Avec plus de 56 400 biens culturels saisis, l’édition 2020 de l’opération Pandora contre le trafic illicite de biens culturels est celle qui a eu le plus de succès jusqu’à présent, en dépit des contraintes liées à la pandémie de COVID-19. Les biens saisis comprennent des vestiges archéologiques, des pièces de monnaie, des instruments de musique, des tableaux, des meubles, ou encore des sculptures.

Les autorités douanières et policières de 31 pays ont participé à l’opération Pandora V entre le 1er juin et le 31 octobre 2020.
Plusieurs aéroports, ports, points de passage frontaliers, ainsi que des maisons de vente aux enchères, des musées et des logements privés ont été soumis à des dizaines de milliers de contrôles lors de la phase opérationnelle. Ces contrôles ont mené à l’ouverture de plus de 300 enquêtes et à l’arrestation de 67 personnes.
Étant donné l’envergure mondiale du trafic illicite de biens culturels, des unités de coordination opérationnelle travaillant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ont été créées par Europol, d’une part, et par l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et INTERPOL, d’autre part. Cela a permis de favoriser le partage d’informations, de diffuser des avertissements et des alertes, et de procéder à des vérifications dans différentes bases de données nationales et internationales.
En Espagne, c’est la garde civile qui a dirigé cette opération, avec le soutien d’Europol, d’INTERPOL et de l’OMD en matière de coordination internationale. Pandora V a été menée dans le cadre de la plateforme pluridisciplinaire européenne contre les menaces criminelles (EMPACT).
Opération Pandora V : données opérationnelles marquantes
- À la suite d’une seule enquête menée par les douanes françaises, 27 300 vestiges archéologiques ont été saisis en tout. Le suspect arrêté encourt maintenant une peine de prison, ainsi qu’une amende de plusieurs centaines de milliers d’euros.
- La police suédoise a découvert, dans le cadre d’une vente aux enchères en ligne, un article d’art populaire, volé en Suède en 2019, ainsi que deux chandeliers du XVIIe siècle, volés dans une église suédoise il y a 8 ans.
- En ce qui concerne l’Italie, le corps des carabiniers a déclaré avoir saisi plus de 2700 biens culturels, d’une valeur totale de 1 155 000 euros : céramiques, vestiges archéologiques, œuvres d’art, livres, etc.
- La police grecque a procédé à 34 arrestations. Elle a aussi trouvé 6757 antiquités, y compris des objets en céramique et en marbre, ainsi que 6452 pièces de monnaie, dont 5333 ont été récupérées au cours d’une seule enquête. De plus, deux citoyens grecs qui avaient tenté de vendre 6 antiquités en marbre et en argile pour la somme de 150 000 euros ont été arrêtés.
- Au total, 50 détecteurs de métaux ont été saisis, dont 6 directement sur des sites archéologiques.
En plus de diriger en partie cette opération, Europol a joué un rôle capital dans sa mise en œuvre. En effet, l’agence a facilité l’échange d’informations et a fourni son soutien analytique et opérationnel. L’OMD, quant à elle, a permis à un groupe spécial d’utilisateurs d’accéder à sa plateforme de communication, CENComm, ce qui a également favorisé l’échange de renseignements entre les différentes agences.
Enfin, en leur permettant de partager facilement des informations via son système de communication sécurisé, INTERPOL a rapproché les pays des Balkans et du reste de l’Europe ayant participé à l’opération. Toute l’opération a bénéficié de la supervision d’un expert, qui vérifiait les recherches concernant les œuvres d’art volées effectuées dans la base de données d’INTERPOL pour localiser et identifier les objets volés.
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