Cette nouvelle opération a eu lieu dans le cadre de la septième édition de l’European Money Mule Action, ou EMMA-7, créé en 2016 à l’initiative d’Europol, d’Eurojust et de la Fédération bancaire de l’Union européenne. Il s’agissait de la plus grande opération internationale de ce type, fondée sur l’idée que le partage d’information entre le secteur public et le secteur privé est essentiel pour lutter contre les crimes modernes complexes. Environ 400 banques et institutions financières ont soutenu l’action en signalant 7 000 transactions frauduleuses et en empêchant une perte totale estimée à environ 70 millions d’euros.

L’enquête a montré que les mules financières blanchissaient les gains par le biais de la fraude en ligne, par exemple, via la compromission de la messagerie commerciale ou les escroqueries aux opérations de change.
L’opération a donné lieu à 1 803 arrestations et à l’identification de plus de 18 000 mules financières. Elle a également révélé que des mules étaient utilisées pour blanchir de l’argent pour un large éventail d’escroqueries en ligne telles que l’échange de cartes SIM, la fraude en commerce électronique et le phishing.
Pendant ces opérations qui ont duré environ deux mois et demi, l’EMMA-7 a impliqué les forces de l’ordre, les institutions financières et le secteur privé, notamment Western Union et Microsoft, qui ont coopéré dans un effort concerté contre le blanchiment d’argent en Europe, en Asie, en Amérique du Nord, en Colombie et en Australie. En plus de cibler le blanchiment de profits par le biais de réseaux de mules financières, les enquêteurs ont également cherché à obtenir des informations sur les sources de ces profits illicites, afin de mieux comprendre la taille et la nature des économies criminelles qui ont recours à ces mules.
Voici les résultats de l’opération qui s’est déroulée du 15 septembre au 30 novembre :
• 18 351 mules identifiées
• 324 recruteurs identifiés
• 1 803 personnes arrêtées
• 2 503 enquêtes ouvertes
• 7 000 transactions frauduleuses signalées
• 67,5 millions d’euros de pertes évitées
L’EMMA compte sur le fait que les acteurs du secteur privé signalent les incidents de comportement financier suspect ou possiblement illégal aux autorités de police. De même, les forces de l’ordre peuvent demander aux acteurs financiers d’enquêter sur des mules financières potentielles. Grâce à ces données, les forces de l’ordre peuvent dresser un tableau des réseaux de blanchiment d’argent et décider, au cas par cas, de la manière de réagir à l’activité éventuelle des mules financières.
L’EMMA fournit un moyen à tous ces acteurs de communiquer, en partageant des informations qui permettront d’identifier les mules potentielles et éventuellement de procéder à des arrestations.
La plupart des recherches menées dans le cadre de l’EMMA-7 ont eu une ampleur internationale. Les opérations des mules financières permettent non seulement le transfert d’argent entre pays, mais aussi de voyager d’un pays à l’autre pour ouvrir un compte bancaire à l’étranger. Les criminels peuvent ensuite utiliser ces comptes pour soutenir le processus de blanchiment d’argent. La complexité des opérations des mules financières et la réaction des forces de l’ordre reflètent la manière dont les réseaux de blanchiment de capitaux sont créés. Contrairement à de nombreux crimes financiers, les mules financières peuvent être recrutées sans le savoir. Pour ce faire, les groupes criminels organisés s’attaquent à des collectivités tels que les étudiants, les immigrants et les personnes en difficulté financière, en leur proposant de l’argent facile par le biais d’offres d’emploi d’apparence légitime et de publications sur les médias sociaux.
L’ignorance n’est pas une excuse quand il s’agit de la loi et les mules enfreignent la loi en blanchissant les produits illicites issus de la criminalité.
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