Les rapports faisant état de citoyens tués à la suite d’un contact avec la police incluent souvent des cas d’individus ayant été maîtrisés, mais pour toute personne souffrant de troubles aigus du comportement (en anglais ABD, Acute Behavioural Disturbance) cette approche peut s’avérer fatale.

Ancien sergent de la police du Kent au Royaume-Uni, Darren Moor décrit dans Policinginsight les indicateurs clés des troubles aigus du comportement et les mesures que les agents peuvent prendre pour s’assurer qu’une assistance médicale est disponible pour l’individu et ce qu’il faut faire si la contrainte policière est inévitable.
Environ 10 % des cas de troubles aigus du comportement, également connu sous le nom de « délire agité », entraînent une mort subite, il est donc probable que le policier impliqué dans cette situation passera les prochaines années de sa vie à examiner ses actions en réponse à cette tragédie avec le médecin légiste.
Généralement, le trouble du comportement se développe à la suite d’une consommation chronique de drogues ou d’une maladie mentale grave. L’agent de police peut être dépêché sur les lieux d’un incident concernant une personne au comportement étrange. Il peut s’agir d’un individu agressif ou violent, faisant preuve d’une agitation et d’un effort physique extrêmes ou, à l’autre extrémité de l’échelle, d’un individu simplement erratique.
La nudité, la chaleur au toucher et la transpiration abondante sont des signes classiques de ce trouble. D’autres indicateurs, selon la Faculté de médecine d’urgence, incluraient :
- Comportement extrêmement agressif ou violent
- Une force excessive, et continuer à se battre malgré la prise en charge du problème
- Insensibilité à la douleur
- Psychose aiguë, avec crainte d’une mort imminente
- Activité physique constante, sans aucune fatigue
- Respiration anormalement rapide
- Fréquence cardiaque supérieure à 100 battements par minute
- Hyperthermie – surchauffe (raison pour laquelle ils enlèvent leurs vêtements)
En cas de trouble aigu du comportement, le rythme cardiaque d’une personne est beaucoup plus rapide qu’il ne devrait l’être, à tel point qu’elle risque de mourir si elle n’est pas traitée comme une urgence médicale, et c’est le principal message que l’auteur de cette étude veut faire passer.
Dès qu’un agent est soupçonné d’avoir été envoyé sur un incident de comportement perturbateur, et ce soupçon peut simplement découler de la perception d’une personne nue et erratique, il convient de le communiquer par radio et d’expliquer à l’opérateur qu’il s’agit d’une urgence médicale, où le médecin peut devoir administrer des tranquillisants avant que la personne ne fasse un arrêt cardiaque, et qu’une ambulance peut également être nécessaire pour aider à fournir des soins éclairés sur ce à quoi il faut s’attendre.
L’objectif des agents impliqués au cours de cette étape est de gagner du temps jusqu’à l’arrivée de l’assistance médicale. L’idée est de l’orchestrer de manière à ce qu’il n’y ait pas d’intervention pratique de la police avant que quelqu’un ayant les compétences requises ne soit disponible pour s’occuper de l’aspect médical, si tout tourne mal. Et il y a de fortes chances que tout se passe mal.
D’après l’expérience de l’auteur, certains professionnels et opérateurs ambulanciers ne connaissent pas les troubles aigus du comportement. Ils peuvent avoir l’impression que l’incident pour lequel la police leur demande d’intervenir est beaucoup moins important qu’il ne l’est en réalité.
L’opérateur de la salle de contrôle de la police peut également ne pas être familiarisé avec le problème, et c’est là que se déroule l’un de ces scénarios de mauvaise communication qui peuvent conduire à une tragédie.
_____
Aquest apunt en català / Esta entrada en español / This post in English