Au Salvador, jusqu’en 2009, la population considérait que le principal problème du pays était sa situation économique. Depuis 2009, la criminalité et l’insécurité qui en découle sont considérées comme les principaux problèmes. Ces données sont issues du Portail de transparence de la police nationale civile du Salvador, de l’Institut d’opinion publique de l’Université d’Amérique centrale José Simeón Cañas (IUDOP/UCA) et de l’organisme de sondage Latinobarómetro.

Malgré les réductions ponctuelles du nombre de morts violentes depuis 2010, il reste nettement plus élevé que les chiffres enregistrés en Amérique latine. En 2018, la plupart des victimes de mort violente étaient des hommes (88,4 %), et 44,3 % des victimes étaient âgées de 18 à 29 ans.
De manière générale, entre 2017 et 2018, on observe une baisse de 6 % de l’ensemble des crimes et délits, mais pas des morts violentes. Les délits ayant le plus augmenté sont les vols de véhicule avec violences (+19,4 %) et les vols de véhicule sans violence (+9,0 %), suivis des enlèvements (+6,7 %). Le nombre d’homicides commis au volant d’une voiture et de morts dans des accidents de la route a également augmenté (+5,5 %). Par ailleurs, on observe une diminution des vols de véhicule de transport de marchandises avec violences et sans violence (-16,7 %), des vols avec violences (-13,6 %) et des vols sans violence (-12 %).
En ce qui concerne les victimes, selon les chiffres recueillis pour la période 2001-2018, 2 Salvadoriens sur 10 ont été victimes de crime ou délit. Cependant, on observe un taux sensiblement plus faible en 2018, 16,5 %, soit le taux plus bas depuis 2005.
Il convient également de noter qu’en 2017, 78,1 % des victimes n’ont pas porté plainte auprès des autorités compétentes. Ce pourcentage s’élevait à 80,5 % en 2018. Cela signifie que seules 2 infractions sur 10 ont été enregistrées par la police nationale civile ou les tribunaux. En outre, en 2018, 35,4 % des personnes interrogées seulement ont affirmé avoir confiance en la police nationale civile.
Par ailleurs, le pourcentage de personnes ayant déclaré avoir peur de marcher seules à proximité de leur domicile a légèrement diminué entre 2017 et 2018. Ce pourcentage a surtout baissé chez les femmes, avec une diminution de 3,1 % en 2018 par rapport à 2017. Cependant, on constate une augmentation de 184,5 % du nombre de féminicides en 2018 par rapport à 2013, année pendant laquelle ce crime a commencé à être érigé en infraction, avec la loi complète spéciale pour une vie sans violence pour les femmes (LEIV).
Il convient de noter qu’en 2015, le féminicide a été identifié comme la cause de 59,4 % des morts violentes de femmes. Ce pourcentage a atteint 75,9 % en 2017 et 81,9 % en 2018. Cela pourrait être lié à la création d’un type d’infraction correspondant à ces actes de violence et aux possibilités accrues de les dénoncer comme féminicides.
En ce qui concerne les prisons, entre 2010 et 2016, la surpopulation carcérale est passée de 202 % à 378 %. Le Salvador a l’un des taux d’emprisonnement les plus élevés du continent latino-américain, avec 609 personnes incarcérées pour 100 000 habitants en 2018. La même année, le chiffre moyen en Amérique latine était 376 personnes incarcérées pour 100 000 habitants et, dans le monde, 145 personnes incarcérées pour 100 000 habitants.
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