Le recrutement hâtif de policiers présente un risque majeur

La promesse de Boris Johnson de recruter 20 000 policiers supplémentaires augmente le risque d’admission d’agents ayant des comportements misogynes, racistes ou homophobes, alors même que la culture discriminatoire qui existe au sein des forces de police d’Angleterre et du Pays de Galles fait l’objet de fortes préoccupations.

La police d’Angleterre et du Pays de Galles est actuellement confrontée à certaines difficultés et cherche à regagner la confiance de la société, notamment à la suite du meurtre de Sarah Everard, commis par un officier de police.

Selon le journal The Guardian, un rapport interne de la police a mis en évidence des avertissements selon lesquels l’ampleur et la rapidité de la campagne de recrutement de 20 000 policiers entraînent inévitablement des risques, ajoutant qu’il existe un grand danger que des personnes qui ne conviennent pas à la police puissent passer tous les filtres et être recrutées.

Dans le même temps, le document considère que le système échoue lorsque, parfois, les groupes de criminalité organisée tentent d’infiltrer les forces de police, ce qui peut avoir des conséquences catastrophiques. Lorsque des candidats inadaptés mentent sur les formulaires de candidature, cachent leur activité sur les réseaux sociaux ou minimisent leurs liens avec la criminalité, une vérification de haute qualité est constamment requise.

Si, au cours de la période probatoire, un agent fait preuve d’un comportement homophobe, raciste, misogyne ou malhonnête, cela doit être pris très au sérieux. Si les responsables se contentent de penser qu’il sera un bon policier et qu’ils rectifieront progressivement le tir, ils donnent lieu à un problème qui pourrait durer une trentaine d’années.

Le rapport expose également d’autres problématiques, par exemple :

• La fraude a augmenté de manière exponentielle et les forces de police la traitent encore très souvent comme un problème peu important, à tort.

• Le modèle de responsabilisation locale a brisé certaines relations entre la police et les politiciens, et certains des chefs de police ne croient plus vraiment à l’indépendance opérationnelle de la police.

• L’architecture fragile des 43 forces de police, conçue en 1962 et mise en œuvre en 1974, est loin d’être adaptée aux besoins existant en 2022.

• La cybercriminalité est maintenant, de loin, le type de crime le plus fréquent. Autrefois, on avait tendance à penser que les enfants n’étaient pas en sécurité dans la rue. Maintenant, c’est dans leur propre chambre qu’ils sont le plus en danger.

• Les attentes du public en matière de lutte contre la criminalité ne peuvent être satisfaites sans un financement suffisant, et les citoyens, par l’intermédiaire des responsables politiques, doivent décider du niveau de menace, de préjudice et de risque qu’ils sont prêts à tolérer.

Des lacunes importantes dans la police persistent et doivent être comblées. La criminalité est désormais souvent complexe et beaucoup plus sophistiquée, et les enquêtes peuvent prendre beaucoup plus de temps. Si la police continue à utiliser les méthodes du XXe siècle pour tenter de faire face aux technologies du XXIe siècle, elle continuera à prendre de plus en plus de retard.

Enfin, le document explique qu’il ne faut pas sous-estimer la gravité des problèmes auxquels sont confrontés les services de police, mais que le public a besoin d’être rassuré par des officiers et du personnel de police faisant preuve d’une approche ferme, pragmatique et professionnelle.

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