Évaluation des systèmes aériens pour la reconstruction de scènes de crime

Les professionnels de la sécurité tirent parti des TIC pour développer de nouvelles approches, plus efficaces, concernant la création et l’amélioration de stratégies innovantes en matière de prévention et de réponse à la criminalité. En ce sens, les nouvelles technologies de capteurs montés sur drones permettent une meilleure reconstruction des scènes de crime, parallèlement au modèle traditionnel, c’est-à-dire avec l’inspection physique de l’agent sur les lieux du crime.

Afin d’analyser les caractéristiques et les différences entre le système aérien (drone) et le système terrestre (par balayage laser), trois simulations de scènes différentes en extérieur ont été réalisées au Crisis City Training Center près de Salina, au Kansas, telles que prévues dans le rapport de 2021 du National Institute of Justice (Institut national de justice) des États-Unis intitulé « Evaluating Aerial Systems for Crime-Scene Reconstruction »[1] : (1) une scène urbaine recréant un vol de voitures et une fusillade avec des vitres brisées, des douilles de balles et des mares de sang, (2) une forêt où a eu lieu un suicide et où se trouvent des bouteilles d’alcool vides et des stupéfiants, et (3) un champ ouvert avec une tombe clandestine, une pelle, un téléphone portable et des vêtements.

D’une part, les résultats de ces simulations ont fait ressortir des différences en faveur du système aérien par comparaison au balayage laser terrestre : (1) il n’oblige pas le personnel de la police scientifique à parcourir la scène du crime, évitant ainsi les risques de contamination et/ou de destruction des preuves, ainsi que les risques de blessures corporelles dans des environnements dangereux, (2) il permet une capture plus rapide des données de l’ensemble de la scène du crime, (3) il est plus abordable, à un prix d’environ 15 000 $ (les lasers terrestres classiques coûtent environ 75 000 $) et (4) les informations étant capturées vues du ciel, ce système ne comporte pas d’angles morts, contrairement au balayage laser lorsqu’il n’utilise pas assez d’emplacement différents ou en cas d’obstacles.

D’autre part, le balayage laser permet d’obtenir des images plus précises des scènes, avec une marge d’erreur d’environ 1 mm, et de préserver la qualité pour les scènes de nuit et quelles que soient les conditions environnementales. En ce qui concerne le drone, la marge d’erreur était d’1 cm. De plus, dans le cas d’espaces ouverts comme la forêt, l’altitude plus élevée du drone (pour éviter de heurter la cime des arbres) a réduit la qualité de l’image. Il est également nécessaire de prendre en compte les variables atmosphériques (couverture nuageuse, température, vent, précipitations, etc.) qui influent sur l’efficacité des capteurs dans les airs.

Par conséquent, pour reconstruire des images 3D d’une scène de crime (simulée), la combinaison des systèmes de balayage terrestre et aérien est la solution la plus efficace. Elle permet de capturer plus rapidement les données de la scène de crime entière, tout en maintenant un niveau de précision plus élevé que chacune des deux méthodes de manière isolée. Il en résulte une technique non intrusive qui permet d’éviter toute contamination de la scène par les enquêteurs. Les résultats peuvent aider les agents, les avocats et les juges à parcourir la scène du regard à tout moment, même des années plus tard, et à vérifier des détails tels que les distances et les lignes de vue.


[1]   Rapport https://nij.ojp.gov/topics/articles/evaluating-aerial-systems-crime-scene-reconstruction

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