Démantèlement du réseau international le plus actif en matière de trafic de véhicules

La Police nationale française, en collaboration avec d’autres polices européennes, sous la coordination d’Europol et d’INTERPOL, a démantelé un réseau criminel, composé de 13 membres particulièrement actifs, spécialisé dans le vol de véhicules de luxe et leur transfert depuis des ports européens vers l’Afrique de l’Ouest par le biais de conteneurs de marchandises.

Cette collaboration policière a permis d’identifier une structure criminelle importante, mobile et flexible, composée principalement de ressortissants français, gambiens et sénégalais.

Pour obtenir des modèles de voitures haut de gamme, plusieurs coordinateurs se sont appuyés sur des groupes de voleurs de voitures répartis sur l’ensemble du territoire français. Le réseau criminel a également recruté des mineurs pour conduire les véhicules de valeur volés vers différents ports européens. De là, les voitures ont été dissimulées dans des conteneurs et expédiées en Afrique de l’Ouest. Au total, les forces de l’ordre ont identifié plus de 170 véhicules transportés à partir de ports belges, néerlandais, français, allemands et espagnols utilisant ce mode opératoire.

Cette opération d’enquête policière majeure et complexe a été menée simultanément sur plusieurs sites en France. Plus de 110 policiers français, dont des unités tactiques et canines, ont arrêté 13 membres de ce réseau criminel.

Avec le soutien des analystes d’Europol et d’INTERPOL, et en coordination avec les forces de police internationales, les agents des services chargés du maintien de l’ordre ont arrêté les deux principaux coordinateurs du réseau en France, des responsables de la logistique et des voleurs de voitures. Les agents déployés ont perquisitionné plusieurs maisons et saisi des outils et du matériel utilisés pour le vol de voitures, tels que des logiciels de diagnostic embarqués (OBD) illicites, des documents relatifs aux véhicules et de l’argent liquide. L’analyse en temps réel de plusieurs téléphones portables mis sur écoute a permis d’identifier deux conteneurs transportant neuf voitures volées, qui ont été immédiatement interceptés dans les ports du Havre, en France, et de Las Palmas, en Espagne.

Europol a participé à deux réunions opérationnelles, fournissant des résultats analytiques concernant les principaux suspects de l’enquête et des informations sur les recoupements avec d’autres affaires. Les analystes d’Europol ont procédé à de nombreux recoupements et un membre du personnel disposant d’un bureau mobile a été envoyé en France pour soutenir la journée d’action.

Cette opération de police internationale a été menée sous l’égide d’EMPACT. Cela a permis aux autorités policières participantes d’échanger régulièrement des informations concrètes au cours de multiples réunions opérationnelles et de coordonner leur action, ce qui a permis de démanteler ce réseau criminel très actif.

La criminalité organisée liée aux biens est l’une des priorités d’EMPACT, et les activités opérationnelles d’Europol dans ce domaine sont menées dans le cadre du projet d’analyse Furtum. Son vaste mandat couvre tous les aspects de la criminalité contre les biens, tels que les cambriolages importants, le vol à main armée (banques, bijouteries, transporteurs de fonds et dépôts), les délits liés aux véhicules à moteur, le vol de métaux ou le vol à la tire organisé.

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Les grandes chaînes de distribution financent un projet visant à mettre fin aux pillages en Grande-Bretagne

Dix des principales enseignes du Royaume-Uni ont investi environ 600 000 livres sterling dans le projet Pegasus, qui a pour but de mettre au point une technologie permettant de scanner les visages des personnes soupçonnées d’avoir participé à la vague actuelle de pillages dans les commerces de détail.

Dans ce contexte, les chefs de police ont été de plus en plus critiqués pour leur manque apparent d’action face à l’épidémie de pillage qui touche la distribution de détail. Pour sa part, le président de l’association des commerçants Asda a estimé que ce type de vol avait été décriminalisé et qu’ils en payaient maintenant les conséquences.

Les géants de la distribution tels que John Lewis, Co-op, Tesco, Sainsbury’s, Waitrose et Next ont pris des mesures pour trouver une solution temporaire ; même Co-op a eu recours à des agents de sécurité infiltrés pour protéger les magasins et leurs employés, tandis que Tesco a équipé le personnel de ses magasins de caméras corporelles pour empêcher les agresseurs de s’en prendre aux employés. D’autres commerçants ont même envisagé de cesser leurs activités, car ils ont enregistré plus de pertes dues aux vols que de profits liés à la vente au détail.

La présentation d’articles sous clé s’est désormais généralisée. Elle a commencé par des produits tels que les vins et les spiritueux avant de s’étendre à d’autres articles tels que la viande, les fromages, les lames de rasoir et les pots de miel. L’objectif est notamment de faire face à ce qui est considéré comme des vols par des réseaux de criminalité organisée qui revendent ensuite les produits.

Selon l’Office national de statistiques, le nombre de vols à l’étalage a augmenté d’un 25% cette année. Au cours des douze derniers mois, jusqu’en mars, la police a recensé 339 206 cas de vol, alors que le British Retail Consortium estime qu’il y a eu huit millions d’infractions, ce qui aurait coûté aux détaillants près d’un milliard de livres sterling par an.

Sur l’ensemble des vols enregistrés, la police n’a signalé que 48 218 vols à l’étalage. Ce chiffre ne représenterait que 14 % du total, tandis que 183 450 enquêtes, soit 54 % du total, ont été clôturées sans qu’aucun suspect n’ait été identifié, ce qui alimente les allégations du secteur commercial selon lesquelles les forces de l’ordre n’ont pas pris ces délits suffisamment au sérieux.

Dorénavant, la police pourra publier les images de vidéosurveillance des personnes soupçonnées d’avoir commis des infractions dans des bases de données nationales, qui intègrent les dernières technologies en matière de reconnaissance faciale.

Grâce à l’introduction du projet Pegasus, on estime que les chefs de police disposeront de plus d’outils pour agir et seront en mesure de dresser un tableau national des lieux où opèrent les gangs qui commettent ces vols et des magasins visés.

Dans cette optique, Katy Bourne, commissaire de police et de la criminalité du Sussex, et leader nationale en matière de délits commerciaux, pense que le phénomène sera bientôt enrayé, étant donné que 20 % des délinquants sont responsables de plus de 80 % des délits commis.

Toutefois, un leader du secteur de la vente au détail a déclaré qu’au Royaume-Uni, le nombre de crimes, de vols et de comportements antisociaux avait augmenté de 35 % d’une année à l’autre, avec plus de 175 000 incidents enregistrés au cours des six premiers mois de l’année 2023. Compte tenu de ces données, ils considèrent qu’il sera difficile d’éradiquer immédiatement ce phénomène.

À titre préventif, certains commerçants continuent de peaufiner leurs stratagèmes afin d’éviter de nouvelles pertes, et ont ainsi popularisé la technique de l’emballage factice, qui consiste à présenter des boîtes de produits qui sont en réalité vides.

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Opération européenne de grande envergure contre un réseau transcontinental de trafic de migrants

Les forces de l’ordre de cinq pays européens ont neutralisé un réseau criminel intercontinental de passeurs de migrants qui organisait des voyages de Cuba vers l’Union européenne. L’enquête, coordonnée par Europol et Interpol, a conduit à l’arrestation de 62 personnes, dont 25 d’origine cubaine.

Les membres du réseau de trafic de migrants utilisaient une application de messagerie populaire pour promouvoir leurs services illicites auprès de clients cubains vulnérables. Pour un paiement d’environ 9 000 euros, ils organisaient des voyages et des transferts et fournissaient de faux documents. Les criminels transportaient les migrants de Cuba vers la Serbie, profitant de l’absence d’obligation de visa pour entrer en Serbie à l’époque.

Les migrants étaient introduits clandestinement en Grèce, d’où ils étaient ensuite transportés par avion vers l’Espagne. Au total, le réseau criminel est soupçonné d’avoir réussi à faire entrer dans l’Union quelque 5 000 ressortissants cubains, ce qui lui a rapporté des bénéfices d’environ 45 millions d’euros.

L’enquête a révélé l’existence d’une infrastructure criminelle complexe installée dans de nombreuses villes d’Espagne, de Grèce et de Serbie, flexible et capable de s’adapter à des circonstances changeantes afin de poursuivre ses activités illicites. Le jour de l’action policière en juin 2023, des policiers des trois pays ont saisi un certain nombre d’avoirs criminels, notamment des centaines de documents falsifiés et du matériel permettant de poursuivre la falsification. Au total, 18 biens immobiliers, 33 véhicules et 144 comptes bancaires ont été confisqués, ainsi que d’importantes sommes d’argent en différentes devises.

L’enquête a été lancée en octobre 2021 après que les autorités serbes, grecques, macédoniennes et finlandaises ont signalé un nombre croissant de ressortissants cubains tentant d’entrer en Europe à l’aide de faux documents. En janvier 2023, Europol, l’Agence de l’Union européenne pour l’asile et Frontex ont publié un avis de renseignements commun décrivant cette tendance. L’avis, intitulé Ressortissants cubains introduits clandestinement dans l’UE : itinéraires changeants et modes opératoires dans un paysage géopolitique modifié, faisait état de l’effet de la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine sur les itinéraires de trafic de migrants.

Au départ, les Cubains prenaient des vols commerciaux pour se rendre en Russie à partir de Cuba. Là, les passeurs leur proposaient de franchir illégalement la frontière russo-finlandaise pour entrer sur le territoire de l’UE, ou de prendre l’avion pour la Serbie afin de poursuivre leur voyage vers l’Europe centrale ou méridionale en passant par la région des Balkans occidentaux.

Depuis le début de la guerre en Russie, l’itinéraire a été modifié. Les ressortissants cubains étaient transférés en Serbie via l’aéroport de Francfort, en Allemagne. Dès l’arrivée des Cubains en Serbie, les membres du réseau criminel facilitaient leur entrée irrégulière en Macédoine du Nord et en Grèce par voie terrestre. En utilisant différents itinéraires, les passeurs conduisaient de grands groupes de migrants et les faisaient marcher dans l’obscurité sans ravitaillement pendant des heures. En plus de ces conditions difficiles, les criminels s’attaquaient aux migrants les plus vulnérables, y compris les mineurs, en les soumettant à des escroqueries, des vols et des extorsions. Dans certains cas, les femmes étaient transférées à d’autres groupes criminels à des fins d’exploitation sexuelle.

À leur arrivée en Grèce, les migrants demandaient l’asile ou utilisaient d’autres moyens de transport vers d’autres pays de l’Union européenne organisés par les criminels, tels que des vols vers l’Espagne ou des transports maritimes vers l’Italie. Pour voyager dans l’UE, le réseau criminel fournissait aux victimes des documents falsifiés ou utilisait la méthode dite du « sosie », consistant à voler des documents de voyage authentiques et à les remettre à un migrant ressemblant fortement au véritable titulaire du passeport.

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Démantèlement d’un réseau réintroduisant sur le marché des millions de produits alimentaires périmés

Une enquête en deux phases menée dans plusieurs États membres de l’Union européenne a permis de démanteler un réseau criminel qui opérait en réintroduisant des millions de denrées alimentaires périmées dans la chaîne d’approvisionnement. Au total, les forces de l’ordre ont arrêté 27 malfaiteurs responsables de cette pratique criminelle relativement nouvelle qui met en danger la santé et la sécurité des consommateurs européens.

Profitant des vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement initialement induites par la pandémie de COVID-19, les criminels ont commencé à acquérir d’énormes quantités d’aliments et de boissons périmés. Ils effaçaient ensuite chimiquement la date de péremption imprimée sur chaque article et en réimprimaient une nouvelle. Dans d’autres cas, une étiquette entièrement nouvelle était élaborée et appliquée, donnant l’impression que les aliments ou boissons emballés étaient encore frais et propres à la consommation. Les denrées alimentaires et boissons réétiquetés peuvent non seulement avoir mauvais goût, mais aussi être dangereux pour la consommation humaine, et peuvent constituer un risque sérieux pour la santé publique.

Ce mode opératoire spécifique a été découvert et approfondi dans le cadre d’OPSON, une enquête à grande échelle sur l’industrie alimentaire, coordonnée par Europol. Les enquêtes menées ensuite par les États membres et coordonnées par Europol ont débouché sur deux opérations spécifiques :

  • Le 23 mai 2023, la police lituanienne (Lietuvos policija) et les forces de l’ordre d’autres États membres, coordonnées par Europol et Eurojust, ont démantelé un groupe de criminalité organisée ayant réintroduit sur le marché des millions de produits alimentaires périmés portant des étiquettes contrefaites. Les criminels, qui font l’objet d’une enquête pour fraude à la TVA à grande échelle, auraient réalisé des bénéfices d’au moins 1 million d’euros grâce à leur arnaque à l’étiquetage des aliments. Les agents, qui ont effectué 70 perquisitions et inspections dans des entrepôts, entre autres, ont saisi du matériel permettant de modifier les dates de péremption des produits. Ce matériel comprenait des solvants ménagers, des imprimantes et des étiquettes. Au total, plus d’un million de conteneurs de denrées alimentaires et de boissons ont été interceptés et empêchés d’entrer sur le marché.
  • Une journée d’action, le 11 juillet 2023, a conduit à l’arrestation de trois autres personnes. Europol a coordonné la journée d’action menée en Italie par les carabiniers italiens (Nucleo Anticontraffazione e Sanità del Arma dei Carabinieri), avec le soutien de la police financière italienne (Guardia di Finanza). Les forces de l’ordre ont effectué 14 perquisitions et saisi plus de 500 000 aliments et boissons ainsi que le matériel utilisé par les criminels. De nombreuses denrées alimentaires saisies étaient non seulement périmées, mais aussi déjà avariées, ce qui met en évidence le préjudice qui aurait pu être causé aux consommateurs.

Le réseau criminel récupérait des aliments et des boissons périmés à peu de frais ou gratuitement et remplaçait les dates de péremption par de nouvelles afin de permettre leur revente.

La réintroduction de ces produits dans la chaîne d’approvisionnement leur a permis de réaliser des profits considérables aux dépens des consommateurs. Il s’agit d’un phénomène de grandes dimensions, car il s’étend à plusieurs États membres de l’UE. Toutefois, les producteurs de produits alimentaires ne sont pas impliqués, car les fournisseurs intermédiaires ou d’autres entités impliquées dans l’élimination des denrées alimentaires servent de facilitateurs dans cette activité criminelle particulière.

Europol a identifié ce phénomène comme l’une des principales menaces émergentes lors de la pandémie de COVID-19 et a alerté les États membres de l’UE en diffusant des plans opérationnels. Les spécialistes d’Europol ont trouvé un lien important entre les enquêtes lituanienne et italienne et ont pu démontrer l’ampleur de la fraude. Des agents d’Europol ont été déployés pendant les journées d’action pour apporter un soutien sur place avec des bureaux mobiles et des analyses scientifiques.

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Démantèlement du réseau crypté EncroChat, avec plus de 6 500 arrestations et près de 900 millions d’euros saisis

Le démantèlement de l’outil de communications cryptées EncroChat, largement utilisé par les groupes criminels organisés, a conduit jusqu’à présent à 6 558 arrestations dans le monde. Parmi les personnes arrêtées, 197 étaient considérées comme des « cibles de haute importance » par la police. Les autorités judiciaires et policières françaises et néerlandaises ont expliqué ce résultat en détail lors de la conférence de presse sur EncroChat à Lille, en France.

L’élimination réussie d’EncroChat est le résultat des efforts d’une équipe commune d’enquête créée par la France et les Pays-Bas en 2020, avec le soutien d’Eurojust et d’Europol. Depuis lors, 900 millions d’euros de fonds criminels ont été saisis ou gelés.

Le démantèlement d’EncroChat en 2020 a permis d’empêcher des attaques violentes, des tentatives d’assassinat, la corruption et des transports de drogue à grande échelle, ainsi que d’obtenir des informations précieuses sur la criminalité organisée.

Des malfaiteurs du monde entier ont utilisé illégalement cet outil de cryptage à des fins criminelles. Depuis cette intervention, les enquêteurs ont réussi à intercepter, partager et analyser plus de 115 millions de conversations criminelles, par un nombre estimé de plus de 60 000 utilisateurs. Les points d’accès des utilisateurs se trouvaient principalement dans les pays d’origine et de destination du trafic de drogue, ainsi que dans les centres de blanchiment d’argent.

Les informations obtenues par les autorités françaises et néerlandaises ont été partagées avec leurs homologues des États membres de l’UE et des pays tiers. Selon les chiffres cumulés de toutes les autorités impliquées, cela a conduit aux résultats suivants, trois ans après que les forces de l’ordre aient mis fin au cryptage :

  • 6 558 suspects arrêtés, dont 197 cibles de haute importance
  • 7 134 années d’emprisonnement pour les criminels condamnés à ce jour
  • 739,7 millions d’euros en espèces saisis
  • 154,1 millions d’euros de biens ou de comptes bancaires gelés
  • 30,5 millions de pilules de drogues chimiques saisies
  • 103,5 tonnes de cocaïne saisies
  • 163,4 tonnes de cannabis saisies
  • 3,3 tonnes d’héroïne saisies
  • 971 véhicules saisis
  • 271 domaines ou propriétés saisis
  • 923 armes saisies, notamment 21 750 munitions et 68 explosifs
  • 83 navires et 40 avions infiltrés

Les enquêtes sur le comportement criminel présumé de la société exploitant EncroChat ont été relancées par la Gendarmerie nationale française en 2017, après avoir découvert que les téléphones fonctionnaient régulièrement lors d’opérations contre des réseaux criminels. Des enquêtes ultérieures ont permis d’établir que la société à l’origine de cet outil opérait par l’intermédiaire de serveurs situés en France. Enfin, un dispositif technique a pu être mis en place pour devancer la technique de cryptage et accéder à la correspondance des utilisateurs.

Les téléphones EncroChat étaient présentés comme une garantie d’anonymat parfait, de discrétion et d’absence de traçabilité pour les utilisateurs. Ils étaient également dotés de fonctions garantissant la suppression automatique des messages et d’un code PIN spécifique permettant d’effacer toutes les données de l’appareil. Cela permettait aux utilisateurs de supprimer rapidement les messages compromettants, par exemple au moment de l’arrestation par la police.

En outre, le revendeur pouvait effacer l’appareil à distance. EncroChat a vendu des cryptophones au niveau international pour environ 1 000 euros l’unité. Elle a également proposé des abonnements avec une couverture mondiale, au prix de 1 500 euros pour une période de six mois, avec une assistance 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

L’utilisation illégale de communications cryptées continue de faire l’objet d’une grande attention de la part des autorités policières et judiciaires de l’UE. Les criminels qui communiquent par cryptage ont reçu un nouveau coup en mars 2021, suite au démantèlement d’un autre outil de ce type, SkyECC.

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Démantèlement d’un réseau international d’escroquerie téléphonique aux personnes âgées

Les forces de l’ordre de l’Allemagne, de la Pologne et du Royaume-Uni, avec le soutien d’Europol, ont retrouvé et arrêté le chef d’un réseau criminel responsable d’avoir arnaqué des centaines de personnes âgées à travers l’Europe. Le suspect a été arrêté près de Londres, d’où il dirigeait un réseau d’escrocs ciblant principalement des ressortissants allemands et polonais. Lors de l’exécution du mandat d’arrêt délivré par les autorités polonaises, les agents ont saisi des éléments de preuve essentiels, notamment des téléphones portables au domicile du suspect. Pendant ce temps, la police allemande a perquisitionné cinq domiciles et saisi plus de 160 000 euros en espèces, des lingots d’or et des pièces de monnaie, ainsi que des bijoux, des téléphones et d’autres dispositifs électroniques.

Le réseau criminel organisé s’est spécialisé dans les appels téléphoniques à des personnes âgées en Allemagne et en Pologne en se faisant passer pour des agents de police ou des représentants d’autres autorités officielles au moyen de l’usurpation d’identité. Les victimes ont été informées qu’un membre de leur famille avait été impliqué dans un accident de la route ou un incident similaire et avait causé des blessures graves ou la mort d’autres personnes. L’escroc qui appelait passait le téléphone à un complice du réseau qui, en pleurant ou en criant désespérément dans le téléphone, suppliait la victime de l’aider. Ce procédé était destiné à choquer la victime, ce qui permettait à l’appelant malfaiteur d’appliquer le procédé frauduleux et de demander la remise d’argent pour éviter l’arrestation du faux parent.

Les malfaiteurs expliquaient alors à la personne escroquée comment remettre l’argent demandé et ensuite envoyaient quelqu’un pour le récupérer en espèces au domicile de la victime. Pour minimiser le risque d’arrestation, le réseau criminel recrutait des complices non avisés pour cette tâche par le biais de plateformes d’emploi en ligne.

Au cours de l’enquête, plus de 70 personnes impliquées dans l’arnaque ont été arrêtées, par exemple, alors qu’elles collectaient l’argent demandé au domicile des victimes. Le montant total des dommages s’élève à quelque 5 millions d’euros et l’on estime que jusqu’à 1,4 million d’euros de pertes supplémentaires ont pu être évités grâce à la réussite de cette opération.

Les crimes contre les personnes âgées par le biais d’appels frauduleux dans lesquels les délinquants se font passer pour des autorités policières ou judiciaires représentent un grave danger et ont un profond impact sur les victimes. Outre le préjudice économique subi, souvent irrécupérable, ils peuvent entraîner une détresse émotionnelle et une perte de confiance dans les autorités légitimes.

Outre l’usurpation d’identité de fonctionnaires, y compris de membres des forces de l’ordre et, dans certains cas, de personnel de santé, d’autres escroqueries liées à l’usurpation d’identité incluent le « tour du petit-fils ou du neveu ». Dans ces cas, les auteurs se font passer pour des proches des victimes ciblées, dont la plupart sont des personnes âgées, et prétendent qu’elles ont des difficultés financières, juridiques ou de santé, afin d’obtenir de l’argent frauduleusement.

Les réseaux criminels actifs dans ces escroqueries par usurpation d’identité représentent une menace importante dans l’Union européenne et s’adaptent très bien à toutes sortes de contextes. Par exemple, pendant la pandémie de COVID-19, certains criminels ont adapté leurs arnaques en se faisant passer pour des membres de la famille malades et dans le besoin.

Il est important d’être vigilant et de se protéger des appels frauduleux et de la fraude, et de ne pas partager d’informations personnelles ou financières avec des étrangers. Les forces de l’ordre et autres fonctionnaires ne demanderont jamais d’argent ou de paiement par téléphone ou en personne en se présentant à votre porte.

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Le taux d’homicide en Écosse atteint son niveau le plus bas depuis le début des recensements

Comme Ross Hunter l’a rapporté il y a quelques semaines sur le site web de The National, le taux de meurtres en Écosse est tombé à son niveau le plus bas depuis le début des recensements modernes, selon les données de Police Scotland.

Le record absolu de meurtres a été atteint au cours de la période 2004-2005, avec 137 homicides enregistrés. En revanche, au cours de la période de juin 2022 à mai 2023, un total de 48 homicides a été enregistré, selon le dernier rapport d’activité de la police.

Il convient de noter qu’entre 2004 et 2005, selon un rapport de l’ONU, l’Écosse a été décrite comme le pays le plus violent du monde développé.

Depuis la création du service d’enquête sur les homicides il y a une dizaine d’années, le taux d’élucidation de la police écossaise est extraordinairement élevé. Au cours de la période 2022-2023, il n’y a eu qu’un seul homicide non résolu, qui fait toujours l’objet d’une enquête. Fiona Taylor, directrice adjointe de Police Scotland, s’est félicitée de la nette amélioration des statistiques dans le domaine des meurtres, tout en soulignant que des efforts supplémentaires étaient nécessaires, chaque homicide représentant une tragédie individuelle.

Le rapport d’activité de la police pour 2022-2023 indique que l’Écosse est un lieu sûr pour vivre et travailler et que, lorsqu’une situation critique se présente, Police Scotland réagit avec des compétences d’intervention élevées. Chaque meurtre est d’une nature capitale, avec des circonstances et des défis uniques en matière d’investigation. Garantir la justice aux familles et aux proches est un devoir fondamental de Police Scotland et est très important pour la « légitimité de la police ».

Le rapport de police signale également une réduction importante du nombre d’agressions contre les agents et le personnel de Police Scotland : 438 de moins (6,2 %), soit 6 657.

La direction de Police Scotland s’est félicitée de la réduction du nombre d’agressions contre les agents et le personnel, qui a atteint le chiffre le plus bas depuis 2018-2019. Elle a également souligné que le travail se poursuivrait dans le cadre du programme Your Safety Matters afin de réduire l’impact de la violence et des abus sur les agents et le personnel.

Un autre élément d’information pertinent du document de la police concerne le protocole sur la communication bancaire (Banking Protocol) de Police Scotland. Il s’agit d’une pratique qui apprend au personnel travaillant dans les institutions bancaires à repérer les signes d’un client susceptible d’avoir été victime d’une escroquerie.

Les statistiques montrent qu’au cours de l’année écoulée, le protocole a permis de déjouer des fraudes d’un montant d’environ 3,5 millions de livres sterling, avec un total de 1 200 incidents signalés.

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Démantèlement d’une importante organisation de trafic de drogues en Bosnie-Herzégovine

Europol a aidé la Bosnie-Herzégovine à identifier et à démanteler un réseau criminel à grande échelle impliqué dans le trafic de drogues et d’armes, le blanchiment d’argent et la corruption. L’enquête, ouverte à la suite d’analyses réalisées par Europol, a impliqué le travail conjoint des autorités de Bosnie-Herzégovine suivantes : ministère fédéral de l’Intérieur, ministère de l’Intérieur de la République de Srpska, Police des frontières et Bureau du procureur général. L’enquête a également compté sur les forces de l’ordre (Office fédéral de police criminelle) et les autorités judiciaires de l’Allemagne.

L’enquête, lancée en 2021, portait sur les activités d’un réseau criminel principalement impliqué dans la production et le trafic de drogues dans les Balkans occidentaux, l’UE et l’Amérique du Sud. L’analyse opérationnelle des communications cryptées a permis d’obtenir des indices cruciaux qui ont servi à identifier les acteurs criminels. Europol a soutenu les autorités nationales dans leurs activités liées à l’enquête en leur fournissant des informations pertinentes obtenues à partir des communications des suspects par le biais de diverses applications cryptées, comme ANOM ou SkyECC, ces dernières devant être progressivement supprimées en 2021.

L’échange d’informations entre les différentes autorités nationales a révélé l’existence d’une organisation de grande envergure, répartie sur deux continents et dont certains membres occupaient des postes au sein de l’administration nationale de Bosnie-Herzégovine. Fin juin, lors de la huitième journée d’action organisée dans le cadre de l’opération triennale, six personnes ont été arrêtées par les autorités nationales de Bosnie-Herzégovine. Ces arrestations portent à 38 le nombre total d’individus détenus pour leurs liens avec ce groupe criminel organisé.

Total des résultats de l’opération :

• arrestation de 38 suspects, dont 8 occupaient des postes dans l’administration nationale de Bosnie-Herzégovine ;

• 1 cible de grande importance (High Value Target) arrêtée en Allemagne et extradée vers la Bosnie-Herzégovine ;

• plus de 300 kg de cannabis, des biens immobiliers et de l’argent liquide d’une valeur totale de plus de 6 millions d’euros.

Europol a soutenu l’opération dès le début en procédant à l’analyse des communications, ce qui a permis aux autorités nationales d’identifier les suspects et de découvrir leurs activités criminelles. Europol a facilité l’échange d’informations et a coordonné et financé des réunions opérationnelles.

L’analyse opérationnelle parallèle d’Europol, présentée sous forme de rapports de renseignement, clarifie les ramifications et l’influence du réseau criminel. Europol a également soutenu les autorités nationales en déployant des experts sur le terrain afin de fournir aux enquêteurs un soutien analytique et une expertise technique en temps réel.

À partir de juin 2023, Europol renforce encore sa coopération opérationnelle avec la Bosnie-Herzégovine. Ce nouveau développement concerne la mise en place d’un point de contact national unique pour toutes les autorités de police bosniaques avec Europol, en permettant une connexion au système d’application du réseau d’échange d’informations sécurisé d’Europol (SIENA). La création de ce point de contact national, qui coordonnera la communication entre les autorités bosniaques compétentes et Europol, s’accompagne du déploiement d’un officier de liaison de ce pays auprès de l’agence. L’officier de liaison bosniaque rejoindra la grande communauté de près de 300 officiers de liaison, représentant plus de 45 pays, déjà hébergés au siège d’Europol.

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La menace terroriste dans l’Union européenne en 2022

Selon le dernier rapport TE-SAT sur la situation et les tendances du terrorisme dans l’Union européenne en 2023 selon Europol, le terrorisme djihadiste reste la principale préoccupation des États membres de l’UE.

Ce rapport est basé sur les données fournies par les États membres de l’UE à Europol sur les attaques terroristes et les arrestations liées au terrorisme dans l’Union européenne.

Les principales conclusions du document pour l’année 2022 sont les suivantes :

• Le terrorisme reste une menace sérieuse. En 2022, il y a eu 28 attaques perpétrées, avortées ou déjouées dans l’Union. Seize attentats ont été perpétrés et quatre personnes ont été tragiquement tuées, deux à la suite d’attentats djihadistes et deux à la suite d’un attentat terroriste d’extrême droite.

• Les États membres de l’UE continuent de considérer le terrorisme djihadiste comme la menace la plus importante pour l’UE. Parmi les 380 personnes arrêtées par les États membres en 2022 pour des infractions liées au terrorisme, 266 l’ont été pour des infractions liées au djihadisme.

• Les acteurs solitaires restent une menace importante. La plupart des attentats de 2022 ont été perpétrés par des suspects agissant seuls. Ce phénomène s’observe à tous les niveaux, du djihadisme à l’extrémisme de droite et de gauche.

Internet et les technologies sont restés un facteur clé dans la diffusion de la propagande extrémiste, ainsi que dans la radicalisation et le recrutement d’individus vulnérables au terrorisme et à l’extrémisme violent. Outre les plateformes de réseaux sociaux, les applications de messagerie, les forums en ligne et les plateformes de jeux, les plateformes décentralisées semblent avoir gagné en popularité dans les cercles terroristes et extrémistes violents.

• Parmi les autres technologies avancées qui sont devenues de plus en plus visibles figurent la fabrication et l’utilisation d’armes imprimées en 3D, en particulier dans le cas de l’extrême droite, et l’utilisation par des éléments terroristes d’actifs virtuels, en particulier de cryptomonnaies, pour financer leurs activités terroristes.

• Bien qu’ils soient issus d’idéologies et de milieux différents, les terroristes et les extrémistes violents partagent de plus en plus d’éléments communs, tels que des récits similaires sur les mêmes questions, le choix de cibles similaires pour les attaques et l’utilisation de méthodes tactiques. L’opposition à l’establishment, les théories du complot et l’opposition aux progrès technologiques semblent de plus en plus occuper l’espace entre les idéologies, motivant ainsi les actions violentes.

• Les réactions les plus visibles à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine sont apparues au cours des premiers mois du conflit, principalement en ce qui concerne l’extrême droite, et se sont matérialisées par des publications en ligne et un nombre limité d’affiliés d’extrême droite qui se sont rendus sur le champ de bataille. Bien que l’intérêt pour la guerre dans ce contexte semble avoir progressivement diminué pour le reste de l’année 2022, la désinformation liée au conflit continuera probablement à alimenter les récits terroristes et extrémistes.

Le rapport se fonde sur des données qualitatives et quantitatives fournies par les États membres concernant les attaques terroristes, les arrestations et les décisions judiciaires rendues pour des infractions terroristes. Les partenaires d’Europol ont également fourni des informations qualitatives et apporté une expertise précieuse qui enrichit les conclusions du rapport, afin de réfléchir aux développements au-delà de l’UE qui affectent la sécurité de l’Europe et de ses citoyens.

Les informations sur les condamnations et les acquittements pour infractions terroristes, ainsi que sur les modifications apportées à la législation nationale sur le terrorisme, fournies par Eurojust et basées sur des données partagées par les États membres, complètent le rapport.

L’analyse quantitative présentée dans le document TE-SAT reflète les définitions des infractions terroristes données par les États membres dans leur législation nationale.

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Saisie de vêtements et accessoires contrefaits d’une valeur de 87 millions d’euros dans l’Union européenne

Entre mars et décembre 2022, Europol a coordonné la première opération à l’échelle de l’UE contre le commerce illégal de vêtements, de chaussures et d’accessoires de contrefaçon, ce qui a donné lieu à 378 arrestations et à la saisie de près de 2 millions d’articles contrefaits, au cours des mois de ladite opération.

L’opération Fake Star, qui a impliqué dix-sept pays au total, était également soutenue par l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) et dirigée par la Police nationale espagnole (Policía Nacional española) et la Police grecque (Ελληνική Αστυνομία).

Au cours de l’opération, les différentes autorités ont contrôlé des zones commerciales et industrielles, des marchés, des zones touristiques, des entrepôts, des magasins et d’autres lieux similaires où des produits contrefaits sont souvent vendus. Les polices impliquées ont également mené des activités opérationnelles dans des ports, dans divers magasins et dans de petites entreprises de distribution de colis provenant du commerce électronique :

  • 1 956 607 articles falsifiés (vêtements, chaussures et accessoires)
  • La valeur totale des produits de contrefaçon saisis est estimée à environ 87 millions d’euros
  • 258 marques enfreintes
  • 3 921 inspections réalisées
  • 646 affaires judiciaires en cours
  • 1 311 dossiers administratifs ouverts
  • 378 personnes arrêtées

Les résultats de l’opération font écho de saisies de produits très importantes, notamment des articles de sport et de luxe : des millions de ces contrefaçons, destinées à la vente sur l’ensemble du marché européen, ont été saisies au cours des différentes activités opérationnelles. Les enquêtes ont confirmé les attentes selon lesquelles les criminels utilisent les réseaux sociaux pour faire la publicité de toutes sortes de produits contrefaits. Différents commerçants ont été vus en train de poster des images de produits contrefaits disponibles, principalement des vêtements et des chaussures, sur leurs pages d’entreprise et leurs profils de réseaux sociaux.

Il ne s’agit toutefois pas d’une nouvelle tendance : le commerce de produits de contrefaçon en ligne s’est considérablement développé ces dernières années. La part de marché des plateformes de commerce électronique a augmenté ces dernières années, ce qui s’applique également aux annonces de produits falsifiés sur les plateformes de réseaux sociaux.

D’autre part, les résultats de ces opérations montrent que les marchés conventionnels hors ligne restent une réalité importante et méritent l’attention des forces de l’ordre.

Les produits de contrefaçon saisis provenaient principalement de pays situés à l’extérieur de l’Europe, avec la Chine, Hong Kong, la Turquie et le Vietnam comme lieux d’origine prédominants. En ce qui concerne le transport, les contrefaçons sont entrées dans l’Union par voie terrestre ou maritime. Outre le trafic de produits falsifiés, les autorités ont détecté d’autres activités illicites menées par les réseaux criminels identifiés.

Europol a facilité l’échange d’informations et a fourni une coordination opérationnelle et un soutien analytique tout au long du processus. Pendant plusieurs jours d’action, Europol a déployé des analystes pour permettre l’échange d’informations en temps réel et le recoupement des informations opérationnelles avec les bases de données d’Europol afin de fournir des pistes aux enquêteurs sur le terrain.

L’IPC3 (Intellectual Property Crime Coordinated Coalition) d’Europol, qui a soutenu la recherche, est un projet de lutte contre les atteintes à la propriété intellectuelle cofinancé par l’EUIPO.

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