Les 6 et 7 décembre 2018, 125 délégués des États membres de l’UE et des pays tiers et autres représentants de 11 organisations internationales se sont réunis au siège d’Europol pour la deuxième conférence annuelle « Drogues en Europe : une réponse énergique de la Loi ». Les délégués ont débattu sur les dernières tendances du trafic de stupéfiants et ont établi des réponses législatives pour protéger les citoyens contre les menaces que constituent les drogues illégales.
Le nombre de groupes de crime organisé et la vente de drogues illégales sont en augmentation. Près de 35% des 5 000 organisations criminelles qui sévissent dans l’UE à l’échelle internationale participent à la production, au trafic ou à la distribution des substances illégales. Les organisations criminelles impliquées dans la vente de drogues sont hautement polyvalentes. Environ 65% d’entre elles sont simultanément mêlées à des activités criminelles telles que le commerce de biens contrefaits, le blanchiment d’argent, la traite des êtres humains et le trafic de migrants. Les drogues illicites constituent le marché criminel le plus important au sein de l’UE et on estime qu’il génère dans les 24 milliards d’euros chaque année.
À l’issue de la conférence, les délégués ont approuvé les conclusions suivantes :
- Le nombre de groupes de crime organisé est en augmentation, de même que la vente de drogues illicites. Ces phénomènes constituent une menace pour la sécurité et la santé publique de l’Union européenne et ses États membres qui doivent garantir les ressources adéquates pour les combattre.
- La vente de drogues illicites est un catalyseur pour le crime organisé le plus actif. C’est l’aspect le plus lucratif de ses activités génératrices de profits qui sont aussi liées à la violence, la corruption, le blanchiment d’argent, l’exploitation d’êtres humains, le trafic d’armes à feu et autres crimes graves. Une réponse coordonnée de l’UE et ses États membres est nécessaire face à cette croissance des organisations criminelles et du trafic de stupéfiants.
- Les groupes de crime organisé qui présentent le risque le plus élevé sont de plus en plus transnationaux. Ils réalisent des activités transfrontalières à la fois dans et hors de l’Union européenne. Les autorités policières des États membres de l’UE doivent améliorer l’échange d’informations, la coopération opérationnelle et la coordination d’activités.
- Les organisations criminelles les plus puissantes deviennent de plus en plus polyvalentes. Leurs activités illégales évoluent très rapidement. Outre les enquêtes portant sur les activités et marchés illégaux, les forces de police devraient centrer leurs actions opérationnelles sur les individus et les groupes qui constituent le risque le plus élevé de menaces de crimes graves et organisés dans l’UE.
- Les enquêtes sur le trafic transfrontalier de stupéfiants et le crime organisé exigent la disponibilité ponctuelle, entre autres choses, d’une technologie de pointe.
- Compte tenu que le crime organisé affecte tous les aspects de la société, il faut souligner l’importance du développement et de l’implantation d’une législation mondiale sur la récupération d’actifs pour combattre efficacement ce type de situation.
- Afin d’affronter les défis que représente cette croissance du trafic de drogues et du crime organisé, il a été créé un réseau européen (non officiel) par les chefs des services organisés centraux et d’investigations sur les crimes liés aux drogues en vue d’améliorer la coopération à la fois sur le plan tactique et stratégique, planifier des actions communes et cibler une approche holistique.
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