Alerte maximum dans les prisons du Salvador

Le président du Salvador, Nayib Bukele, a ordonné début juillet d’instaurer l’état d’extrême urgence, pour une durée indéterminée, dans les prisons du pays comme moyen de pression pour que les bandes ou pandillas cessent de commettre des assassinats.

Soulignons que certains membres présumés de la Mara Salvatrucha (MS13) ont assassiné un autre policier. Parallèlement, fin juin, des membres de la MS13 ont pris d’assaut un autobus transportant une quarantaine de personnes qu’ils ont dépouillées et ont violé deux femmes.


La mort de ce dernier policier porte à 23 le nombre d’agents de la Police nationale civile assassinés en 2019, auxquels viennent s’ajouter les assassinats de 12 militaires et deux fonctionnaires de prison, tous aux mains des pandillas.

Ainsi donc, une des mesures que prévoit l’état d’urgence est de maintenir les internes dans leur cellule 24 heures sur 24. De plus, il a été opéré un transfert de plus de mille membres de bandes dans des prisons plus sûres, provenant d’un complexe pénitentiaire exclusif pour membres de la bande Barrio 18, ce qui met fin à la décision de placer dans des prisons différentes les membres des bandes rivales Barrio 18 et MS13, qui était justement motivée par cette rivalité. On casse ainsi le modèle de prison réservée à une seule bande qui, à la longue, finit par imposer ses propres règles.

Parallèlement, le gouvernement a obligé les entreprises téléphoniques qui opèrent dans le pays à couper le signal téléphonique dans toutes les prisons pour faire cesser les communications avec les membres de gangs qui se trouvent à l’extérieur et reçoivent des ordres.

Grâce à ces transferts de prisonniers, on espère neutraliser les ordres des caïds sur leurs territoires et déjouer ainsi d’éventuels attentats.

Une autre mesure que demande le président est l’approbation d’un budget de 30 millions de dollars pour financer les plans de sécurité visant à lutter contre les bandes. L’approbation de ce budget viendrait, le cas échéant, à la suite de la première étape d’un plan de récupération des territoires contrôlés par les bandes dans 16 communes, y compris la capitale, dont le but était d’éroder les finances de ces groupes criminels.

Par ailleurs, il a été annoncé l’envoi des forces spéciales de la police et des forces armées pour poursuivre les membres de gang.

Le Salvador est un des pays les plus violents au monde au regard des taux d’homicides pour 100 000 habitants, avec des chiffres qui ont atteint ces dernières années des pics de 103 morts attribués essentiellement aux agissements des pandillas.

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