Situation et tendances du secteur pénitentiaire dans le monde en 2018

Le rapport Global Prison Trends 2018 est la quatrième édition d’une étude annuelle élaborée avec le soutien de l’Institut de la Justice de Thaïlande et de la Penal Reform International (PRI).

La Penal Reform International est une organisation non gouvernementale et indépendante qui développe et propose des réponses efficaces et proportionnées à la justice criminelle dans le monde entier.

Par exemple, la PRI défend l’emploi de mesures et de sanctions sans régime de privation de liberté, une méthode qui s’est répandue ces dernières années. Ainsi, par des mesures alternatives à la prison, on peut réduire l’engorgement des centres de détention, surtout pour des peines portant sur des actes non violents ou des infractions légères liées aux drogues.

Une fois de plus, le rapport constate que la situation dans les prisons dans le monde est, en général, très mauvaise au vu de la dégradation des conditions et du nombre croissant d’individus incarcérés. Il dresse donc une liste de recommandations pour les États et leurs politiques pénitentiaires :

  • Les États devraient introduire des nouveautés législatives visant à réduire les taux d’emprisonnement, en ciblant les priorités en mesures de prévention du crime, les alternatives à la prison et les réhabilitations.
  • Il faut implanter des stratégies pour pallier la surpopulation dans les prisons en développant des alternatives et lutter pour la réduction de la pauvreté et l’inégalité.
  • Les États devraient observer, respecter et protéger les droits de l’homme et les garanties procédurales des détenus. On éviterait ainsi mauvais traitements et tortures.
  • La détention provisoire ne devrait être utilisée qu’en dernier recours et devrait tenir compte des principes deprésomption d’innocence, nécessité et proportionnalité.
  • Les politiques de caution monétaire devraient être révisées pour s’assurer qu’elles ne discriminent pas les individus ayant peu de ressources économiques.
  • L’exécution de la peine devrait être guidée par le droit international, y compris les accords de Tokyo et de Bangkok de l’ONU.
  • Les États devraient réduire l’emploi de la perpétuité. Il faudrait abolir les peines de prison à vie sans possibilité de liberté conditionnelle.
  • Les conditions de vie des détenus condamnés doivent être en accord avec les normes établies dans les Règles de Nelson Mandela.
  • Les États qui conservent la peine de mort devraient avancer vers son abolition en établissant un moratoire comme premier pas vers la suppression.
  • Les États devraient réviser leurs politiques concernant les drogues. Il faut dépénaliser les infractions légères et appliquer des jugements proportionnels.
  • L’emprisonnement d’enfants devraient être le dernier recours et la peine de mort et la perpétuité interdites à l’égard des mineurs.
  • Les États devraient adopter des politiques et des systèmes de justice et de protection des enfants face à la violence et aux mauvais traitements.
  • Les règles de Bangkok de l’ONU doivent guider les États dans la réforme de la justice pénale pour garantir que les systèmes remplissent les besoins des femmes détenues.
  • Les jugements des femmes devraient tenir compte de toute victimisation, des responsabilités de garde d’enfants et du contexte de la conduite criminelle, en privilégiant les sanctions sans réclusion.

_____

Aquest apunt en català / Esta entrada en español / This post in English

Deixa un comentari