La menace de la criminalité environnementale dans l’Union européenne

La criminalité environnementale génère des millions d’euros d’argent sale chaque année rien que dans l’Union européenne. Cependant, il reste extrêmement difficile pour les forces de l’ordre de faire le lien entre une affaire et des activités criminelles organisées. Pour les entrepreneurs criminels, la criminalité environnementale est très attrayante en raison des divergences juridiques entre les pays, du faible risque de détection et des sanctions peu importantes.

Cependant, la situation est en train d’évoluer : les crimes contre l’environnement sont de plus en plus remarqués car le changement climatique devient une priorité pour les responsables politiques.

La nouvelle évaluation des menaces d’Europol, Environmental crime in the age of climate change (La criminalité environnementale à l’ère du changement climatique), offre l’analyse de renseignements la plus complète à ce jour sur ce phénomène criminel dans l’UE.

Les enquêtes menées par les forces de l’ordre dans l’ensemble de l’UE montrent que derrière la plupart des systèmes de criminalité environnementale se cache une composante criminelle organisée, souvent dirigée depuis une entreprise légitime. Europol a également constaté une forte augmentation du nombre d’affaires transfrontalières.

Les crimes contre l’environnement recouvrent une série d’activités qui enfreignent la législation sur l’environnement et entraînent des dommages ou des risques significatifs pour l’environnement, la santé humaine ou les deux. Les principaux risques sont les suivants :

• La plupart des acteurs de la criminalité environnementale sont des propriétaires ou directeurs opportunistes d’entreprises légales qui mettent en place un projet criminel dans l’espoir de gagner plus de bénéfices.

• Pour blanchir leurs recettes illicites, les criminels passent généralement par les mêmes entreprises légales que celles dans lesquelles ils opèrent, c’est-à-dire des entreprises de gestion des déchets, des magasins de vente au détail, des sociétés de pêche, etc. L’infrastructure de la criminalité environnementale repose sur la fraude aux documents, l’abus des divergences entre les législations et la corruption généralisée.

• Les réseaux criminels de l’UE ciblent de plus en plus l’Europe centrale et orientale pour le trafic de déchets illicites produits en Europe occidentale. En dehors de l’UE, les trafiquants européens ciblent principalement l’Afrique pour les déchets d’équipements électriques et électroniques, et l’Asie du Sud-Est pour les déchets plastiques illicites et les navires en fin de vie.

• L’UE fait office de plaque tournante pour le trafic mondial d’espèces sauvages. L’UE est la principale destination des animaux sauvages faisant l’objet d’un trafic, mais c’est aussi un lieu de provenance d’espèces sauvages endémiques qui font l’objet d’un trafic vers d’autres continents.

Les déchets liés à la production de drogues de synthèse et de leurs précurseurs sont l’une des principales sources de dommages environnementaux liés au crime organisé dans l’UE.

Le rapport d’Europol examine les principales typologies de crimes contre l’environnement qui font l’objet d’enquêtes dans l’UE : les infractions liées aux déchets et à la pollution, le trafic d’espèces animales sauvages, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, les infractions forestières et le commerce illégal d’animaux de compagnie. Le changement climatique fonctionne comme un facteur d’impulsion et d’attraction pour la criminalité organisée. Dans un avenir immédiat, la raréfaction des ressources naturelles est susceptible de susciter l’intérêt de ces groupes criminels en raison des profits potentiels.

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