La très controversée loi sur la sécurité des citoyens entre en vigueur en Colombie

Le président colombien Iván Duque a signé le 25 janvier 2022 la loi sur la sécurité citoyenne, présentée après les manifestations de 2021 et qu’il considère comme une victoire pour la légalité alors même qu’elle a été au cœur de la controverse. Cette loi autorise en effet l’utilisation d’armes dans les cas de légitime défense.

C’est d’ailleurs l’une des principales critiques faites à cette loi, car elle permet l’usage d’armes dans les cas d’autodéfense contre une agression injustifiée, sans qu’aucune responsabilité pénale ne soit encourue.

Selon le site Web dw.com, lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à la Casa de Nariño, l’Élysée colombienne, à laquelle ont assisté divers représentants de l’administration, le président a signé trois lois emblématiques : un nouveau statut disciplinaire de la police nationale, un statut du patrouilleur et une loi de sécurité nationale. Le gouvernement colombien considère qu’elles véhiculent des valeurs telles que les droits de l’homme, la protection de la vie et la défense de la propriété des citoyens.

Le gouvernement estime notamment que la loi sur la sécurité des citoyens permettra à chacun, en particulier aux paysans et aux chefs d’entreprise, de garder l’esprit tranquille, car elle empêchera quiconque de s’emparer par la force de leurs biens, uniquement saisissables par les autorités compétentes. Pour le président, il s’agit d’une nouvelle réglementation précise visant à prévenir la criminalité.

Plusieurs ministres comme celui de l’Intérieur, Daniel Palacios, ou celui de la Justice, Wilson Ruiz, considèrent que ces lois sont souhaitées et attendues, qu’elles garantissent les droits ainsi que les libertés, et qu’elles visent à lutter contre la criminalité et à protéger les citoyens.

Selon le gouvernement, soldats et policiers sont désormais représentés par une loi et protégés par un régime disciplinaire, qui leur impose cependant une conduite irréprochable.

La loi sur la sécurité des citoyens est décrite par l’opposition comme une initiative qui criminalise les manifestations. Cette loi a justement été présentée à la suite des manifestations de 2021 organisées en réaction à une proposition de réforme fiscale. Ces manifestations longues d’environ deux mois ont vu de graves violations des droits de l’homme, notamment des abus de la force policière, des épisodes de vandalisme et des civils armés tirant sur les manifestants.

L’une des principales critiques de la loi est qu’elle prévoit de privilégier la légitime défense lorsque la victime se défend contre une intrusion illégale dans son domicile ou son véhicule.

Enfin elle modifie le code pénal afin d’allonger les peines pour les crimes à l’encontre des membres des forces de sécurité ou des défenseurs des droits de l’homme. Les peines pour dégradations des infrastructures de sécurité publique, des transports en commun ou des installations militaires et policières auront une durée de 48 à 144 mois.

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