La violence diminue au Salvador

342.- comando-elite-1-e1461189843981Le dénommé « Plan de contrôle territorial » est, selon le gouvernement salvadorien, la raison pour laquelle le pays est passé d’être l’un des pays les plus violents au monde à ce que le mois de janvier 2020 devienne le mois le moins meurtrier depuis la guerre civile.

Le président du pays, Nayib Bukele, est convaincu que son plan finira par recevoir le feu vert économique en tant que seul moyen de garantir que le nombre de meurtres continue de diminuer. De nombreux analystes excluent toutefois que cette réduction historique de la violence soit due à une stratégie en matière de sécurité qui, selon eux, n’apporterait rien de nouveau à ce que les gouvernements précédents avaient fait.

Cependant, les chiffres officiels sont clairs et indiquent une diminution significative du nombre d’homicides au Salvador, où le taux de meurtres pour 100 000 habitants est passé de 51 en 2018 à 35,8 en 2019. Cette courbe descendante n’a cessé de s’accentuer depuis l’arrivée de Bukele à la présidence et l’annonce de son plan de sécurité en juin 2019. Depuis juillet, le nombre d’homicides mensuel a toujours été inférieur à 200 victimes. Le record a été atteint en janvier, avec 119 homicides au total et une moyenne quotidienne de 3,8 homicides, soit 60 % de moins qu’en janvier 2018.

Plusieurs analystes associent la diminution de la violence à des facteurs indépendants de la politique du gouvernement. Ils considèrent qu’il est plus probable que les gangs aient décidé de cesser de commettre des meurtres pour éviter les affrontements avec les forces de l’ordre et garder le contrôle sur leurs territoires, notamment afin de pouvoir continuer à mener leurs activités d’extorsion. D’autres chercheurs considèrent la diminution du nombre d’homicides comme un mirage, le résultat d’un geste de bonne volonté de la part des gangs envers le nouveau président. De cette manière, le jour où les gangs voudront adresser un message contraire au président Bukele, les chiffres augmenteront afin de provoquer ou de demander une concession, comme cela s’est déjà produit par le passé.

Le « Plan de contrôle territorial » est une initiative divisée en sept phases, dont deux ont déjà été mises en œuvre. La phase 1 a mobilisé des centaines de policiers et de militaires dans les rues. Les prévisions de la phase 2 comprennent la reconstruction du tissu social et l’autonomisation des jeunes. La phase 3 attend l’approbation d’un prêt de 109 millions de dollars de la part de la Banque centraméricaine d’intégration économique, qui vise à améliorer l’équipement des forces de l’ordre. Les phases 4 à 7 n’ont pas encore été rendues publiques.

Le gouvernement considère qu’il est essentiel que les forces de l’ordre déployées restent dans les zones les plus conflictuelles de manière continue. Par le passé, elles restaient présentes pendant 72 heures maximum et, lorsqu’elles se retiraient, les structures criminelles reprenaient leur cours.

Il convient de prendre en compte que l’un des principaux défis de cette stratégie est sa viabilité financière. Le gouvernement s’est également engagé à faire participer les citoyens afin de garantir que les indicateurs les plus récents se maintiennent.

La répression et la lutte contre les forces de l’ordre ont une limite et, à moins que la société ne soit activement impliquée, les résultats ne seront pas durables. Pour certains analystes, le renforcement des projets de réforme sociale et de promotion de l’emploi permettrait de réduire les taux d’homicides, et pas uniquement les poursuites criminelles.

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