Une équipe composée de membres de l’Institut de la recherche criminologique de Basse-Saxe et de l’École supérieure des sciences appliquée de Zurich a publié récemment une étude[1] sur l’évolution de la violence en Allemagne au cours de la dernière décennie, en fonction de l’influence que peuvent y avoir les jeunes et les réfugiés.
Les données policières entre 2007 et 2015 montrent une baisse constante des jeunes entre 14 et 18 ans interpelés par la police. Le taux diminue de 50% en chiffres absolus. Les données de l’assurance scolaire obligatoire montrent aussi une baisse des incidents liés à des actes de violence perpétrés par les élèves, on passe de 14,9 pour 1 000 écoliers en 1999 à seulement 8,7 en 2015.
Pour expliquer cette baisse, les chercheurs constatent les raisons suivantes :
- L’augmentation du nombre de jeunes diplômés passe de 24,5 à 34,1% et le chômage chez les jeunes chute de 15,3% à 6,8%.
- Le nombre d’enfants qui ne subissent aucune violence de la part des parents a augmenté de 43,3% à 60,8%.
- On a constaté un renforcement de l’attention que portent les parents à l’égard des enfants, les démonstrations explicites d’affection devenant plus fréquentes qu’auparavant.
- La consommation d’alcool parmi les jeunes diminue significativement. 21,6% des jeunes disaient en 2007 consommer de l’alcool au moins une fois par semaine ; en 2010, ce chiffre était de 10%.
- La popularité de la violence parmi les jeunes s’est notablement effritée.
- Le pourcentage de jeunes qui aident les nécessiteux, participent à des activités politiques et respectent l’environnement passe de 5% à 12%.
- L’absentéisme scolaire a sérieusement diminué.
En revanche, en 2015 et 2016, la Basse-Saxe a déploré une hausse de 10,4% des cas de criminalité violente, dont 92,1% avaient pour protagonistes des jeunes au statut de réfugié. Pour justifier ces faits, les motifs suivants sont évoqués :
- Le pourcentage de refugiés en âge d’avoir une propension aux conduites violentes (des hommes entre 14 et 30 ans) est supérieur à celui de la population autochtone.
- Les groupes ayant peu d’espoir d’obtenir un permis de résidence permanent sont plus fréquemment impliqués dans des actes violents.
- La plupart viennent de pays à culture dominante masculine, où la violence est une preuve de virilité.
- Le pourcentage de femmes parmi les réfugiés est très bas (22,3%) par comparaison à la population globale de la Basse-Saxe (50,9%).
- Les victimes d’actes violents tendent à les dénoncer plus fréquemment lorsque les auteurs sont visiblement étrangers.
Finalement, le rapport souligne que 12,6% de ces actes violents se produisent entre individus appartenant à un même groupe ethnique ou national ; 19,6% ont lieu entre refugiés appartenant à des groupes distincts et un tiers des victimes sont des étrangers d’autres origines (non réfugiés) et des Allemands.
[1] On trouve un résumé sur http://www.sueddeutsche.de/panorama/studie-zur-jugendkriminalitaet-mehr-liebe-weniger-hiebe-1.3811190!amp.
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