L’UE est moins sûre qu’il y a deux ans selon l’opinion publique

La perception de la sécurité était l’une des questions auxquelles ont répondu 28 093 individus à la vague de juin de l’Eurobaromètre. Cette enquête a été menée dans les 28 pays de l’Union européenne, directement en présence des ces personnes qui étaient interrogés à leur domicile (toutes de plus de 15 ans). En Espagne, le panel était de 1 007 individus.

Les résultats montrent que le sentiment de sécurité diminue à mesure que l’espace sur lequel porte la question augmente. Ainsi, la grande majorité des citoyens européens considèrent que leur environnement le plus proche est sûr : 91% estiment que leur quartier est sûr et 90% pensent que leur ville l’est aussi. Cette vaste majorité chute à 80% quand on leur demande s’ils considèrent que leur pays est sûr. Et lorsque la question porte sur l’UE, ce chiffre tombe à 68%.

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Paradoxalement, par rapport aux années précédentes, le sentiment de sécurité dans les environnements proches (quartier et ville) augmente légèrement[1] tandis qu’à l’échelle de l’Union européenne, il perd 10 points (79% en 2015).

Le rapport de présentation des résultats, publié en décembre 2017, contemple les attaques terroristes (sans prendre en compte les attentats en Catalogne puisque l’enquête a été réalisée deux mois auparavant) comme l’une des raisons de cet effondrement. Toutefois, dans la plupart des pays, le sentiment de sécurité reste élevé et cette baisse s’explique par le fait que, dans les pays qui ont connu des problèmes, notamment liés au terrorisme, les chiffres s’effritent davantage au niveau de l’UE que de l’environnement proche.

Le sondage contemplait aussi l’impact de cinq phénomènes qui constituent un défi pour la sécurité dans l’UE (terrorisme, crime organisé, désastres naturels causés par l’homme, cybercriminalité et frontières extérieures de l’UE) et tous étaient considérés comme importants par plus de 85% des individus interrogés.

Les résultats sur l’appréciation des actions menées par la police dans la lutte contre certains domaines criminels ne sont pas aussi positifs. Ainsi, alors que la lutte contre le terrorisme ou le trafic de drogues et la cybercriminalité est majoritairement évaluée comme suffisante, la plupart des personnes interviewées pensent que la police n’en fait pas assez concernant le blanchiment d’argent et la corruption.

Sur cette même vague de l’Eurobaromètre de juin, les individus ont aussi été questionnés sur leur attitude à l’égard de la cybersécurité. Les résultats, publiés en septembre, faisait apparaître une augmentation de la préoccupation du public à ce propos.

Le portail des données ouvertes de l’Union européenne permet aussi de consulter et télécharger des données sur d’autres éditions de l’Eurobaromètre.

[1]L’Enquête de sécurité publique de Catalogne (ESPC) contemple aussi la perception de la sécurité dans la commune. Bien que la formulation de la question soit différente de celle de l’Eurobaromètre, les résultats de 2015 montrent aussi que le sentiment de sécurité dans la commune s’est progressivement renforcé depuis 2011. Le travail sur le terrain de l’édition 2017 a eu lieu en novembre 2017, quelques mois après les attentats de Barcelone et Cambrils le 17 août. Il faudra attendre les résultats des prochaines éditions de l’ESPC pour pouvoir évaluer l’incidence des attaques terroristes sur la perception de la sécurité des personnes résidant en Catalogne.

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