Dans le vaste débat sur les réponses à apporter à la violence à l’égard des femmes en Australie, il a été proposé de créer des commissariats de police réservés aux femmes. Cependant, des chercheurs de plusieurs universités estiment que ce mouvement peut s’avérer inefficace pour traiter les vrais problèmes, en particulier pour les femmes des communautés indigènes.

Les propositions visant à étendre les pouvoirs de la police, à pénaliser le contrôle coercitif et à créer des commissariats de police spécialisés pour les femmes ont figuré en bonne place dans le récent débat australien sur les réponses à la violence contre les femmes.
Il n’existe actuellement pas de tests probants jouant en faveur de la mise en œuvre de commissariats de police pour femmes, et les recherches sur lesquelles est fondée cette proposition en Australie sont problématiques à plusieurs égards. La proposition de créer des commissariats de police pour femmes a été accueillie par un fort soutien dans les médias grand public et dans les revues universitaires.
Ces commissariats sont conçus pour répondre spécifiquement aux violences faites aux femmes. Depuis la fin des années 1980, ils font partie intégrante des services de police en Argentine, au Brésil et dans d’autres pays d’Amérique latine, ainsi que dans certaines régions d’Afrique et d’Asie.
Certains commissariats pour femmes adoptent une approche multidisciplinaire pour gérer la violence domestique. Ils disposent d’équipes de police travaillant aux côtés de travailleurs sociaux, de psychologues et d’avocats. Cependant, les commissariats pour femmes restent des commissariats de police.
Les arguments présentés en faveur des commissariats pour femmes sont en grande partie tirés de deux études universitaires. Ces études ont révélé que la population pensait que les commissariats pour femmes pouvaient améliorer la surveillance de la violence à l’égard des femmes dans les communautés indigènes d’Australie s’ils disposaient d’équipes correctement formées, prenant en compte les considérations liées aux femmes, mais aussi à la culture.
Mais ces enquêtes n’ont pas examiné si ces postes de police avaient réduit les taux de criminalité, les chiffres de la violence domestique ou les mandats d’arrêt pour violence. Il est difficile d’évaluer l’efficacité des commissariats pour femmes sans ces données. Les tests laissent à penser que ces commissariats ne fonctionnent pas de manière adéquate.
Les évaluations des commissariats pour femmes ont donné des résultats mitigés. Par exemple, un rapport de tests récents en Inde a révélé que les commissariats de police pour femmes n’avaient pas amélioré les services offerts aux femmes victimes de violence.
Les études sur la police en Australie et au Royaume-Uni suggèrent que le simple fait d’augmenter le nombre de femmes policières ne suffira jamais à améliorer les pratiques policières discriminatoires, car des cas d’abus transphobes ont été constatés.
Malgré le leadership des femmes dans la police du Queensland, il y a eu des cas de sexisme et de racisme au sein de la police. Par exemple, certains officiers de police ont publié sur les réseaux sociaux que les femmes mentaient au sujet des violences domestiques. Toutefois, l’Australie n’a trouvé que très peu de recherches sur les expériences des femmes noires et indigènes dans les commissariats pour femmes.
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