clients. For a payment of approximately 9,000 euros, they would arrange travel and transfers and provide false documentation. Taking advantage of the fact that no visa was required in order to enter Serbia at the time, criminals flew migrants from Cuba to Serbia.

The migrants were smuggled to Greece, from where they were flown to Spain. It is thought that, in total, the criminal network successfully introduced around 5,000 Cuban nationals into the Union, creating a profit of around €45 million.

The investigation revealed the existence of a complex criminal infrastructure established in many cities in Spain, Greece and Serbia, which was flexible and able to adapt to changing circumstances in order to maintain its illicit business. On the June 2023 police action day, police officers from the three countries seized a number of criminal assets, including hundreds of forged documents and equipment for further forgery. In total, 18 real estate properties, 33 vehicles and 144 bank accounts were seized, along with large sums of cash in various currencies.

The investigation was launched in October 2021 after Serbian, Greek, North Macedonian and Finnish authorities reported greater numbers of Cuban nationals attempting to get into Europe with forged documentation. In January 2023 Europol, the European Union Agency for Asylum and Frontex issued a joint Intelligence Notification describing this trend. The notification, described as Cuban nationals smuggled into the EU: shifting routes and modi operandi in a changed geo-political landscape, reported on the impact that the Russian war of aggression in Ukraine has had on migrant smuggling routes.

Originally, Cubans used to fly commercially to Russia from Cuba. There, smugglers offered them the opportunity to irregularly cross the Russian-Finnish border to enter EU territory, or to fly to Serbia to continue their journey to Central or Southern Europe via the Western Balkan region.

Since the start of the war sparked by Russia, the route was changed. Cuban nationals were transferred to Serbia through Frankfurt airport in Germany. Upon arrival of the Cubans in Serbia, members of the criminal network facilitated their irregular entry into North Macedonia and Greece via land. Using different routes, smugglers led large groups of migrants and made them walk in the dark without supplies for hours. In addition to these harsh conditions, criminals preyed on the most vulnerable migrants, including minors, and subjected them to scams, robbery and extortion. Women were sometimes transferred to other criminal groups for sexual exploitation.

Upon arrival in Greece, the migrants applied for asylum or used other methods of transport to other EU countries organised by the criminals, such as flights to Spain or maritime transport to Italy. To travel within the EU, the criminal network provided victims with falsified documents or used the so-called ‘look-alike method’, in which genuine travel documents were stolen and distributed to a migrant who closely resembled the real passport holder.

_____

Aquest apunt en català / Esta entrada en español / Post en français

Amplia operación europea contra una red de traficantes de migrantes transcontinentales

Las fuerzas del orden de cinco países europeos han neutralizado una red criminal intercontinental que traficaba con migrantes que viajaban desde Cuba hacia la Unión Europea. La investigación, coordinada por Europol e Interpol, condujo a la detención de 62 personas, 25 de las cuales eran cubanas.

Los miembros de la red de tráfico de migrantes utilizaban una conocida aplicación de mensajería para anunciar sus servicios ilícitos a clientes cubanos en situación de vulnerabilidad. Por un pago de unos 9.000 euros, organizaban el viaje y los traslados y proporcionaban documentación falsa. Los delincuentes hacían volar a los migrantes de Cuba a Serbia, aprovechando la falta de requisitos de visado para entrar en Serbia en ese momento.

Los migrantes eran trasladados de contrabando a Grecia, desde donde volaban hacia España. En total, se sospecha que la red criminal introdujo con éxito a unos 5.000 nacionales cubanos en la Unión, lo que les generó unos beneficios de unos 45 millones de euros.

La investigación hizo patente la existencia de una compleja infraestructura criminal instalada en muchas ciudades de España, Grecia y Serbia, flexible y capaz de adaptarse a las cambiantes circunstancias para mantener su negocio ilícito. El día de la actuación policial de junio de 2023, los agentes de policía de los tres países se incautaron de varios bienes delictivos, incluidos cientos de documentos falsificados y equipos para nuevas falsificaciones. En total, se decomisaron 18 bienes inmuebles, 33 vehículos y 144 cuentas bancarias, junto a grandes sumas en efectivo en varias monedas.

La investigación se inició en octubre de 2021 después de que las autoridades serbias, griegas, macedonias del norte y finlandesas informaran de un mayor número de ciudadanos cubanos que intentaban entrar en Europa con documentación falsificada. En enero de 2023 Europol, la Agencia de Asilo de la Unión Europea y Frontex emitieron una Notificación de Inteligencia conjunta que describía esta tendencia. La notificación, descrita como Nacionales cubanos introducidos de contrabando en la UE: rutas cambiantes y modus operandi en un panorama geopolítico cambiante, informaba del efecto que ha tenido la guerra de agresión rusa en Ucrania sobre las rutas del tráfico de migrantes.

Inicialmente, los cubanos solían volar comercialmente a Rusia desde Cuba. Allí, los contrabandistas les ofrecieron la oportunidad de cruzar irregularmente la frontera ruso-finlandesa para entrar en el territorio de la UE, o de volar a Serbia para continuar su viaje hacia la Europa central o meridional a través de la región de los Balcanes occidentales.

Desde el inicio de la guerra desatada por Rusia, la ruta se cambió. Los nacionales cubanos fueron trasladados a Serbia a través del aeropuerto de Fráncfort, en Alemania. A la llegada de los cubanos a Serbia, los miembros de la red criminal facilitaban su entrada irregular en Macedonia del Norte y Grecia por tierra. Utilizando una variedad de rutas, los contrabandistas dirigían grandes grupos de migrantes y les hacían andar a oscuras sin suministros durante horas. Además de estas condiciones tan duras, los delincuentes se aprovechaban de los migrantes más vulnerables, incluidos los menores, y los sometían a estafas, robos y extorsiones. En algunos casos, las mujeres fueron trasladadas a manos de otros grupos criminales para su explotación sexual.

A su llegada a Grecia, los migrantes solicitaban asilo o utilizaban otros transportes a otros países de la Unión organizados por los delincuentes, como vuelos a España o transporte marítimo hasta Italia. Para viajar dentro de la UE, la red criminal proporcionaba a las víctimas documentos falsificados o utilizaba el llamado ‘método similar’, en el que los documentos de viaje genuinos se robaban y se distribuían a un migrante que se parecía mucho al titular del pasaporte real.  

_____

Aquest apunt en català / This post in English / Post en français

Àmplia operació europea contra una xarxa de traficants de migrants transcontinentals

Les forces de l’ordre de cinc països europeus han neutralitzat una xarxa criminal intercontinental que traficava amb migrants que viatjaven des de Cuba cap a la Unió Europea. La investigació, coordinada per Europol i Interpol, va conduir a la detenció de 62 persones, 25 de les quals eren cubanes.

Els membres de la xarxa de tràfic de migrants utilitzaven una coneguda aplicació de missatgeria per anunciar els seus serveis il·lícits a clients cubans en situació de vulnerabilitat. Per un pagament d’uns 9.000 euros, organitzaven el viatge i els trasllats i proporcionaven documentació falsa. Els delinqüents feien volar els migrants de Cuba a Sèrbia, aprofitant la manca de requisits de visat per entrar a Sèrbia en aquell moment.

Els migrants eren traslladats de contraban a Grècia, des d’on volaven cap a l’Estat espanyol. En total, se sospita que la xarxa criminal va introduir amb èxit uns 5.000 nacionals cubans a la Unió, cosa que els va generar uns beneficis d’uns 45 milions d’euros.

La investigació va fer patent l’existència d’una complexa infraestructura criminal instal·lada a moltes ciutats d’Espanya, Grècia i Sèrbia, flexible i capaç d’adaptar-se a les circumstàncies canviants per mantenir el seu negoci il·lícit. El dia de l’actuació policial del mes de juny de 2023, els agents de policia dels tres països van confiscar diversos béns delictius, inclosos centenars de documents falsificats i equips per a noves falsificacions. En total, es van decomissar 18 béns immobles, 33 vehicles i 144 comptes bancaris, juntament amb grans sumes en efectiu en diverses monedes.

La investigació es va iniciar el mes d’octubre de l’any 2021 després que les autoritats sèrbies, gregues, macedònies del nord i finlandeses informessin d’un nombre més gran de ciutadans cubans que intentaven entrar a Europa amb documentació falsificada. El gener de 2023 Europol, l’Agència d’Asil de la Unió Europea i Frontex van emetre una Notificació d’Intel·ligència conjunta que descrivia aquesta tendència. La notificació, descrita com a Nacionals cubans introduïts de contraban a la UE: rutes canviants i modus operandi en un panorama geopolític canviant, informava de l’efecte que ha tingut la guerra d’agressió russa a Ucraïna sobre les rutes del tràfic de migrants.

Inicialment, els cubans solien volar comercialment a Rússia des de Cuba. Allà, els contrabandistes els van oferir l’oportunitat de creuar irregularment la frontera russo-finlandesa per entrar al territori de la UE, o bé de volar a Sèrbia per continuar el seu viatge cap a l’Europa central o meridional a través de la regió dels Balcans occidentals.

Des de l’inici de la guerra desencadenada per Rússia, la ruta es va canviar. Els nacionals cubans van ser traslladats a Sèrbia a través de l’aeroport de Frankfurt, a Alemanya. A l’arribada dels cubans a Sèrbia, els membres de la xarxa criminal en facilitaven l‘entrada irregular a Macedònia del Nord i Grècia per terra. Utilitzant una varietat de rutes, els contrabandistes dirigien grans grups de migrants i els feien caminar a les fosques sense subministraments durant hores. A més d’aquestes condicions tan dures, els delinqüents s’aprofitaven dels migrants més vulnerables, inclosos els menors, i els sotmetien a estafes, robatoris i extorsions. En alguns casos, les dones van ser traslladades a mans d’altres grups criminals per a l’explotació sexual.

A la seva arribada a Grècia, els migrants sol·licitaven asil o utilitzaven altres transports a d’altres països de la Unió organitzats pels delinqüents, com ara vols a l’Estat espanyol o transport marítim fins a Itàlia. Per viatjar dins de la UE, la xarxa criminal proporcionava a les víctimes documents falsificats o utilitzava l’anomenat ‘mètode semblant’, en què els documents de viatge genuïns es robaven i es distribuïen a un migrant que s’assemblava molt al titular del passaport real.

_____

Esta entrada en español / This post in English / Post en français

Les États membres de l’UE s’accordent sur les exigences en matière de sécurité pour les produits numériques

Dans le but de garantir que les produits dotés de composants numériques, tels que les caméras domestiques connectées, les réfrigérateurs intelligents, les téléviseurs et les jouets, sont sécurisés avant d’entrer sur le marché, les représentants des États membres (Coreper) sont parvenus à une position commune sur la proposition de législation relative à la cybersécurité horizontale.

L’accord fait progresser l’engagement de l’UE en faveur d’un marché unique numérique sûr. Les différents objets en réseau doivent offrir un niveau de cybersécurité de base lorsqu’ils sont vendus à l’intérieur des frontières de l’Union. Il est également nécessaire de veiller à ce que les entreprises et les consommateurs soient efficacement protégés contre les cybermenaces.

Le projet de règlement introduit des exigences obligatoires en matière de cybersécurité pour la conception, le développement, la production et la mise sur le marché de produits matériels et logiciels afin d’éviter le chevauchement des exigences découlant de la législation des différents États membres de l’UE.

Le règlement proposé s’appliquera à tous les produits connectés directement ou indirectement à un autre appareil ou au réseau. Il existe quelques exceptions pour les produits dont les exigences en matière de cybersécurité sont déjà définies dans les normes européennes existantes, par exemple les dispositifs médicaux, l’aviation ou les véhicules.

La proposition vise à combler les lacunes, à clarifier les liens et à rendre plus cohérente la législation existante en matière de cybersécurité en veillant à ce que les produits comportant des composants numériques, par exemple les produits inclus dans ce que l’on appelle l’internet des objets, soient sécurisés tout au long de la chaîne d’approvisionnement et pendant l’ensemble de leur cycle de vie.

Enfin, le règlement proposé permet également aux consommateurs de tenir compte de la cybersécurité lors de la sélection et de l’utilisation de produits contenant des éléments numériques, en donnant aux utilisateurs la possibilité de choisir en connaissance de cause des produits matériels et logiciels dotés de caractéristiques de cybersécurité appropriées.

La position commune du Conseil européen maintient l’orientation générale de la proposition de la Commission, à savoir :

  • Normes visant à rééquilibrer la responsabilité de la conformité, en la faisant davantage porter aux fabricants, qui doivent veiller au respect des exigences de sécurité pour les produits comportant des éléments numériques mis à disposition sur le marché de l’UE, y compris des obligations telles que l’évaluation du risque de cybersécurité, la déclaration de conformité et la coopération avec les autorités compétentes.
  • Exigences essentielles en matière de processus de gestion de la vulnérabilité pour les fabricants afin de garantir la cybersécurité des produits numériques, et obligations pour les opérateurs économiques, tels que les importateurs ou les distributeurs, en ce qui concerne ces processus.
  • Mesures visant à améliorer la transparence sur la sécurité des produits matériels et logiciels pour les consommateurs et les utilisateurs professionnels, ainsi qu’un cadre de surveillance du marché pour faire respecter ces normes.

Toutefois, le texte du Conseil européen modifie plusieurs parties de la proposition de la Commission, notamment les aspects suivants :

  • Le champ d’application de la législation proposée, y compris en ce qui concerne les catégories spécifiques de produits qui doivent satisfaire aux exigences du règlement.
  • L’obligation de signaler les vulnérabilités activement exploités ou les incidents aux autorités nationales compétentes (Équipes d’intervention en cas d’urgence informatique – CSIRT) au lieu de l’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité (ENISA), cette dernière ayant mis en place une plateforme unique de signalement.
  • Les éléments permettant de déterminer la durée de vie prévue du produit par le fabricant.
  • Les mesures de soutien aux petites et microentreprises.
  • Une déclaration de conformité simplifiée.

_____

Aquest apunt en català / Esta entrada en español / This post in English

EU Member States agree on security requirements for digital products

Aiming to ensure that products with digital components, such as connected home cameras, smart fridges, TVs and toys, are secure before entering the market, representatives of Member States (Coreper) reached a common position on proposed legislation on horizontal cybersecurity.

The agreement advances the EU’s commitment to a secure digital single market. The various network-connected objects must provide a basic level of cybersecurity when sold within the Union’s borders. It is also necessary to ensure that businesses and consumers are effectively protected against cyber threats.

The draft regulation aims to enforce compulsory cybersecurity measures for hardware and software products’ design, development, production, and market availability in the EU Member States. This is to prevent duplicating requirements arising from various legislations within the EU.

The proposed regulation will be applicable to all products that have direct or indirect connections to other devices or networks. Some products, such as medical devices, aviation equipment, or cars, which already have cybersecurity requirements defined in existing EU regulations, are exempted from the proposed rules.

The objective of the proposal is to address the deficiencies, establish clear connections, and enhance the overall consistency of current cybersecurity laws. This will be achieved by ensuring that products containing digital elements, such as Internet of Things products, are secure across the entire supply chain and throughout their lifecycle.

Finally, the proposed regulation enables consumers to consider cybersecurity while choosing and using products that incorporate digital elements. It empowers users to make informed decisions by selecting hardware and software products that possess appropriate cybersecurity features.

The European Council’s common position maintains the general direction of the Commission’s proposal, namely:

  • Regulations to redistribute the responsibility for compliance to manufacturers, requiring them to ensure that products containing digital elements, offered on the EU market, meet security requirements. This includes obligations such as conducting cybersecurity risk assessments, issuing declarations of conformity, and collaborating with competent authorities.
  • Essential requirements for vulnerability management processes for manufacturers to ensure the cybersecurity of digital products, and obligations for economic operators, such as importers or distributors, in relation to these processes.
  • Measures to improve transparency in the security of hardware and software products for consumers and business users and a market surveillance framework to enforce these standards.

However, the European Council’s text modifies several parts of the Commission’s proposal, including the following aspects:

  • The scope of the proposed legislation, including the specific categories of products that should meet the regulation’s requirements.
  • Obligations to report actively exploited vulnerabilities or incidents to the competent national authorities (Computer Security Incident Response Teams – CSIRTs) instead of the EU agency for cybersecurity (ENISA), with the latter establishing a single reporting platform.
  • Elements for determining the product’s functional lifespan foreseen by the manufacturers.
  • Support measures for small and micro enterprises.
  • A simplified declaration of conformity.

_____

Aquest apunt en català / Esta entrada en español / Post en français