Le Centre pour l’information sur la peine de mort (DPIC pour son sigle en anglais) vient de publier un rapport sur les peines de mort prononcées et exécutées en 2017 qui affiche le deuxième chiffre le plus bas depuis 1973, avec toutefois un petit plus par rapport à 2016 qui offre le chiffre le plus bas sur cette même période[1]. Par ailleurs, les peines de mort prononcées sont passées de 279 en 1999 à 39 en 2017 (l’année précédente affichant le minium historique de 31 sur cette période). De plus, ces condamnations sont géographiquement très concentrées. Trois comtés [Riverside (CA), Clark (NV) et Maricopa (AZ)] totalisent 31% des jugements rendus cette année. Ces comtés ne sont pas vraiment exemplaires en matière de justice criminelle (la police de Riverside occupe la neuvième position au classement du nombre de civils abattus par la police). En revanche, le comté de Harris au Texas, normalement prolifique en peines de mort, n’en a prononcé aucune cette année, ce qui est interprété comme un changement de tendance. Les exécutions sont aussi très concentrées : 75% ont eu lieu dans seulement quatre États, dont le Texas, l’Arkansas, la Floride et l’Alabama.
Tout cela coïncide avec le taux de soutien à la peine de mort de ces derniers temps qui, bon gré mal gré, se situent encore à 55% de la population (il avait atteint 80% au milieu des années quatre-vingt-dix). En 2010 une enquête de Like Research Partners rapportait que 61% des individus interviewés préférait des peines diverses à la mort pour des meurtres et assassinats.
Une des raisons du soi-disant discrédit jeté sur cette mesure serait l’existence évidente d’une activité probatoire déficiente, de procureurs excessivement agressifs et d’une défense des accusés peu professionnelle conduisant, de façon non isolée, à la condamnation d’individus dont il n’a pas été prouvé qu’ils aient commis les actes qui leur sont reprochés. En fait, depuis 1973, 160 individus ont été libérés alors qu’ils se trouvaient dans le couloir de la mort après que leur innocence a été prouvée.
Un autre facteur repose sur l’évident biais racial de l’application et de l’exécution de la peine de mort. Alors que les Afro-américains et les Hispano-américains représentent respectivement 15 et 7% des condamnés à mort, ils sont effectivement exécutés selon un pourcentage supérieur (34,3 et 8,3% respectivement). Dans 75% des cas se soldant effectivement par une exécution, les victimes étaient de race blanche (bien que celles-ci ne représentent que la moitié des victimes de meurtre et assassinat). En cohérence avec ces données, la grande majorité de ces exécutions (1 195) ont eu lieu dans les États du sud. 76% des individus exécutés entre 2010 et 2015 dans ledit comté de Riverside étaient de race noire.
Quoi qu’il en soit, malgré cette tendance à la baisse, 31 États la maintiennent toujours en vigueur[2]. Au total, depuis 1976, 1 465 individus[3] ont été exécutés et, au 1er juillet 2017, 2 817 individus se trouvaient encore dans le couloir de la mort en attente d’exécution.
[1]Vid.https://deathpenaltyinfo.org/documents/2017YrEnd.pdf
[2] Vid.https://deathpenaltyinfo.org/states-and-without-death-penalty
[3] Vid. https://deathpenaltyinfo.org/documents/FactSheet.pdf
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