Dix des principales enseignes du Royaume-Uni ont investi environ 600 000 livres sterling dans le projet Pegasus, qui a pour but de mettre au point une technologie permettant de scanner les visages des personnes soupçonnées d’avoir participé à la vague actuelle de pillages dans les commerces de détail.

Dans ce contexte, les chefs de police ont été de plus en plus critiqués pour leur manque apparent d’action face à l’épidémie de pillage qui touche la distribution de détail. Pour sa part, le président de l’association des commerçants Asda a estimé que ce type de vol avait été décriminalisé et qu’ils en payaient maintenant les conséquences.
Les géants de la distribution tels que John Lewis, Co-op, Tesco, Sainsbury’s, Waitrose et Next ont pris des mesures pour trouver une solution temporaire ; même Co-op a eu recours à des agents de sécurité infiltrés pour protéger les magasins et leurs employés, tandis que Tesco a équipé le personnel de ses magasins de caméras corporelles pour empêcher les agresseurs de s’en prendre aux employés. D’autres commerçants ont même envisagé de cesser leurs activités, car ils ont enregistré plus de pertes dues aux vols que de profits liés à la vente au détail.
La présentation d’articles sous clé s’est désormais généralisée. Elle a commencé par des produits tels que les vins et les spiritueux avant de s’étendre à d’autres articles tels que la viande, les fromages, les lames de rasoir et les pots de miel. L’objectif est notamment de faire face à ce qui est considéré comme des vols par des réseaux de criminalité organisée qui revendent ensuite les produits.
Selon l’Office national de statistiques, le nombre de vols à l’étalage a augmenté d’un 25% cette année. Au cours des douze derniers mois, jusqu’en mars, la police a recensé 339 206 cas de vol, alors que le British Retail Consortium estime qu’il y a eu huit millions d’infractions, ce qui aurait coûté aux détaillants près d’un milliard de livres sterling par an.
Sur l’ensemble des vols enregistrés, la police n’a signalé que 48 218 vols à l’étalage. Ce chiffre ne représenterait que 14 % du total, tandis que 183 450 enquêtes, soit 54 % du total, ont été clôturées sans qu’aucun suspect n’ait été identifié, ce qui alimente les allégations du secteur commercial selon lesquelles les forces de l’ordre n’ont pas pris ces délits suffisamment au sérieux.
Dorénavant, la police pourra publier les images de vidéosurveillance des personnes soupçonnées d’avoir commis des infractions dans des bases de données nationales, qui intègrent les dernières technologies en matière de reconnaissance faciale.
Grâce à l’introduction du projet Pegasus, on estime que les chefs de police disposeront de plus d’outils pour agir et seront en mesure de dresser un tableau national des lieux où opèrent les gangs qui commettent ces vols et des magasins visés.
Dans cette optique, Katy Bourne, commissaire de police et de la criminalité du Sussex, et leader nationale en matière de délits commerciaux, pense que le phénomène sera bientôt enrayé, étant donné que 20 % des délinquants sont responsables de plus de 80 % des délits commis.
Toutefois, un leader du secteur de la vente au détail a déclaré qu’au Royaume-Uni, le nombre de crimes, de vols et de comportements antisociaux avait augmenté de 35 % d’une année à l’autre, avec plus de 175 000 incidents enregistrés au cours des six premiers mois de l’année 2023. Compte tenu de ces données, ils considèrent qu’il sera difficile d’éradiquer immédiatement ce phénomène.
À titre préventif, certains commerçants continuent de peaufiner leurs stratagèmes afin d’éviter de nouvelles pertes, et ont ainsi popularisé la technique de l’emballage factice, qui consiste à présenter des boîtes de produits qui sont en réalité vides.
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