Un rapport sur la proposition d’examen stratégique de la police en Angleterre et au Pays de Galles

Le rapport « A new mode of protection » (Un nouveau modèle de protection), qui revient sur le document final de l’examen stratégique de la police en Angleterre et au Pays de Galles, a été publié au premier semestre 2022. Le rapport part de la volonté de refondre la sécurité publique pour le XXIe siècle.

Le document commence par aborder la création des forces de l’ordre en Angleterre, alors caractérisées par un modèle de maintien de l’ordre dans lequel le travail des agents ne dépendait pas principalement de l’usage de leur pouvoir, mais plutôt de la confiance et de la coopération avec la société. Mais ce document reconnaît que, 200 ans plus tard, il existe malheureusement une crise de la confiance des citoyens dans les institutions policières.

Le rapport révèle que le pourcentage de personnes qui pensent que la police fait un bon ou un excellent travail a diminué au cours des dernières années. C’est à Londres que ce manque de confiance dans la police est le plus prononcé, ce qui est lié en partie à des cas récents d’abus de la part de la police. De plus, ce rapport met en lumière des causes beaucoup plus profondes et à long terme, qui impliquent que ce modèle de maintien de l’ordre ne semble plus pouvoir répondre aux attentes de la société.

Cependant, cette perte de confiance dans les institutions policières serait aussi présente chez beaucoup de policiers qui, malgré un travail acharné et le désir de servir les citoyens, se sentent trop souvent dans l’incapacité de le faire. La période d’austérité entre 2010 et 2017 pourrait également avoir eu un impact négatif sur cette confiance. Pendant cette période, le nombre d’agents de police est passé de 143 000 à environ 123 000, ce qui a entraîné des plaintes de citoyens se sentant moins en sécurité car ils ne voyaient plus autant d’agents en uniforme dans les rues.

Dans la même optique, la frustration de la police provient également du fait qu’elle ne recueille les déclarations de vol que de manière superficielle, c’est-à-dire pour permettre aux compagnies d’assurance de prendre la relève, mais sans aucune enquête à la suite des plaintes. Tout cela se produit dans un contexte de profonds changements liés à la mondialisation et à l’évolution de la technologie. Parmi tous les délits signalés, 40 % sont des fraudes, dont la plupart sont des cyberfraudes.

Le rapport souligne que la police emploie une approche analogique pour lutter contre la criminalité à l’ère numérique. La police est donc devenue un service public de dernier recours, récupérant les échecs antérieurs d’autres services sociaux, comme les signalements de personnes disparues, la plupart étant des jeunes placés en foyer d’accueil.

Pour résoudre certains de ces problèmes, le document propose, entre autres, les solutions suivantes :

  • effectuer un changement radical vers une approche préventive plus systémique via la création d’une agence de prévention de la criminalité, dotée de pouvoirs réglementaires forts, notamment envers les entreprises ;
  • améliorer considérablement la capacité à lutter contre la criminalité transfrontalière et le crime organisé, en créant une agence nationale de lutte contre la criminalité ;
  • renforcer la police locale et la police de proximité, ce qui représenterait le meilleur moyen de restaurer la confiance de la société dans la police ;
  • équiper les policiers de meilleurs outils de travail et encourager le recrutement de personnes qualifiées ayant des compétences spécialisées par le biais de suppléments salariaux.

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