Les statistiques fédérales sur les incarcérations aux États-Unis publiées en décembre 2021

Le bureau américain des statistiques judiciaires (Bureau of Justice Statistics) collecte auprès du bureau fédéral des prisons (Federal Bureau of Prisons) des statistiques fédérales sur les détenus concernant des questions spécifiques, puis rapporte ces données annuellement vers la fin d’année.

Les statistiques publiées en décembre 2022, relatives à l’année 2021, concernent les caractéristiques générales des prisons, des détenus, du personnel et des conditions des installations. Certaines des statistiques les plus pertinentes sont détaillées ci-dessous.

La population carcérale fédérale a augmenté de plus de 3 %, passant de 151 283 détenus fin 2020 à 156 542 détenus fin 2021.

À la fin de l’année 2021, environ 85 % des détenus dans les prisons fédérales étaient des citoyens américains.

Sept agressions sexuelles ont été commises par des prisonniers contre le personnel pénitentiaire, dont deux par usage de la force ou de menaces de mort.

À la fin de l’année 2021, 8605 personnes en tout s’étaient inscrites pour faire du bénévolat dans un établissement pénitentiaire fédéral, dont 6651 personnes inscrites pour un service de longue durée et 1954 pour un service de 4 jours ou moins.

Aux États-Unis, il existe 122 établissements pénitentiaires fédéraux, tous dotés de moyens de vidéoconférence permettant de participer aux audiences des tribunaux, aux consultations avec les ambassades étrangères, aux rendez-vous avec les bureaux de libération conditionnelle pour la préparation à la réinsertion, aux audiences disciplinaires et au programme d’audiences institutionnelles. Il convient d’ajouter que toutes ces prisons offrent des soins de santé professionnels.

Au cours de l’année 2021, 378 personnes au total ont bénéficié d’un traitement médicalement assisté approuvé par la FDA américaine pour leur toxicomanie avant leur incarcération. Il convient également de mentionner que 1127 prisonniers ont reçu ce traitement alors qu’ils étaient déjà incarcérés.

En 2021, 73 459 actes interdits en tout ont été commis par 47 000 détenus dans les différentes prisons fédérales. Parmi ces actes, 35 433 (48 %) étaient de gravité modérée, 19 630 (27 %) étaient de gravité élevée et 18 206 (25 %) étaient de gravité majeure.

En 2021, 1111 agressions du personnel pénitentiaire par les détenus ont eu lieu, ce qui a entraîné 10 cas de blessures graves parmi les membres du personnel.

Les quatre établissements ayant enregistré le plus d’actes interdits en 2021 sont tous des établissements à haute sécurité : le pénitencier administratif américain de Thomson dans l’Illinois (1568 actes interdits), le pénitencier américain de Victorville en Californie (1362), le pénitencier américain de Tucson dans l’Arizona (1338) et le pénitencier américain de Lee en Virginie (1279).

Au cours de l’année écoulée, un total de 142 871 détenus dans les prisons fédérales ont fait l’objet d’une évaluation du risque de récidive grâce à l’outil d’évaluation des prisonniers ciblant les risques et les besoins (PATTERN). Environ 34 % des détenus fédéraux évalués au 31 décembre 2021 ont été classés comme présentant un risque élevé de récidive, 19 % comme présentant un risque moyen, 31 % comme présentant un risque faible et 15 % comme présentant un risque minimal.

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Dixième édition du rapport de l’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité

L’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité (ENISA) a publié la dixième édition du rapport « ENISA Threat Landscape (ETL) », un rapport annuel sur l’état global des menaces dans le domaine de la cybersécurité. Le document identifie les principales menaces, leurs tendances clés, leurs acteurs et les techniques d’attaque utilisées, et analyse leur impact et les motifs des acteurs. Il décrit également les mesures d’atténuation les plus pertinentes actuellement.

Cette année encore, les travaux ont été soutenus par le groupe de travail ad hoc de l’ENISA sur le paysage des menaces pour la cybersécurité. Les principales menaces identifiées sur la période de référence du rapport ETL 2022 sont les rançongiciels ou ransomware, les logiciels malveillants, les menaces d’ingénierie sociale, les menaces visant les données, les menaces visant la disponibilité telles que le déni de service, les menaces Web, la désinformation et les attaques de la chaîne d’approvisionnement.

Pour chacune des menaces identifiées, certaines techniques d’attaque, des incidents et des tendances notables sont présentées, et des mesures d’atténuation sont proposées. En termes de tendances au cours de la période de référence, le document met en évidence les éléments détaillés ci-dessous.

La géopolitique a influé sur le paysage des menaces pour la cybersécurité.

  • Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a remodelé le paysage des menaces au cours de la période de référence.
  • La géopolitique continue d’avoir un fort impact sur les cyberopérations.
  • Les attaques destructrices sont une composante importante des opérations des acteurs étatiques.
  • La désinformation est un outil de cyberguerre. Elle a été utilisée avant même le début des attaques physiques pour préparer l’invasion russe de l’Ukraine.

Les ransomware et les attaques visant la disponibilité sont les menaces les plus présentes sur la période de référence.

  • L’augmentation significative des attaques visant la disponibilité, en particulier les attaques par déni de service distribuée (DDoS), serait liée à la guerre en cours.
  • L’hameçonnage ou phishing sur les réseaux sociaux est à nouveau le vecteur d’accès initial le plus courant. Les progrès en matière de sophistication de l’hameçonnage, de fatigue des utilisateurs et de phishing contextuel et ciblé sont à l’origine de cette augmentation. Le nouvel appât principal des menaces d’ingénierie sociale est le conflit entre l’Ukraine et la Russie, à l’instar de ce qui s’est passé lors de la pandémie de COVID-19.
  • Après un déclin lié à la pandémie, les attaques de logiciels malveillants sont de nouveau en hausse.
  • Les DDoS deviennent plus importants et plus complexes, se déplacent vers les réseaux mobiles et l’Internet des objets, et sont utilisés dans le cadre de la cyberguerre.

Les menaces nouvelles, hybrides et émergentes impactent fortement le paysage des menaces.

  • Des campagnes de désinformation et mésinformation profondes ont été menées à l’aide de l’intelligence artificielle.
  • La compréhension des tendances liées aux acteurs de la menace, à leurs motivations et à leurs objectifs facilite grandement la planification de la défense en matière de cybersécurité et des stratégies d’atténuation. Par conséquent, les quatre catégories suivantes d’acteurs des menaces pour la cybersécurité sont réexaminées dans le cadre du rapport ETL 2022 : les acteurs parrainés par l’État, les acteurs de la cybercriminalité, les acteurs pirates et les hacktivistes.

Grâce à une analyse continue, l’ENISA a dégagé des tendances, des modèles et des connaissances pour chacune des principales menaces présentées dans le rapport ETL 2022. Les conclusions et les jugements clés de cette évaluation sont basés sur les multiples ressources disponibles et les références fournies pour l’élaboration de ce document. Le rapport, principalement adressé aux décideurs stratégiques et aux responsables politiques, présente également un intérêt pour la communauté technique de la cybersécurité.

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La sécurité des communautés n’est pas qu’une question de criminalité

Un article du chercheur Trevor Hancock sur une étude concernant la sécurité des communautés a été publié dans Timescolonist.com, un quotidien canadien de Colombie-Britannique. L’auteur y explique que, si la sécurité des communautés est souvent pensée en termes de criminalité ou de violence, elle comporte bien d’autres aspects.

Il estime également que le concept de sécurité est très différent en Amérique du Nord et en Europe.

En Europe, le mouvement Safe Communities accorde une grande importance à la prévention des accidents, que l’on appelle dans le domaine de la sécurité publique canadienne des « blessures non intentionnelles ». Amérique du Nord, en revanche, les efforts en matière de sécurité des communautés sont principalement concentrés sur la prévention de la criminalité et de la violence, qui font partie de la catégorie des « blessures intentionnelles ».

Les blessures non intentionnelles représentent de loin le problème le plus important pour la sécurité publique. Un rapport du Comité de prévention des blessures de Colombie-Britannique note que les blessures sont la principale cause de décès chez les individus âgés d’1 an à 44 ans et la quatrième cause de décès chez l’ensemble des individus, tous âges confondus.

Trevor Hancock identifie trois types de blessures à prévenir en priorité : les chutes des personnes âgées, les blessures liées aux transports, ainsi que les suicides et les automutilations. Cependant, même dans la catégorie des agressions, la prévention de la violence familiale et de la violence sexuelle devrait prévaloir sur la prévention de la violence aléatoire à l’encontre de personnes inconnues.

Dans un rapport datant de 2021, Statistique Canada déclarait que l’agresseur d’un quart des victimes de violences déclarées à la police était un membre de leur famille et que deux tiers de l’ensemble des victimes de violences familiales étaient des femmes et des jeunes filles.

En outre, ces violences, ainsi que les violences sexuelles, sont très peu signalées. En effet, dans 80 % des cas de violence conjugale, aucune plainte n’est déposée auprès de la police. D’ailleurs, la sécurité des communautés n’est pas seulement une question de violence ou de criminalité en général, elle englobe aussi le sentiment de sécurité des individus.

Par exemple, les agressions, en particulier la violence aléatoire, suscitent beaucoup plus de craintes chez les citoyens et d’intérêt chez les médias que les cas de chutes et d’accidents de la route, beaucoup plus nombreux, qui semblent trop souvent être acceptés au titre d’aléas de la vie quotidienne ou de la mobilité.

Cela nous indique qu’outre les données, la perception et les émotions jouent un rôle important en ce qui concerne la sécurité.

Les citoyens peuvent se sentir en danger pour diverses raisons, qui ont souvent peu à voir avec l’activité criminelle ou l’efficacité de la police.

Les autochtones, les personnes de couleur, les individus de la communauté LGBTQ et d’autres personnes peuvent se sentir en danger à cause d’attitudes, de commentaires ou de comportements discriminatoires qui ne sont pas criminels. Les rues et les parcs sombres donnent à beaucoup d’entre nous un sentiment d’insécurité. Les individus sont également inquiets, voire effrayés, lorsqu’ils voient des personnes aux comportements étranges ou vivant dans la rue.

Ainsi, pour une plus grande sécurité des communautés, il convient de réfléchir à tous les facteurs qui font que les citoyens se sentent en danger au sein d’une communauté, en évitant de penser à la sécurité comme une question de criminalité, de violence et d’ordre public uniquement.

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Un rapport sur la proposition d’examen stratégique de la police en Angleterre et au Pays de Galles

Le rapport « A new mode of protection » (Un nouveau modèle de protection), qui revient sur le document final de l’examen stratégique de la police en Angleterre et au Pays de Galles, a été publié au premier semestre 2022. Le rapport part de la volonté de refondre la sécurité publique pour le XXIe siècle.

Le document commence par aborder la création des forces de l’ordre en Angleterre, alors caractérisées par un modèle de maintien de l’ordre dans lequel le travail des agents ne dépendait pas principalement de l’usage de leur pouvoir, mais plutôt de la confiance et de la coopération avec la société. Mais ce document reconnaît que, 200 ans plus tard, il existe malheureusement une crise de la confiance des citoyens dans les institutions policières.

Le rapport révèle que le pourcentage de personnes qui pensent que la police fait un bon ou un excellent travail a diminué au cours des dernières années. C’est à Londres que ce manque de confiance dans la police est le plus prononcé, ce qui est lié en partie à des cas récents d’abus de la part de la police. De plus, ce rapport met en lumière des causes beaucoup plus profondes et à long terme, qui impliquent que ce modèle de maintien de l’ordre ne semble plus pouvoir répondre aux attentes de la société.

Cependant, cette perte de confiance dans les institutions policières serait aussi présente chez beaucoup de policiers qui, malgré un travail acharné et le désir de servir les citoyens, se sentent trop souvent dans l’incapacité de le faire. La période d’austérité entre 2010 et 2017 pourrait également avoir eu un impact négatif sur cette confiance. Pendant cette période, le nombre d’agents de police est passé de 143 000 à environ 123 000, ce qui a entraîné des plaintes de citoyens se sentant moins en sécurité car ils ne voyaient plus autant d’agents en uniforme dans les rues.

Dans la même optique, la frustration de la police provient également du fait qu’elle ne recueille les déclarations de vol que de manière superficielle, c’est-à-dire pour permettre aux compagnies d’assurance de prendre la relève, mais sans aucune enquête à la suite des plaintes. Tout cela se produit dans un contexte de profonds changements liés à la mondialisation et à l’évolution de la technologie. Parmi tous les délits signalés, 40 % sont des fraudes, dont la plupart sont des cyberfraudes.

Le rapport souligne que la police emploie une approche analogique pour lutter contre la criminalité à l’ère numérique. La police est donc devenue un service public de dernier recours, récupérant les échecs antérieurs d’autres services sociaux, comme les signalements de personnes disparues, la plupart étant des jeunes placés en foyer d’accueil.

Pour résoudre certains de ces problèmes, le document propose, entre autres, les solutions suivantes :

  • effectuer un changement radical vers une approche préventive plus systémique via la création d’une agence de prévention de la criminalité, dotée de pouvoirs réglementaires forts, notamment envers les entreprises ;
  • améliorer considérablement la capacité à lutter contre la criminalité transfrontalière et le crime organisé, en créant une agence nationale de lutte contre la criminalité ;
  • renforcer la police locale et la police de proximité, ce qui représenterait le meilleur moyen de restaurer la confiance de la société dans la police ;
  • équiper les policiers de meilleurs outils de travail et encourager le recrutement de personnes qualifiées ayant des compétences spécialisées par le biais de suppléments salariaux.

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Comment les particuliers entreposent-ils leurs armes à feu aux États-Unis ?

Les défenseurs de la santé publique et les défenseurs des droits en matière d’armes à feu s’accordent à dire que les détenteurs d’armes à feu doivent stocker ces dernières de manière à empêcher que d’autres personnes puissent y accéder sans autorisation.

Ces méthodes de rangement peuvent contribuer à éviter des décès et blessures involontaires par arme à feu chez les mineurs. De plus, il existe une théorie pertinente selon laquelle la restriction de l’accès aux moyens létaux pourrait prévenir le suicide.

Le site Web rand.org a publié une étude sur les mesures de protection relatives aux armes à feu, qui examine des estimations récentes, les schémas existants et l’efficacité des interventions.

Les théories évoquées dans ce document sont étayées par les conclusions de nombreuses autres études et font l’objet d’un vaste consensus parmi les organisations de santé publique, notamment l’Organisation mondiale de la santé.

Restreindre l’accès aux moyens létaux passe par le fait d’entreposer les armes à feu non chargées et sous clé. C’est pourquoi les organisations de santé publique ont lancé des campagnes visant à promouvoir le rangement sécurisé des armes à feu détenues à titre personnel.

Cette étude analyse ce que requiert le rangement sécurisé des armes à feu et fournit des estimations des pratiques de stockage des détenteurs d’armes à feu américains à partir d’enquêtes représentatives à l’échelle du pays et à l’échelle de ses États. Cette étude contient également les résultats de recherches sur des populations sélectionnées, avec des données remontant jusqu’en 2010. Elles portent notamment sur des populations qu’il est intéressant d’étudier en raison de l’actualité, telles que les personnes ayant acheté une arme à feu pendant la pandémie de COVID-19, ou en raison des risques de blessure encourus, comme les ménages avec enfants, les personnes souffrant de troubles mentaux ou à risque de suicide, les militaires et les anciens combattants.

Le rapport décrit les manières dont les Américains entreposent généralement leurs armes à feu et la raison d’être de ces méthodes de rangement, avant d’examiner l’efficacité des interventions visant à modifier ces méthodes, en distinguant les interventions cliniques, les interventions communautaires et les politiques publiques.

L’étude conclut que de multiples parties prenantes recommandent de ranger les armes à feu sous clé et non chargées, et de stocker les munitions séparément. La plupart des preuves empiriques actuellement disponibles indiquent qu’environ la moitié des détenteurs d’armes à feu rangent leurs armes sous clé, et qu’un tiers les rangent sous clé et non chargées. Les personnes qui entreposent leurs armes à feu de manière non conforme aux recommandations le font principalement en raison de leur propre perception du risque et de la protection. Statistiquement, les personnes qui possèdent plus d’armes ou ne détiennent que des armes de poing sont moins susceptibles de stocker leurs armes comme recommandé, et les ménages avec mineurs sont plus susceptibles de stocker leurs armes comme recommandé.

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Évolution du terrorisme au sein de l’Union européenne

Récemment publié par Europol, le rapport 2022 sur la situation et les tendances du terrorisme en Europe (TE-SAT) constitue l’analyse de renseignements la plus complète et la plus à jour sur le terrorisme au sein de l’Union européenne.

Le rapport TE-SAT 2022 d’Europol se fonde sur les données quantitatives fournies à Europol par les États membres de l’UE concernant les attaques terroristes, les arrestations et les décisions de justice rendues pour des infractions terroristes. Les partenaires d’Europol ont également fourni des informations qualitatives et apporté une expertise précieuse, qui enrichissent les conclusions du rapport.

Les conclusions du TE-SAT 2022 confirment que le terrorisme reste une menace tangible pour l’UE.

En 2021, 15 attentats terroristes achevés, déjoués ou avortés ont été enregistrés dans l’UE. Parmi les quatre attentats achevés, on compte trois attentas djihadistes et un d’extrême gauche.

En 2021, les autorités répressives de l’UE ont procédé à l’arrestation de 388 suspects pour des infractions liées au terrorisme. 260 de ces arrestations, soit plus des deux tiers, ont eu lieu à la suite d’enquêtes sur des infractions liées au terrorisme djihadiste en Autriche, en France et en Espagne.

Les procédures judiciaires conclues en 2021 ont mené à 423 condamnations pour des infractions terroristes.

En Europe, les attaques terroristes et extrémistes violentes sont principalement conduites par des individus isolés. Toutefois, des complots impliquant plusieurs acteurs ont également été déjoués au cours de l’année 2021. Les individus qui commettent des attentats seuls sont principalement associés au terrorisme djihadiste ou d’extrême droite et à l’extrémisme violent.

En 2021, les terroristes ont utilisé pour leurs attaques dans l’UE des armes relativement faciles à obtenir et dont l’assemblage ou l’utilisation ne requiert pas de compétences avancées, comme des armes blanches, des véhicules (attaques à la voiture-bélier) et des engins incendiaires improvisés.

De plus, la propagande terroriste diffusée en ligne en 2021 a continué à aborder des thèmes liés au COVID-19. L’augmentation du temps passé en ligne, notamment en raison des restrictions liées à la pandémie, est un facteur de risque chez les personnes susceptibles de basculer dans l’extrémisme.

Un extrémisme violent anti-COVID-19 et un extrémisme anti-gouvernemental, non affiliés aux activités terroristes et extrémistes violentes traditionnelles, sont apparus dans certains États membres de l’UE et dans d’autres pays. Ces formes d’extrémisme violent se sont manifestées par des menaces ouvertes, des messages haineux diffusés en ligne et, dans certains cas, des attaques physiques.

La situation géopolitique dans des régions clés en dehors de l’UE influence la pensée et la propagande terroristes diffusées dans les États membres. La menace terroriste actuelle pesant sur les États membres ne semble pas avoir été directement affectée par la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan. Cependant, elle a accru l’attention mondiale portée aux insurrections religieuses et a ainsi fourni aux djihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe terroriste autoproclamé État islamique (EI) des occasions de faire valoir leurs propres arguments.

Le rapport TE-SAT aborde différents types de terrorisme : le terrorisme djihadiste, d’extrême droite, d’extrême gauche et anarchiste, ou encore le terrorisme ethno-nationaliste et séparatiste.

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La menace de la criminalité environnementale dans l’Union européenne

La criminalité environnementale génère des millions d’euros d’argent sale chaque année rien que dans l’Union européenne. Cependant, il reste extrêmement difficile pour les forces de l’ordre de faire le lien entre une affaire et des activités criminelles organisées. Pour les entrepreneurs criminels, la criminalité environnementale est très attrayante en raison des divergences juridiques entre les pays, du faible risque de détection et des sanctions peu importantes.

Cependant, la situation est en train d’évoluer : les crimes contre l’environnement sont de plus en plus remarqués car le changement climatique devient une priorité pour les responsables politiques.

La nouvelle évaluation des menaces d’Europol, Environmental crime in the age of climate change (La criminalité environnementale à l’ère du changement climatique), offre l’analyse de renseignements la plus complète à ce jour sur ce phénomène criminel dans l’UE.

Les enquêtes menées par les forces de l’ordre dans l’ensemble de l’UE montrent que derrière la plupart des systèmes de criminalité environnementale se cache une composante criminelle organisée, souvent dirigée depuis une entreprise légitime. Europol a également constaté une forte augmentation du nombre d’affaires transfrontalières.

Les crimes contre l’environnement recouvrent une série d’activités qui enfreignent la législation sur l’environnement et entraînent des dommages ou des risques significatifs pour l’environnement, la santé humaine ou les deux. Les principaux risques sont les suivants :

• La plupart des acteurs de la criminalité environnementale sont des propriétaires ou directeurs opportunistes d’entreprises légales qui mettent en place un projet criminel dans l’espoir de gagner plus de bénéfices.

• Pour blanchir leurs recettes illicites, les criminels passent généralement par les mêmes entreprises légales que celles dans lesquelles ils opèrent, c’est-à-dire des entreprises de gestion des déchets, des magasins de vente au détail, des sociétés de pêche, etc. L’infrastructure de la criminalité environnementale repose sur la fraude aux documents, l’abus des divergences entre les législations et la corruption généralisée.

• Les réseaux criminels de l’UE ciblent de plus en plus l’Europe centrale et orientale pour le trafic de déchets illicites produits en Europe occidentale. En dehors de l’UE, les trafiquants européens ciblent principalement l’Afrique pour les déchets d’équipements électriques et électroniques, et l’Asie du Sud-Est pour les déchets plastiques illicites et les navires en fin de vie.

• L’UE fait office de plaque tournante pour le trafic mondial d’espèces sauvages. L’UE est la principale destination des animaux sauvages faisant l’objet d’un trafic, mais c’est aussi un lieu de provenance d’espèces sauvages endémiques qui font l’objet d’un trafic vers d’autres continents.

Les déchets liés à la production de drogues de synthèse et de leurs précurseurs sont l’une des principales sources de dommages environnementaux liés au crime organisé dans l’UE.

Le rapport d’Europol examine les principales typologies de crimes contre l’environnement qui font l’objet d’enquêtes dans l’UE : les infractions liées aux déchets et à la pollution, le trafic d’espèces animales sauvages, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, les infractions forestières et le commerce illégal d’animaux de compagnie. Le changement climatique fonctionne comme un facteur d’impulsion et d’attraction pour la criminalité organisée. Dans un avenir immédiat, la raréfaction des ressources naturelles est susceptible de susciter l’intérêt de ces groupes criminels en raison des profits potentiels.

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Le nombre de crimes violents impliquant des armes à feu est en hausse au Canada

Une étude menée par la chercheuse Mary Allen, du Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, montre que le nombre de crimes mettant en cause une arme à feu a augmenté ces dernières années.

Dans ce contexte, en 2020, les crimes violents représentaient environ un cinquième des crimes signalés à la police.

Au Canada, les crimes impliquant des armes à feu représentent généralement moins de 3 % des crimes violents rapportés aux forces de l’ordre. Pourtant, ce type de crime a un impact psychologique et physique important sur les victimes, les familles et les communautés.

En 2020, première année de la pandémie de COVID-19, 8 344 personnes ont été victimes de crimes impliquant une arme à feu, soit un taux de 29 pour 100 000 habitants. Ce taux reste inchangé par rapport à 2019. Toutefois, ce n’était pas le cas dans toutes les juridictions, les taux de criminalité liée aux armes à feu ayant augmenté dans certaines régions et diminué dans d’autres.

Entre 2019 et 2020, des augmentations notables des taux de crimes violents mettant en cause des armes à feu ont été enregistrées dans les régions rurales, notamment en Colombie-Britannique (+34 %), dans les régions rurales du nord de l’Ontario (+32 %) et les régions rurales de l’Alberta (+32 % dans le nord et +31 % dans le sud), dans les Territoires du Nord-Ouest (+23 %) et en Nouvelle-Écosse (+22 %).

Cette étude examine les crimes impliquant des armes à feu durant les deux périodes de six ans avant et après la hausse marquée de 2015.

En 2020, la police a signalé un total de 743 victimes d’homicide au Canada, soit un taux de 1,95 pour 100 000 habitants. L’arme du crime était une arme à feu dans 277 des cas (soit un taux de 0,73 homicide par arme à feu pour 100 000 habitants).

Après une baisse progressive entre 2009 et 2013, le taux d’homicides par arme à feu a augmenté depuis 2013, avec une seule baisse en 2018.

En conséquence, la proportion d’homicides impliquant une arme à feu est passée de 26 % de l’ensemble des homicides en 2013 à 37 % en 2020.

Les pistolets étaient l’arme la plus utilisée dans la majorité de ces crimes entre 2009 et 2020 (59 %).

Les taux de criminalité liée aux armes à feu étaient plus élevés dans les zones rurales que dans les centres urbains dans la plupart des provinces, notamment dans les zones rurales du nord. Cependant, les crimes impliquant des armes à feu représentaient une proportion globalement plus élevée des crimes violents perpétrés dans les zones urbaines.

Alors que les personnes vivant dans certaines zones rurales peuvent être plus exposées à la criminalité liée aux armes à feu, c’est pourtant dans les zones urbaines que la criminalité est généralement plus susceptible d’impliquer une arme à feu.

Les personnes impliquées dans des crimes par armes à feu ne connaissaient le plus souvent pas leur victime en 2020 (55 % dans le cas des hommes et 41 % chez les femmes). Toutefois, cette évolution est due à la criminalité mettant en cause les armes à feu dans les zones urbaines.

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Écosse : les homicides tombent à leur plus bas niveau depuis 2013

Le rapport de performance du quatrième trimestre de la police écossaise montre que 10 homicides de moins ont été enregistrés en 2021-22 qu’en 2020-21. Les tentatives de meurtre enregistrées sont également moins nombreuses qu’en 2020-21.

Les données montrent, en revanche, une augmentation des fraudes (+18,6 %) mais une diminution des délits de violence domestique (-1,7 %). Les délits de violence domestique ont augmenté de 3,7 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Fiona Taylor, directrice adjointe de la police écossaise, a déclaré que les chiffres publiés soulignaient que l’année dernière avait été une période exceptionnelle pour la police et que les effets de la pandémie sur la criminalité se faisaient encore sentir.

Comme l’indique le site Policing Insight, une augmentation mondiale des délits violents de 11,2 % est mesurée en parallèle avec une réduction significative en 2020-21 (-10 %) en raison des restrictions mises en place à ce moment-là. La moyenne des cinq dernières années (2,1 %) fournit davantage d’informations sur les délits violents. Le service de police considère qu’une réduction du nombre d’homicides est la bienvenue, mais qu’il y a d’autres formes de violence auxquelles il faut également faire face, notamment en travaillant avec d’autres partenaires pour prévenir ces délits.

La police écossaise continue à travailler sur les violences domestiques et des agents spécialisés travaillent à travers le pays pour lutter contre ce type de délit. L’examen complet qu’ils ont commandé de la réponse de la police à la protection du public leur permettra de continuer à s’adapter et à répondre à l’évolution de la demande et aux vulnérabilités dans le pays.

D’autre part, la fraude a encore augmenté ce trimestre, ce qui confirme que les policiers travaillant sur le net jouent un rôle de plus en plus important. Le travail visant à interrompre les activités des délinquants et à protéger le public s’est poursuivi, avec des fraudes d’une valeur de 6,46 millions de livres sterling évitées par la seule mise en œuvre du protocole bancaire.

Le rapport de performance du quatrième trimestre détaille également les résultats de l’enquête Your Police de la police écossaise entre janvier et mars 2022, avec plus de 14 000 réponses de citoyens reçues.

Fiona Taylor, directrice adjointe de la police écossaise, a ajouté que le lien avec les concitoyens était fondamental pour garantir la légitimité de la police et pour avoir une police de proximité efficace. Les citoyens ont estimé que les choses étaient bien faites en termes de prestation d’un service cohérent et ont accueilli favorablement une plus grande visibilité et une plus grande présence dans les zones où cela était nécessaire.

Ainsi, Mme Taylor a exprimé que le retour d’informations qu’ils reçoivent est utilisé pour informer sur l’approche du maintien de l’ordre, y compris le plan de police annuel pour 2022-2023. Elle a conclu en encourageant les citoyens à participer aux enquêtes afin d’influencer la stratégie de la police. 

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Rapport d’enquête sur les décès provoqués par la police aux États-Unis

Ce document, rédigé par les chercheurs Meagan Cahill, Melissa M. Labriola et Jirka Taylor de RAND Corporation, résume ce que l’on sait actuellement des décès provoqués par la police aux États-Unis et identifie les preuves existantes sur différentes façons d’éviter ces décès.

Il existe un nombre relativement important d’études sur ces sujets, mais elles souffrent souvent de lacunes méthodologiques, dues en grande partie à la rareté des données disponibles. Les auteurs présentent ce document consacré au développement d’un programme de recherche, ou d’une feuille de route, pour réduire les morts aux mains de la police américaine.

Le rapport, qui s’appuie sur une analyse documentaire approfondie ainsi que sur des entretiens avec des experts de la police, contient une série de recommandations concernant les domaines dans lesquels les efforts de recherche pourraient être plus efficaces afin de contribuer à l’élaboration de politiques et à la prise de décisions visant à réduire les décès provoqués par des policiers.

Les auteurs identifient six domaines d’intérêt : des questions fondamentales (telles que les inégalités raciales, la culture policière et les syndicats de police), les données et rapports, la formation, les politiques, la technologie et les conséquences pour les policiers. En outre, il convient de mentionner que les auteurs utilisent les termes « meurtres commis par la police », « violences policières » et « fusillades policières » pour décrire ces comportements policiers, qu’ils soient illégaux ou non. Ils identifient des cas spécifiques de ces comportements comme étant des fautes, des actes illégaux, des actes de négligence ou des excès lorsque ces qualificatifs sont applicables.

Les auteurs concluent le document en listant certaines priorités pour la recherche, notamment les suivantes :

  • Incorporer une optique raciale dans les études sur la réduction de la violence policière et les décès provoqués par la police.
  • Effectuer des recherches sur les aspects du maintien de l’ordre qui enseignent et renforcent la culture et les normes traditionnelles de la police, et sur la manière dont les efforts de réforme permettraient de surmonter la résistance provenant de la culture et des normes.
  • Approfondir les recherches sur le rôle des syndicats dans la prévention de la responsabilité face aux politiques des différents commissariats et sur leur influence concernant les conclusions des affaires impliquant des décès provoqués par des policiers.
  • Explorer des sources de données et des données supplémentaires qui pourraient fournir une représentation plus fiable d’un incident de violence policière, y compris les incidents non mortels : les facteurs situationnels liés aux incidents et l’utilisation des technologies avant, pendant et après un incident.
  • Améliorer la collecte de données sur les conséquences pour les agents après un décès aux mains de la police.
  • S’éloigner des données déclarées par les individus sur l’utilisation des caméras corporelles en examinant les images et en intégrant des sources de données alternatives pour les examens d’incidents.
  • Développer un consensus sur quelle formation mettre en place dans tous les commissariats.
  • Identifier les mécanismes par lesquels des politiques spécifiques réduisent la violence policière pour déterminer quelle combinaison de politiques est la plus efficace pour réduire la violence policière.
  • Réaliser des recherches sur les effets globaux de l’utilisation d’autres technologies sur la force létale.
  • Étudier l’influence des procureurs sur les conclusions des affaires impliquant des décès aux mains de la police.

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