INTERPOL : 1 000 arrestations dans la lutte contre la fraude en ligne

Au cours des derniers mois, la police a interpellé 1 003 personnes dans 20 pays dans le cadre d’une opération coordonnée par INTERPOL contre la criminalité financière en ligne, notamment les opérations de « compromission de la messagerie en entreprise » (BEC).

Les forces de l’ordre de 20 pays ont procédé à ces arrestations entre juin et septembre. Elles concernent diverses formes d’infractions liées à la fraude en ligne, notamment les arnaques sentimentales, la fraude à l’investissement et le blanchiment d’argent liés aux jeux de hasard en ligne. Quelque 2 350 comptes bancaires ont été saisis dans le cadre de l’opération HAECHI-II d’INTERPOL.

Selon les sources d’enquête d’INTERPOL, loin de l’idée courante selon laquelle la fraude en ligne est un type de criminalité relativement peu répandu, les résultats de l’opération HAECHI-II montrent que des groupes criminels organisés transnationaux utilisent Internet pour obtenir des millions de dollars de leurs victimes avant de canaliser l’argent illégal vers des comptes bancaires dans le monde entier.

L’opération visait, en particulier, les escroqueries de type BEC, qui consistent à inciter le personnel à envoyer des sommes importantes à de prétendus fournisseurs ou contractants, souvent à l’aide d’e-mails qui semblent être envoyés par une personne ayant des responsabilités au sein de l’organisation.

Le FBI a estimé que les escroqueries via les messageries professionnelles coûteront 1 800 millions de dollars aux entreprises américaines en 2020, sans compter les pertes déclarées de 29 millions de dollars attribuées au ransomware. Les fraudeurs ont également repris une partie de l’activité de détournement de logiciels et sont passés à un modèle basé sur les services où les composants sont loués en plusieurs parties.

INTERPOL a mis en lumière un cas en Colombie, où une entreprise textile a perdu plus de 8 millions de dollars à cause d’une BEC. Les auteurs se sont fait passer pour le représentant légal de la société et ont donné l’ordre de transférer plus de 16 millions de dollars sur deux comptes bancaires chinois. La moitié de l’argent a été transféré avant que la société ne découvre l’escroquerie et n’alerte les autorités judiciaires colombiennes, qui ont à leur tour rapidement contacté l’unité de lutte contre la criminalité financière d’INTERPOL par l’intermédiaire de son Bureau central national à Bogota.

Pour geler les fonds transférés, INTERPOL a travaillé par l’intermédiaire de ses bureaux à Pékin, Bogota et Hong Kong. Intercepter les produits illicites de la criminalité financière en ligne avant qu’ils ne disparaissent dans les poches des mules est une course contre la montre.

Une opération de BEC est un problème bancaire international difficile à résoudre par les forces de l’ordre dans toutes les juridictions. Le FBI a créé l’équipe de recouvrement des actifs (RAT) en février 2018 pour gérer les communications entre les banques et les bureaux locaux du FBI afin de geler les fonds dans les cas où les victimes transféraient de l’argent sur des comptes nationaux. Les consulats américains dans des territoires étrangers, tels que Hong Kong, ont également collaboré pour geler des transferts de plusieurs millions de dollars vers des comptes bancaires en Chine.

INTERPOL signale que, dans une autre affaire, une société slovène a transféré 800 000 dollars sur des comptes de mules en Chine. Le transfert a été arrêté après que la police criminelle slovène a contacté INTERPOL et que celle-ci a pu joindre ses collègues à Pékin.

L’opération HAECHI-II a impliqué les forces de police de l’Angola, du Brunei, du Cambodge, de la Colombie, de l’Inde, de l’Indonésie, de l’Irlande, du Japon, de la Corée, du Laos, de la Malaisie, des Maldives, des Philippines, de la Roumanie, de Singapour, de la Slovénie, de l’Espagne, de la Thaïlande, du Vietnam et de la Chine.

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