Les délits non violents continuent à baisser en Suisse

Les données publiées par l’Office fédéral de la statistique en Suisse[1] confirment la tendance des dernières années. En premier lieu, les infractions strictement pénales, de même que les infractions à la législation sur le trafic de stupéfiants et celles régulant le droit des étrangers continuent à la baisse. Les infractions pénales subissent une baisse supérieure par rapport à l’année précédente (moins 6,1% pour moins 4% en 2016), tandis que les infractions à la législation sur le droit des étrangers montrent une baisse bien plus forte (moins 9,1% pour moins 1% seulement en 2016). Les délits associés au trafic de drogues présentent une diminution légèrement supérieure à celle de l’année précédente (moins 3,8% en 2017 pour moins 3% l’année précédente).

À ce propos, il est important de souligner que les atteintes à l’intégrité physique ne suivent pas cette tendance à la baisse et se maintiennent stables (on constate une baisse de seulement 90 cas, imperceptible en termes de pourcentage[2]). Les atteintes aux biens, qui constituent 67,5% des infractions aux Code pénal, affichent aussi une forte baisse avec moins 6%. En effet, les vols à domicile connaissent une baisse considérable de 12%. Les atteintes à la liberté affichent une baisse de 9,1% mais ne sont pas aussi significatives en nombres absolus.

Pour ce qui est des individus interpellés (dits « accusés » en Suisse), le nombre global reste stable (avec 0,1% de moins que l’année précédente) mais on constate une augmentation de 8,3% sur les interpellations d’individus de moins de 18 ans, bien qu’elles concernent des délits mineurs tels que larcins, dommages, échauffourées ou insultes. Le nombre d’individus de nationalité suisse interpellés pour des infractions au Code pénal reste encore au-dessous de la barre des 50% (47,85%). La plupart des individus étrangers interpellés (59,31%) sont des résidents habituels dans le pays ; 8,6% sont des réfugiés et 32% des non-résidents. Ce nombre relativement important de contrevenants chez les résidents permanents étrangers prend tout son sens lorsqu’on observe les nationalités prédominantes chez ces derniers. Les quatre premières positions sont occupées par les Italiens, les Portugais, les Allemands et les Français, des nationalités qui comptent un grand nombre de résidents habituels dans le pays. En revanche, pour ce qui est des infractions à la législation sur les drogues, les Suisses sont majoritaires (55,75%) et, concernant les infractions liées au droit des étrangers, les étrangers non-résidents représentent logiquement l’immense majorité (80%).

Le taux de délits (Code pénal) pour mille habitants se situe à 52,1% (soit une baisse de 6%) et les cantons où le taux est le plus élevé sont ceux des grandes agglomérations les plus peuplées : Bâle-Ville (113,5), Genève (102,8) et Neuchâtel (65,8). Les cantons où le taux est le moins élevé sont ceux constitués de zones très rurales et beaucoup moins peuplées : Uri (22,7), Appenzell Rhodes-Intérieures (23) et Schwyz (26%).

[1] Vid. https://www.bfs.admin.ch/bfs/de/home/statistiken/kataloge-datenbanken/publikationen.assetdetail.4822913.html

[2] 24 632 pour 24 722 l’année précédente.

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Una resposta a “Les délits non violents continuent à baisser en Suisse

  1. Cela pose toujours la question de la méthode de collecte des données visant à mesurer le phénomène criminel. Il faut notamment mettre ces résultats en perspectives des politiques publiques de sécurité en suisse. Les moyens humains et priorités engagés par les différents états fédérés et leur évolution pluriannuelle ont un impact sur les tendances de grands indicateurs de la délinquance présentées ici, au moins aussi important que l’évolution réelle du phénomène d’insécurité.

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