Le gouvernement du Salvador met en œuvre des stratégies concrètes contre les gangs

339.- Mara_Salvatrucha_MS13Le président du Salvador, Nayib Bukele, a annoncé la mise en application de stratégies concrètes visant à réduire la violence dans le pays. En effet, le taux d’homicide du Salvador fait partie des plus élevés au monde, avec 50,3 meurtres pour 100 000 habitants en 2018.

Le gouvernement, qui avait critiqué les politiques antérieures comme un « acharnement » contre les gangs, a annoncé de nouveaux paradigmes de lutte contre la criminalité, qui est considérée comme un problème social résultant du manque d’opportunités et de la pauvreté. Mais pour le moment, il n’a pas été question de politiques de prévention ou de réinsertion, mais d’attaquer les gangs dans deux environnements considérés comme clés par le gouvernement actuel : les prisons et le centre des grandes villes.

La première chose que le gouvernement souhaite faire est de s’attaquer aux finances des gangs. L’objectif est d’empêcher les gangs d’avoir des revenus et, par conséquent, d’empêcher leur financement. Il semblerait que les gangs financent près de 80 % de leurs opérations grâce à l’extorsion. En parallèle, le gouvernement veut empêcher le blanchiment d’argent auprès des entreprises qui facilitent leurs opérations.

Une deuxième initiative serait de récupérer le centre des grandes villes, où les gangs mèneraient la plupart de leurs activités d’extorsion. Selon des sources gouvernementales, les initiatives antérieures axées sur les petites collectivités rurales étaient inefficaces.

Pour récupérer ces centres historiques, le gouvernement prévoit de déployer des caméras de sécurité et d’augmenter la présence des forces de l’ordre, qui recevraient un investissement de 15 millions de dollars visant à améliorer leurs conditions de travail.

La troisième initiative de lutte contre les gangs consisterait à couper la communication avec les prisons, d’où proviendrait 80 % de la coordination des homicides et des activités d’extorsion. De cette manière, les communications en provenance de ces centres pourraient être avortées. Pour cela, il est également prévu que le personnel pénitentiaire soit renouvelé afin d’éviter la corruption et l’extorsion au sein des prisons.

Le plan de sécurité mis en œuvre par le gouvernement salvadorien ne prévoit aucun dialogue avec les gangs. En effet, il a été souligné qu’un gouvernement ne devrait pas dialoguer avec des « groupes criminels ».

Selon certains experts en la matière, les politiques exclusives « d’acharnement » ne peuvent pas fonctionner sans un plan qui analyse les racines socioéconomiques de la violence dans le pays. Ils considèrent l’incarcération de milliers de membres de gangs inutile, car ces derniers font déjà partie du tissu social du Salvador.

Mais les dirigeants politiques considèrent que la criminalité est la principale préoccupation de la population et veulent se montrer implacables afin de répondre aux attentes des Salvadoriens. Les analystes politiques ouvrent toutefois la voie à une stratégie double : commencer le mandat par une politique de lutte contre le crime visiblement plus dure, attendre la réaction des gangs et promouvoir une sorte de proposition alternative plus tard.

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