Évolution du terrorisme au sein de l’Union européenne

Récemment publié par Europol, le rapport 2022 sur la situation et les tendances du terrorisme en Europe (TE-SAT) constitue l’analyse de renseignements la plus complète et la plus à jour sur le terrorisme au sein de l’Union européenne.

Le rapport TE-SAT 2022 d’Europol se fonde sur les données quantitatives fournies à Europol par les États membres de l’UE concernant les attaques terroristes, les arrestations et les décisions de justice rendues pour des infractions terroristes. Les partenaires d’Europol ont également fourni des informations qualitatives et apporté une expertise précieuse, qui enrichissent les conclusions du rapport.

Les conclusions du TE-SAT 2022 confirment que le terrorisme reste une menace tangible pour l’UE.

En 2021, 15 attentats terroristes achevés, déjoués ou avortés ont été enregistrés dans l’UE. Parmi les quatre attentats achevés, on compte trois attentas djihadistes et un d’extrême gauche.

En 2021, les autorités répressives de l’UE ont procédé à l’arrestation de 388 suspects pour des infractions liées au terrorisme. 260 de ces arrestations, soit plus des deux tiers, ont eu lieu à la suite d’enquêtes sur des infractions liées au terrorisme djihadiste en Autriche, en France et en Espagne.

Les procédures judiciaires conclues en 2021 ont mené à 423 condamnations pour des infractions terroristes.

En Europe, les attaques terroristes et extrémistes violentes sont principalement conduites par des individus isolés. Toutefois, des complots impliquant plusieurs acteurs ont également été déjoués au cours de l’année 2021. Les individus qui commettent des attentats seuls sont principalement associés au terrorisme djihadiste ou d’extrême droite et à l’extrémisme violent.

En 2021, les terroristes ont utilisé pour leurs attaques dans l’UE des armes relativement faciles à obtenir et dont l’assemblage ou l’utilisation ne requiert pas de compétences avancées, comme des armes blanches, des véhicules (attaques à la voiture-bélier) et des engins incendiaires improvisés.

De plus, la propagande terroriste diffusée en ligne en 2021 a continué à aborder des thèmes liés au COVID-19. L’augmentation du temps passé en ligne, notamment en raison des restrictions liées à la pandémie, est un facteur de risque chez les personnes susceptibles de basculer dans l’extrémisme.

Un extrémisme violent anti-COVID-19 et un extrémisme anti-gouvernemental, non affiliés aux activités terroristes et extrémistes violentes traditionnelles, sont apparus dans certains États membres de l’UE et dans d’autres pays. Ces formes d’extrémisme violent se sont manifestées par des menaces ouvertes, des messages haineux diffusés en ligne et, dans certains cas, des attaques physiques.

La situation géopolitique dans des régions clés en dehors de l’UE influence la pensée et la propagande terroristes diffusées dans les États membres. La menace terroriste actuelle pesant sur les États membres ne semble pas avoir été directement affectée par la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan. Cependant, elle a accru l’attention mondiale portée aux insurrections religieuses et a ainsi fourni aux djihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe terroriste autoproclamé État islamique (EI) des occasions de faire valoir leurs propres arguments.

Le rapport TE-SAT aborde différents types de terrorisme : le terrorisme djihadiste, d’extrême droite, d’extrême gauche et anarchiste, ou encore le terrorisme ethno-nationaliste et séparatiste.

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