Aucune amélioration de la sécurité des citoyens au Pérou

De récentes enquêtes sur la perception de la sécurité des citoyens menées par l’Institut d’études péruviennes (IEP) indiquent que la perception qu’ont les citoyens péruviens de la sécurité n’a pas changé entre 2015 et 2019.

Malgré les résultats de ces enquêtes, les statistiques de l’Institut national de la statistique et de l’informatique (INEI) péruvien présentent des données complètement différentes. Les enquêtes montrent que le pourcentage de personnes ayant été victimes d’actes criminels est passé de 36 % en 2013 à 27,5 % en 2018.

Bien que ces données puissent sembler contradictoires, les citoyens expriment qu’ils ont toujours peur. L’INEI a également publié les dernières données pour la période septembre 2018-février 2019 où il apparaît que 86,6 % des personnes interrogées pensent qu’elles seront victimes d’un acte criminel. Et ce chiffre passe à 89 % pour la tranche d’âge des 30-44 ans.

Si l’on étudie la perception de la sécurité par territoire, on trouve plusieurs régions où la part de la population craignant d’être victime d’un acte criminel est supérieure à 90 %, comme Arequipa avec 93,2 %, la province de Lima avec 92 %, ou encore Huancavelica avec 91,3 %.

Il est nécessaire de mener des études sérieuses et approfondies sur les causes et la perception de ce sentiment d’insécurité chez les citoyens. C’est d’ailleurs ce qu’exprime la sociologue Lucía Dammert dans une étude sur la perception de la sécurité au Pérou.

Lucía Dammert estime que les changements constants de ministres et de leurs collaborateurs, ainsi que la rotation de la direction au sein de la police nationale péruvienne rendent l’identification de stratégies politiques compliquée. En raison de ces changements constants, il est difficile de prendre en compte les différentes initiatives et priorités.

D’autre part, la présence policière est insuffisante et les citoyens ne se sentent pas protégés. La justice ne fonctionne pas non plus et les niveaux d’impunité sont élevés. Le système pénitentiaire ne punit pas et ne réhabilite pas. Ainsi, la police agit de façon sévère, ce qui ne constitue pas une politique efficace.

Il convient de noter que, malgré les niveaux élevés de violence domestique, en particulier contre les femmes, les citoyens identifient la rue comme un lieu où ils ont peur. Par conséquent, les citoyens choisissent de s’enfermer chez eux et de limiter leur vie dans la rue. Cette réalité devient un problème pour la coexistence démocratique.

De plus, la corruption est omniprésente dans les institutions. Ces dernières devraient fonder leur légitimité sur des actions efficaces et équitables. Dans le cas contraire, un sentiment général d’absence de protection se crée.

Enfin, le Pérou est le point culminant des principales routes du crime organisé, le pays assiste au développement de marchés illégaux dans le domaine de l’exploitation minière et forestière ou de la prostitution, par exemple, et n’adopte pas la moindre politique publique pour y faire face.

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