Actuellement, internet nous ouvre un océan d’informations auquel nous sommes constamment exposés. Les nouvelles fusent sans relâche sur les plateformes numériques, notamment les réseaux sociaux et la messagerie instantanée. Profitant de ce brassage médiatique, nombreux sont les usagers qui lancent des fake news [1].
Les fake news – ou « fausses nouvelles » – ont pour but la diffusion d’informations totalement ou partiellement mensongères. Elles peuvent s’appuyer sur de faux contenus n’ayant aucun lien avec un fait réel, sur des infos réelles détournées de leur sens premier ou sur des infos satiriques collectées sur le net ou encore sur l’invention de nouvelles fantaisistes qui sont ensuite relayées comme vraies.
Cas remarquables
Peu avant les élections présidentielles de 2016 aux États-Unis, une fake news a été lancée pour porter préjudice à l’image de la candidate démocrate, selon laquelle Wikileaks confirmait qu’Hillary Clinton était prétendument responsable de la vente d’armes au groupe terroriste État islamique. Ce fait, qui a eu lieu un mois avant la tenue des élections, a signifié un coup dur pour le parti démocrate et a pu influencer l’opinion publique américaine.
En Espagne, la fausse nouvelle sur le retour du service militaire obligatoire a semé la confusion parmi les usagers des réseaux sociaux, qui s’élevaient contre cette mesure. La nouvelle, démentie par « Maldito Bulo » [2] entre autres, a plongé le public dans une situation d’incertitude qui s’est rapidement propagée à travers les plateformes d’information.
De même, on assiste à une prolifération de fake news sur des questions de genre. Le Conseil de l’audiovisuel de Catalogne présentait, dans son rapport 13/2018 du mois de mars, une étude des fake news lancées sur le net en ce qui concerne l’égalité des sexes et y analysait plusieurs nouvelles du style : « Le gouvernement d’Islande paiera les hommes qui épouseront une femme islandaise », « L’Université d’Oxford donnera plus de temps aux femmes pour faire les examens » ou « Des scientifiques saoudiens confirment que la femme est un mammifère mais n’est pas humaine ». Le rapport concluait en affirmant que les fausses nouvelles usent d’arguments qui prônent l’infériorité des femmes, de discours qui sont contraires aux politiques de genre et de propos qui mettent à mal les mouvements pour l’égalité des femmes.
L’impact éventuel des fake news
Les fake news, qui sévissent dans différents domaines, notamment la politique ou l’économie, jouent sur le mode de vie, l’opinion et les décisions de la population car elles ont un fort degré de virulence et propagent des contenus qui sont consommés instantanément et n’importe où grâce à la connexion internet. Si elles peuvent affecter le résultat d’élections, contrecarrer certaines politiques ou créer l’incertitude au sein de la population, quel peut être l’impact des fake news sur la sécurité ? Faudrait-il introduire le sujet au calendrier législatif de l’État ou ne vaudrait-il pas mieux créer un manuel de bonnes pratiques à l’échelle mondiale pour éduquer les citoyens à la consommation d’informations véridiques et avérées ? Ce sont là les nouveaux scénarios qui s’ouvrent face à l’ère internet, à la mondialisation et aux nouvelles technologies qui évoluent de plus en plus vite en quantité comme en qualité.
[1] Fake news : informations totalement ou partiellement fausses, adoptées comme nouvelles et présentes sur toute sorte de plateformes.
[2] Maldito Bulo : partie du projet journalistique de maldita.es visant à donner aux lecteurs des outils leur permettant de débusquer les fake news.
_____
Aquest apunt en català / Esta entrada en español / This post in English