Vers un futur sans crimes ?

De l’avis de beaucoup, le désistement du crime est un processus plus qu’un fait accompli. Le projet que soutient la RAND Corporation a donné lieu à un questionnaire facile à utiliser par les organismes qui travaillent sur les criminels afin de constater des résultats intermédiaires : des indicateurs de changements positifs pouvant indiquer la progression vers un avenir hors de la criminalité.

Les investigations montrent que, notamment pour les criminels à problèmes sociaux et personnels profondément enracinés, le désistement du crime n’est pas un événement ponctuel. Il s’agit souvent d’un processus à long terme de changement fondamental de l’identité même du criminel, de ses valeurs et de son style de vie, impliquant des périodes d’abstention qui offrent une transgression interrompue par les rechutes.

L’efficacité des services aux criminels est normalement évaluée sur la base du taux de récidive. Toutefois, ces résultats se mesurent mieux sur de longues périodes de temps et requièrent un accès à des données fiables sur les convictions ou autres mesures d’infraction. Cela n’est pas faisable sur de nombreuses interventions, à court terme, pour les criminels livrés par des organisations sans avoir suffisamment de temps et de ressources pour mener à bien une analyse de récidive. De plus, certaines interventions, tels que programmes artistiques en prison ou tutorats, ont pour but de soutenir le processus de désistement et non pas de le mener directement vers la fin de la criminalité.

Cette étude avait pour but d’identifier et développer un outil de mesure pour des résultats intermédiaires. Il s’agirait de changements dans les aptitudes et la pensée, associés directement ou indirectement aux réductions de la récidive, ce qui pourrait indiquer qu’un criminel opère des changements positifs vers un avenir hors de la criminalité sans en être encore sorti. Par exemple, les résultats intermédiaires peuvent inclure de meilleures aptitudes à la résolution de problèmes, une meilleure gestion du temps et un accroissement de la résilience.

Le projet visait à développer un outil de mesure pour les organismes offrant des programmes de tutorat et d’art pour les criminels. Notamment les organisations volontaires et du secteur communautaire.

painting creative artLe projet s’appuyait sur une collaboration et une coopération importantes avec une série d’organisations prestataires offrant des programmes et activités d’art pour criminels. Moyennant un processus itératif de recherches bibliographiques, consultations, tests de validité et analyse, l’équipe de recherche a produit un questionnaire théoriquement renseigné de 29 articles, appelé Instrument de mesure de résultats intermédiaires (IOMI). Aux côté de l’IOMI, les chercheurs ont aussi développé un outil de coût, un document d’orientation et un outil de saisie de données.

L’instrument de mesure IOMI et tout le matériel qui compose le kit d’outils offrent un pack facile à utiliser, que les fournisseurs d’activités d’art et tuteurs peuvent mettre à profit (probablement, aux côtés de beaucoup d’autres types d’intervention) pour évaluer l’impact de leur propre travail de manière relativement rapide et directe.

L’IOMI n’est pas un instrument totalement validé, mais les tests préliminaires ont montré de forts indices quant à la validité de l’instrument, sa consistance interne, sa stabilité et son potentiel à refléter le changement grâce à la plupart des résultats intermédiaires qu’il mesure.

L’IOMI est théoriquement renseigné et soutenu par des révisions minutieuses d’indices et par une intense consultation auprès des fournisseurs de programmes de tutorat et d’art.

https://www.rand.org/randeurope/research/projects/reduce-reoffending.html

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