Le rapport provisoire de la commission (en attente du rapport définitif qui paraîtra cet automne), dressé à partir des résultats du travail réalisé jusqu’ici par celle-ci (qui comprend enquêtes, entretiens avec jeunes affectés, parents, policiers, assistants sociaux, leaders communautaires et autres experts), établit six domaines clé d’action pour lutter contre les causes qui favorisent l’usage de la violence chez les jeunes[1]. Ces domaines sont les suivants :
- Développer un modèle national de santé publique. Le rapport approuve les principes suivis en Écosse où la question de la violence chez les jeunes a reçu un traitement épidémiologique (suivant le modèle de traitement de la violence adopté par l’Organisation mondiale de la Santé). Il est très important de souligner que cette approche sanitaire au problème exige que tout le système intègre ce changement culturel et bénéficie d’un consensus politique suffisant.
- Il faut se centrer sur les années de l’enfance et sur une intervention aussi précoce que possible. Le rapport constate l’importance des expériences infantiles de violence physique, sexuelle ou émotionnelle, abus, manque d’affection ou croissance aux côtés de parents toxicomanes dans l’apparition de comportements violents chez les jeunes adolescents. Avoir vécu ou subi la violence dès les premières années de vie fait qu’on considère la violence comme une chose habituelle et qu’on la banalise (un pourcentage non négligeable de jeunes déclare s’être senti en insécurité au foyer).
- Réformer les services d’accueil aux jeunes. Cela impliquerait l’implantation d’une politique nationale de la jeunesse servant de cadre, la révision de la distribution des fonds (une augmentation des cas de maladie mentale et des comportements désordonnés a coïncidé avec une réduction du financement mis à la disposition de ces services et on a financé trop de projets à court terme), ainsi que favoriser l’intervention des groupes religieux. La commission pense que les leaders de la foi (curés, pasteurs, etc.), comme elle les nomme, sont à même d’apporter une contribution positive à la prévention de la violence chez les jeunes.
- Renforcer le soutien aux écoles. Il faut réduire à zéro l’échec scolaire. Les élèves qui sont exclus du système éducatif, de par leurs résultats insuffisants, montrent un pourcentage beaucoup plus élevé de comportements violents par rapport à ceux qui achèvent le cycle de formation. La commission souligne aussi l’importance de revoir la manière dont sont distribués les conseils sur les profils académiques à suivre pour chaque enfant, de même que l’importance de l’enseignement portant sur des questions de sexe, des aptitudes des élèves et d’une meilleure intégration des différents services existant dans les écoles (assistants sociaux, psychologues, etc.).
- Augmentation des opportunités d’accès au travail. Les écoles devraient enseigner aux enfants les aptitudes et les connaissances qui leurs faciliteraient l’accès au marché du travail. Les centres d’accueil pour jeunes devraient élargir les aspirations des jeunes et cesser de penser qu’ils ne peuvent accéder qu’à des métiers peu qualifiés. Un accroissement des apprentissages à la disposition des jeunes les aideraient à rompre le cycle de chômage qui est très souvent habituel dans leur famille.
- Approfondir les stratégies de police communautaire et réviser les politiques relatives à la consommation de drogues. D’après le rapport, l’enquête menée sur les jeunes montrait que 46% d’entre eux n’auraient pas recours à la police même s’ils craignaient d’être les victimes d’un crime. Il serait très utile que chaque établissement scolaire dispose d’un vrai policier servant de point de repère pour leurs étudiants. Il faudrait aussi prendre en compte le fait que les jeunes qui consomment une drogue quelconque montrent une tendance plus élevée aux comportements violents.
[1] Vid. http://yvcommission.com/interim-report/
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