L’exploitation sexuelle infantile se réfère à l’abus sexuel d’une personne de moins de 18 ans ainsi qu’à la production d’images sur ces abus et à l’échange de ces dernières en ligne.
L’exploitation sexuelle des enfants en ligne est un phénomène en évolution constante, qui est subordonné à l’évolution de la technologie. La connectivité mobile, l’expansion de la couverture Internet dans les pays en voie de développement et la prolifération de solutions de transmission pay-as-you-go, qui offrent un haut niveau d’anonymat au spectateur, renforcent la tendance à la diffusion commerciale et en direct d’abus sexuels infantiles.
Europol a identifié certaines menaces clé en matière d’exploitation sexuelle infantile :
- Réseaux d’égal à égal (P2P) et accès aux réseaux du Darknet (par exemple Tor). Ces environnements informatiques restent la plateforme principale pour accéder aux contenus d’abus sexuels sur mineurs et le principal moyen de distribution non commerciale. Ces derniers sont invariablement attrayants pour les criminels et faciles à utiliser. Le haut niveau d’anonymat et les fortes possibilités de Networking qu’offre le Darknet, sous la « surface du Web », semblent faire en sorte que les délinquants sexuels se sentent plus à l’aise pour commettre leurs forfaits et discuter de leurs obsessions.
- Transmission en direct d’abus sexuels infantiles. Facilitée par les nouvelles technologies, c’est là une tendance portant sur l’abus d’enfants dans des pays en voie de développement, qui vivent face à une caméra à la demande d’occidentaux.
- Dans une moindre mesure, on constate par ailleurs que les formes d’exploitation sexuelle commerciale d’enfants, dont la reproduction en temps réel des abus, contribuent également à accroître le nombre de CSEM[i] en ligne.
- L’abus d’enfants, lointain et en direct, dispose des liens les plus profonds moyennant la distribution commerciale de CSEM. Le nouveau CSEM et/ou CSEM invisible étant une monnaie précieuse au sein de la communauté de délinquants sexuels, l’abus lointain en direct est donc une manière non seulement d’acquérir plus de CSEM mais aussi de générer un matériel de grande « valeur ».
- Demande en ligne et extorsion sexuelle. Le nombre croissant d’enfants et adolescents qui possèdent des téléphones intelligents donne lieu à la production de matériel pornographique généré par eux-mêmes. Ce matériel, initialement partagé de manière ingénue, s’adresse souvent à des « collecteurs » qui procèdent ensuite à l’exploitation de la victime, notamment par extorsion.
- Réseaux et connaissance de la loi des délinquants sexuels. Les criminels apprennent des erreurs de ceux qui ont été interpellés en ce qui concerne l’application de la loi.
Le Centre européen de lutte contre la cybercriminalité d’Europol (EC3) soutient les autorités compétentes des États membres dans la prévention et la détection de toutes les formes de criminalité associées à l’exploitation sexuelle des enfants.
Il offre assistance et expérience dans la lutte contre la distribution d’images sur l’abus sexuel de mineurs moyennant toute sorte d’environnements online et il aborde toutes les formes de conduite criminelle en ligne contre les enfants, dont la préparation, le matériel pornographique généré par eux-mêmes, l’extorsion sexuelle et la transmission en direct sur le Net.
La lutte contre la distribution de contenus sur l’abus d’enfants, outre la prévention et l’interception, consiste aussi à empêcher leur partage sur les réseaux d’égal à égal ou à travers des plateformes commerciales. Dans ce sens, EC3 participe à la Coalition financière européenne contre l’exploitation sexuelle commerciale des enfants en ligne (EFC), un réseau financé par la Commission européenne, composé de policiers, ONG et agents du secteur privé.
[i] Sigle de Contemporany Sex Offender Risk Management
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