Le président du Chili, Sebastian Piñera, a présenté au Congrès national le plan Calle Segura (sécurité dans la rue) destiné à prévenir les crimes dans les espaces publics des villes, qui intensifie le contrôle préventif d’identité et autorise son application dès l’âge de quatorze ans.
La mise en œuvre de ce plan est justifiée, entre autre, par le fait que la première préoccupation des Chiliens est la criminalité et le trafic de drogue et qu’il faut les combattre.
Dans le cadre du plan #CalleSegura, il a été développé un vaste programme de sécurité publique, comprenant la modernisation des carabiniers et du PDI, le déploiement supplémentaire dans les rues de plus de 3 000 carabiniers, un important investissement en technologie (caméras, drones…) et la loi dite Ley Antiportonazos.
Cette loi doit permettre aux carabiniers d’effectuer plus facilement des contrôles dans les rues, y compris, si nécessaire, la fouille des vêtements, sacs à dos et autres accessoires, ce qui permettrait, selon cette loi, de pallier la criminalité de manière plus efficace. Cela concernera aussi les jeunes de plus de quatorze ans puisque, d’après les statistiques de la police chilienne, 20 à 30% des crimes violents – vols avec violence, guet-apens, etc. – sont commis par les jeunes.
Malgré le faible taux de plaintes pour conduites inappropriées des carabiniers dans ces procédures, la loi prévoit aussi des mesures pour éviter les abus et les discriminations. Il faut dire que cette loi a suscité de nombreux commentaires mettant en question la légitimité et l’utilité d’une telle mesure.
Un des aspects les plus controversés de la nouvelle loi est le fait que, sous le couvert d’un grand plan qui prévoit la dissuasion des conduites criminelles, on espère que la technologie – caméras, drones, portails lecteurs de plaques d’immatriculation… – aidera à contrôler les crimes perpétrés dans les rues.
À ce propos, l’expérience comparée et la criminologie urbaine expliquent les limites que présente ce type d’initiatives, non seulement en matière de perception de l’insécurité mais aussi en ce qui concerne la réduction des crimes dans l’espace urbain. Par conséquent, miser sur une politique gouvernementale ne reposant que sur l’investissement technologique peut s’avérer insuffisant.
Certaines voix ont alerté les défenseurs du plan Calle Segura que le contrôle du crime n’implique pas que la surveillance des rues et le contrôle technologique de l’environnement mais aussi une planification adéquate et équilibrée des espaces publics et des villes.
_____
Aquest apunt en català / Esta entrada en español / This post in English