Le trafic d’êtres humains : encore plus impitoyable avec le COVID-19

365.- baixaDe nombreux pays dans le monde ont fermé leurs frontières extérieures en raison de la crise sanitaire du COVID-19. Dans ces circonstances, les criminels cherchent de nouveaux moyens d’abuser de la vulnérabilité des migrants en situation irrégulière qui veulent entrer en Europe, victimes de réseaux d’exploitation par le travail ou d’exploitation sexuelle.

Un nouveau rapport du centre européen chargé de lutter contre le trafic de migrants (EMSC) a été publié il y a quelques semaines. Il reprend les opérations mises en œuvre tout au long de l’année 2019 et les informations rassemblées pour étudier l’évolution potentielle de ces délits au cours des mois à venir.

Les mesures de contrôle des frontières et les restrictions de voyage instaurées dans toute l’Union européenne ont entraîné des modifications des activités de trafic passant par les itinéraires aériens, terrestres et maritimes. Par exemple, les petites embarcations sont de plus en plus utilisées pour franchir les frontières fluviales, et l’utilisation de véhicules ou de trains de transport de marchandises pour se déplacer a également augmenté.

Les restrictions de voyage peuvent rendre difficile l’emploi de main-d’œuvre saisonnière dans le secteur agricole. De plus, la fermeture d’établissements offrant des services de nature sexuelle pourrait mener à une amplification de l’exploitation sexuelle.

Parmi les principales menaces identifiées par l’EMSC, on trouve :

  • les tentatives des autorités turques de faciliter la traversée de la frontière gréco-turque par de grands groupes de migrants ;
  • le transport de migrants dans des conditions qui mettent leur vie en péril, dans les compartiments cachés de certains véhicules, principalement dans la zone des Balkans occidentaux ;
  • l’augmentation de l’utilisation de visas obtenus frauduleusement et de documents falsifiés ;
  • une plus grande vulnérabilité aux abus et à la violence chez les migrants non accompagnés le long des routes migratoires vers l’Union européenne ;
  • une vulnérabilité potentielle à l’exploitation par les trafiquants de migrants en situation irrégulière dans des lieux éloignés ;
  • l’augmentation de la circulation des migrants au sein de l’Union européenne.

L’exploitation sexuelle est l’objectif le plus courant des trafiquants d’êtres humains de l’Union européenne, principalement avec des victimes de l’Europe centrale et orientale ainsi que du Nigéria. Les membres des réseaux criminels nigérians exploitent leurs propres concitoyens, recrutés localement et endoctrinés à l’aide de croyances et de rituels vaudous.

Il convient de mentionner certains points qui ont occupé une place centrale dans le travail de l’EMSC en 2019 :

  • 5 853 cas de trafic d’êtres humains ;
  • 19 211 suspects identifiés ;
  • neuf enquêtes à grande échelle ;
  • sept journées d’action commune de l’EMPACT avec 26 États membre de l’Union européenne ;
  • 71 journées d’action en présentiel avec des experts d’Europol ;
  • cinq rapports stratégiques de renseignement rédigés.

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