Journée d’intervention d’Europol contre le trafic de migrants

Un groupe de travail opérationnel (GTO), dirigé par la police fédérale allemande et coordonné par Europol, ciblait certains des passeurs de migrants les plus dangereux de toute l’Union européenne. Le GTO Pathfinder a impliqué les forces de police autrichiennes, allemandes, hongroises, roumaines, serbes et néerlandaises, et a donné lieu à l’ouverture de 39 nouvelles enquêtes. La journée d’intervention a permis l’arrestation de deux cibles de haute importance, 12 perquisitions et la saisie de plus de 80 000 euros en Allemagne et en France.

Les enquêtes menées par le GTO ont jusqu’à présent conduit à :

  • l’arrestation de 8 cibles de haute importance et l’émission de mandats d’arrêt européens contre 3 autres (2 en Autriche, 7 en Allemagne, 1 en Hongrie et 1 en Roumanie) ;
  • 127 arrestations de passeurs (63 en Autriche, 19 en Allemagne, 15 en Hongrie, 25 en Roumanie, 4 aux Pays-Bas et 1 en Serbie) ;
  • la détection de 916 incidents de trafic (600 en Autriche, 262 en Allemagne, 26 en Hongrie, 22 en Roumanie et 6 aux Pays-Bas) ;
  • 151 perquisitions (37 en Autriche, 70 en Allemagne, 17 en Hongrie, 25 en Roumanie et 2 aux Pays-Bas) ;
  • la saisie de divers biens pour une valeur totale d’environ 900 000 euros.

Le GTO Pathfinder, mis en place au sein d’Europol en août 2021 à l’initiative de l’Allemagne, ciblait 14 des passeurs de migrants les plus dangereux actifs dans l’UE. Ces cibles particulièrement importantes pour Europol, principalement des ressortissants syriens, avaient des contacts internationaux dans les pays d’origine, de transit et de destination. Europol a découvert que les suspects étaient déjà liés à plus de 150 enquêtes en consultant ses bases de données.

Depuis le lancement du GTO Pathfinder, les autorités policières nationales ont lancé 39 nouvelles enquêtes à leur encontre. L’une des enquêtes en lien avec l’opération a conduit à l’arrestation d’une des cibles de haute importance par la Garde des finances italienne, en collaboration avec la police albanaise et la police grecque. Une autre enquête a mené à l’arrestation de 18 suspects en Roumanie. Les suspects percevaient entre 4 000 et 10 000 euros pour chaque migrant, malgré leur passage clandestin et leur hébergement dans des conditions extrêmement dégradantes et souvent dangereuses.

Les enquêtes ont révélé que les détenus ont permis le passage clandestin d’au moins 10 000 migrants, principalement d’origine afghane, pakistanaise et syrienne, vers l’UE. Europol a facilité l’échange d’informations et a élaboré un grand nombre de synthèses d’analyses des renseignements, qui aident les autorités nationales à établir des liens entre ces activités criminelles transfrontalières à grande échelle, à en identifier les auteurs et à détecter les activités de trafic en cours.

Les investigations ont permis de découvrir que ces suspects géraient un système de trafic de grande ampleur, avec une logistique, des hébergements et des conditions de voyage qui lui étaient propres. Ils ont utilisé des quais de chargement de camions, des camionnettes et des voitures pour transporter les migrants de la Turquie vers l’Autriche, l’Allemagne et les Pays-Bas en passant par la région des Balkans occidentaux, la Roumanie et la Hongrie. Les paiements étaient principalement réalisés par le biais du système de transfert de fond hawala.

Les suspects faisaient la publicité de leur activité illégale par le biais des réseaux sociaux et tentaient de convaincre les proches des migrants que le passage clandestin était sans danger. Les passeurs doivent généralement instaurer la confiance au sein des communautés de migrants afin de recruter le plus grand nombre de personnes possible.

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