L’Enquête nationale urbaine de sécurité publique (ENUSC), lancée par le président du Chili, Sebastián Piñera, constate une baisse de la criminalité de 2,6% – soit environ 130 000 foyers de moins où l’un des membres a été victime d’un crime –.
Cette enquête est la plus précieuse pour les experts en questions de sécurité dans le pays car plus de 27 000 logements sont interviewés dans des zones urbaines et, d’après la fiche technique, cela représenterait 13 millions de personnes pour 5 millions de logements. L’enquête à été réalisée de septembre à décembre 2018 sur des individus de plus de 15 ans.
D’après les résultats de l’ENUSC 2018, réalisée par le CEAD – Centre d’études et d’analyse de la criminalité – et mesurant les taux de criminalité dans tous le pays, dans 25,4% des foyers, au moins un des membres a été victime d’un crime. Ce pourcentage de victimisation en 2018 n’est pas le plus bas dans l’historique de la série : en 2012, le pourcentage de victimes était de 24,3%, en 2013 de 22,8% et en 2014 de 23,5%.
Un des aspects que soulignent, par-dessus tout, les représentants de l’enquête est qu’une année encore, la perception de l’insécurité est à la baisse. L’année 2015 affichait le point le plus haut avec 86,8% des personnes interrogées ayant déclaré leur sentiment que la criminalité avait augmentée. Ce chiffre a diminué en 2016 et 2017 et, aujourd’hui, l’enquête montre une nouvelle baisse le situant à 76,8% des répondants.
Le pourcentage des répondants ayant déclaré avoir porté plainte, après avoir été victime d’un crime, est de 35,1%, soit moins que les années précédentes. Ce chiffre a progressivement diminué depuis 2015 où il atteignait 43,5% des personnes interrogées.
D’autre part, en 2018, 6,6% des logements du pays ont été revictimisés, c’est-à-dire qu’ils ont été victimes deux fois ou plus d’un crime grave.
Les principales causes motivant la non-dénonciation de faits criminels sont le caractère bénin du délit, l’éventuelle perte de temps ou le manque de confiance en la police ou la justice.
Pour ce qui est de la caractérisation des actes criminels, l’enquête compare les résultats de 2017 et 2018 et, pour la plupart des crimes, le chiffre diminue. À la question de savoir si le répondant ou l’un des membres de son foyer a été victime d’un crime tel que vol avec violence et/ou intimidation, 4,6% répondent affirmativement en 2018 contre 5,1% en 2017. Le cambriolage montre des chiffres similaires et passe de 5,1% à 4,8% en 2018. Mais la baisse la plus remarquable touche le vol à la roulotte qui passe de 14,2% en 2017 à 11,6% en 2018.
L’ENUSC a aussi mesuré la source d’information à partir de laquelle les gens forgent leur perception de la criminalité : plus de la moitié des répondants – 50,2% – le font à travers la télévision, 13,8% par le biais d’autres personnes et 12,5% parce qu’ils l’ont eux-mêmes subie.
Pour ce qui est des incivilités, la plupart des infractions diminuent en pourcentage par rapport à 2017 et l’on constate notamment la présence de chiens errants, de commerces ambulants et de graffitis sur la voie publique. En revanche, d’autres types d’infraction non négligeables se maintiennent stables par rapport à l’année précédente, dont la consommation d’alcool ou de drogues sur la voie publique, l’accumulation de déchets, la présence d’individus dormant dans la rue, la vente clandestine d’alcool et la prostitution.
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