Cette stratégie policière a été conçue pour dissuader la délinquance sur les quais dans les zones à forte criminalité du métro londonien. Le programme a été jugé prometteur, ce qui indique que sa mise en œuvre a permis d’obtenir les résultats escomptés.

Le National Institute of Justice a publié en 2022 le profil du programme mis en œuvre en 2012 en s’appuyant sur les politiques publiques qui sont mises en place en ce moment et qui visent à assurer un plus grand sentiment de sécurité dans les transports publics. L’étude conclut que les quais des zones concernées du métro londonien ont enregistré des statistiques significatives concernant la réduction des appels de service et de la criminalité, par rapport au groupe de contrôle, les jours de patrouille et les jours sans patrouille.
Le principe de l’intervention dans les banlieues était que les patrouilles auraient un effet dissuasif car les gens seraient moins enclins à commettre un délit en présence policière par crainte d’être repérés et, en fin de compte, punis.
Chaque station du métro londonien comporte plusieurs quais. Chaque quai n’offre qu’un seul sens de circulation par voie. Dans la plupart des stations, il y a au moins deux zones fermées : une pour les trains allant dans une direction et une pour les trains allant dans l’autre. Si la police est présente sur un quai, elle ne peut pas voir l’autre.
Vingt agents en uniforme ont été sélectionnés et entraînés pour patrouiller à pied sur les quais des points sensibles (quand les agents en uniforme quittaient leur poste en raison de la rotation de l’équipe, ils étaient remplacés par d’autres agents en uniforme). Les agents en uniforme patrouillaient normalement à pied par équipes de deux. Les agents sillonnaient les quais pendant les heures de pointe et les jours où les quais avaient été signalés antérieurement, c’est-à-dire du mercredi au samedi entre 15 h et 22 h.
Chaque patrouille constituée de deux personnes était responsable de trois à cinq points sensibles, en fonction de la distance entre les points qui leur étaient assignés. Ces patrouilles devaient occuper ces points quatre fois par jour pendant 15 minutes par heure et se rendre aux points sensibles dans un ordre aléatoire ou imprévisible afin d’éviter que ces visites ne puissent être anticipées. En outre, les agents ont été encouragés à entrer en contact avec les usagers des transports et à éviter de rester inactifs sur les quais.
Les agents n’étaient ni chargés de résoudre les problèmes, ni d’assurer une police de proximité au sens classique du terme, ni de cibler une catégorie particulière de criminalité. Immédiatement après la visite de 15 minutes de chaque patrouille, les agents devaient monter dans un train et se rendre au quai suivant. Chaque patrouille était briefée quotidiennement par les sergents.
Un membre de l’équipe de recherche a tenu des réunions mensuelles avec tous les officiers, sergents et officiers supérieurs, insistant sur l’importance de rester fidèle à la planification. Au cours de ces réunions, le chercheur a également fourni aux agents des informations sur les incidents et les chiffres de la criminalité du mois précédent qui méritaient d’être signalés. Les tâches prescrites ont représenté 416 rondes de police par point sensible sur une période de 6 mois, soit un chiffre total d’environ 5 000 heures pour les 58 points sensibles de l’étude.
En outre, un certain nombre de mesures ont été prises pour structurer et limiter les débordements imputables à la présence policière :
- Les équipes commençaient toujours leur période de travail par les bureaux principaux de la police des transports britannique, sans qu’une présence policière ne soit nécessaire dans les zones de contrôle.
- Les agents participant à l’étude circulaient entre les points sensibles à bord de trains, bien qu’ils n’aient qu’à traverser à pied la station pour se rendre sur un quai et en revenir au début et à la fin de chaque période de travail.
- Les agents (sans révéler l’emplacement des zones de contrôle) devaient suivre les voies qui passaient par les zones de contrôle lorsqu’ils se déplaçaient entre les zones concernées, afin d’éviter les effets de débordement.
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