L’étude, menée par William J. Sabol, ex-directeur du United States Bureau of Justice Statistics et criminologue de l’Andrew Young School of Policy Studies de l’université de Géorgie, n’analyse pas les raisons de la diminution des inégalités raciales.
L’étude commandée par le Council on Criminal Justice a révélé que les inégalités raciales et ethniques chez les personnes incarcérées et en liberté conditionnelle aux États-Unis ont diminué entre 2000 et 2016, l’année la plus récente pour laquelle il existe des données fédérales et d’État combinées.
Bien que les Afro-Américains soient toujours le plus grand groupe d’individus dans le système judiciaire américain, les disparités entre les Noirs et les Blancs ont considérablement diminué au cours des deux dernières décennies.
Une diminution qui a eu lieu dans toutes les catégories de délits graves, la baisse la plus importante étant celle des délits liés à la drogue, pour lesquels le taux d’incarcération des Afro-Américains est passé de 15 fois à moins de 5 fois celui des Blancs dans la dernière décennie et demie.
Les disparités entre Hispaniques et Blancs ont diminué de manière similaire, la baisse la plus importante s’étant produite chez les individus en liberté conditionnelle : de 3,3 fois le taux des Blancs en 2000 à 1,4 fois en 2014.
Le nombre d’Afro-Américains arrêtés pour des délits liés à la drogue est passé de 2 177 pour 100 000 habitants en 2000 à 1 274 pour 100 000 habitants en 2016, soit une baisse d’environ 41 %. Il convient de noter que certains États ont commencé à alléger les arrestations pour détention de marijuana en réponse à la croissance du mouvement pro-légalisation.
Bien que les disparités raciales restent un problème critique dans le système, ces nouveaux chiffres représentent un changement significatif. Au cours des 40 dernières années, le taux d’incarcération de la population noire a toujours été entre six et huit fois supérieur à celui des Blancs.
La réduction de cet écart a été particulièrement notable chez les individus incarcérés. En effet, le nombre d’adultes noirs incarcérés a diminué de 10 % entre 2000 et 2016, passant de 589 499 à 527 675. Une période lors de laquelle l’écart entre les Noirs et les Blancs incarcérés a diminué de 42 %.
Le nombre de Blancs dans les prisons d’État a augmenté de 18,6 % au cours de la même période, passant de 452 232 à 536 183.
Les auteurs de l’étude ont également constaté une diminution similaire, bien que mineure, des disparités raciales au sein de la population carcérale fédérale. En effet, elle est passée de 8,4 à sept détenus noirs pour un détenu blanc entre 2001 et 2017. Le taux de la population hispanique est passé de 7,3 à 4,6 pour un détenu blanc au cours de la même période.
La diminution des disparités raciales est encore plus prononcée chez les femmes noires que chez les hommes noirs. En 2000, il y avait six femmes afro-américaines pour chaque femme blanche dans le système judiciaire américain. En 2016, ce chiffre est passé à deux femmes afro-américaines pour chaque femme blanche entre les barreaux.
Le nombre de femmes noires dans les prisons d’État a diminué de moitié au cours de cette période, tandis que le nombre de femmes blanches y est passé de 25 000 à 60 000.
Selon l’étude, la réduction considérable de l’écart entre le taux d’incarcération des femmes noires et celui des femmes blanches a été motivée par une baisse significative du nombre de femmes noires incarcérées pour des délits liés à la drogue, ainsi que par l’augmentation du nombre de femmes blanches incarcérées pour des délits liés à la drogue et la violence.
_____
Aquest apunt en català / Esta entrada en español / This post in English