Des services de police canadiens utilisent une application innovante pour évaluer les appels liés à la santé mentale

Les chefs de police de la Colombie-Britannique ont réussi à négocier avec le gouvernement provincial le financement du développement d’une application capable de détecter, de documenter et d’évaluer le type de ressources en matière de santé mentale qui conviendrait le mieux aux personnes à risque.

Cette application a pour but d’aider les agents qui doivent intervenir dans les conflits à déterminer le type d’assistance le mieux adapté à la personne en crise. La police de la Colombie-Britannique estime qu’entre 30 et 50 % des appels à un service de police peuvent être associés à des problèmes de santé mentale. Jusqu’à présent, la police posait souvent les mêmes questions que l’hôpital. Avec ce système, avant de quitter les lieux, les agents auront déjà partagé des informations avec l’hôpital et les professionnels de la santé.

En cas de situation urgente, violente ou à haut risque, peu d’informations sont envoyées au Surrey Memorial Hospital. Lorsqu’il s’agit d’un appel ne mettant pas la vie en danger, les agents de police remplissent une liste de contrôle (irritabilité, délires, hallucinations, etc.) et l’application génère un rapport qui est transmis à un médecin de l’hôpital, qui peut ainsi recommander une intervention pour cette personne en vertu de la loi sur la santé mentale ou suggérer des soins alternatifs.

Lorsqu’une personne a déjà été évaluée à l’aide de l’application HealthIM, les agents disposent d’un ensemble d’informations de base, y compris des conseils spécifiques sur la manière de modérer l’intervention et d’éviter tout élément déclencheur. De cette manière, les informations peuvent aider à désamorcer une situation plus tôt et de manière plus sûre, ce qui se traduit par une meilleure prise en charge de la personne concernée.

Comme le souligne Penny Daflos de CTV News Vancouver, l’application HealthIM, présentée comme une meilleure connexion entre la police et le système de santé, est le fruit d’un long projet exhaustif visant à relever l’un des défis les plus problématiques en matière de sécurité publique.

Selon le surintendant de la Gendarmerie royale du Canada, Todd Preston, et président de la British Columbia Association of Chiefs of Police, cette application peut aider à déterminer si les utilisateurs des services de police ont réellement besoin d’une assistance médicale. L’utilisation de cette application permettra aussi d’éviter que les agents passent des heures à attendre que les patients soient pris en charge par les professionnels de la santé, un processus qui peut également conduire à la stigmatisation de ces personnes.

Actuellement, le service de police de Delta est la seule agence à utiliser le nouveau système, qui a d’abord été mis en place au sein des forces de police municipales de l’Ontario et a été progressivement mis en œuvre dans toutes les provinces des Prairies.

En service depuis 2019, l’application a permis de diminuer le temps consacré aux démarches administratives, de standardiser les rapports, d’améliorer le partage d’informations avec les professionnels de la santé, et de réduire le nombre d’évaluations à 331 personnes seulement pour l’année 2021.

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