Les profits illégaux du réseau criminel responsable du trafic de ces migrants, actif dans toute la région de la Méditerranée orientale, se comptent en centaines de millions d’euros.

Cet important groupe de criminalité organisée a été démantelé grâce à une enquête soutenue par Europol et Eurojust, à laquelle ont participé la police criminelle albanaise (Policia e Shtetit), la police grecque (Ελλληνική Αστυνομία) et le corps financier italien (Guardia di Finanza). L’opération a été menée sous la direction des autorités judiciaires albanaises, grecques et italiennes.
La journée d’action du 19 janvier 2022 a abouti à :
- 28 fouilles de domiciles (15 en Albanie, 2 en Grèce et 11 en Italie) ;
- 29 arrestations (18 en Albanie, 1 en Grèce et 10 en Italie).
Selon les autorités, les suspects, principalement d’origine irakienne et syrienne, feraient partie d’un réseau criminel de quelque 80 membres, responsable d’au moins 30 opérations de trafic maritime. Ce groupe a mené des activités de trafic de migrants de la Turquie à la côte du Salento (Italie), en passant par l’Albanie et la Grèce, puis à destination d’autres pays de l’Union européenne.
L’enquête a été lancée lorsqu’une opération de trafic en cours a été découverte, permettant de secourir les migrants transportés et d’arrêter huit passeurs.
Le réseau criminel utilisait principalement les voies maritimes pour transporter les migrants de la Turquie, via la route de la Méditerranée orientale, à leur destination finale dans l’UE. Ce réseau achetait ou louait des bateaux de plaisance, principalement des yachts, et engageait intentionnellement des marins novices pour transporter les migrants. Pour recevoir les paiements des migrants, avec des profits illégaux estimés à des centaines de millions d’euros, les suspects ont utilisé des services informels de transfert d’argent tels que le système hawala.
Europol a contribué à cette enquête pendant plus de 18 mois, facilitant l’échange sécurisé d’informations et l’organisation de réunions opérationnelles entre enquêteurs, et fournissant régulièrement aux partenaires des paquets d’analyse de renseignements. Pendant la journée d’action, Europol a déployé deux experts en Albanie, un en Italie et un en Grèce pour aider à vérifier les informations opérationnelles grâce aux bases de données d’Europol et pour fournir un soutien technique pour l’extraction de données et l’analyse de preuves numériques. En outre, Europol a facilité l’échange d’enquêteurs afin d’assurer un soutien tactique efficace pour la dernière phase de l’opération et la journée d’action.
D’autres activités opérationnelles sont également en cours, a posteriori, à l’échelle internationale, afin de découvrir l’identité d’autres suspects impliqués dans le réseau criminel et l’endroit où ils se trouvent.
En janvier 2021, Eurojust a créé une équipe commune d’enquête (ECE) entre l’Albanie, la Grèce, l’Italie et Europol pour favoriser la coopération judiciaire. Eurojust a également mis en place un centre de coordination pendant la journée d’action et a fourni un soutien judiciaire transfrontalier par le biais de l’Italie et la Grèce. Enfin, Eurojust a facilité et soutenu l’échange d’informations entre les partenaires de l’ECE et Europol, et a encouragé cinq réunions de coordination.
Autorités policières participantes :
- Police criminelle albanaise
- Police grecque – Division des étrangers de l’Attique
- Corps financier italien (Guardia di Finanza)
- Groupe d’enquête sur la criminalité organisée (GICO) de Lecce
- Service central des enquêtes sur la criminalité organisée (SCICO)
Autorités judiciaires participantes :
- Direction du district anti-mafia du bureau du procureur de Lecce en Italie
- Bureau du procureur général de la cour d’appel d’Athènes
- Bureau du procureur spécial chargé de la lutte contre la corruption et le crime organisé de Tirana (SPAK)
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