Semaine européenne d’action mondiale contre les passeurs de devises

Les forces de police de 26 pays, avec le soutien d’Europol, Eurojust et la Fédération bancaire européenne (EBF), ont uni leurs efforts pour mener à bien la troisième action mondiale coordonnée contre les passeurs de devises dans le cadre de l’action européenne Money Mule Action « EMMA3 ». Au cours de cette semaine d’action, qui s’est tenue du 20 au 24 novembre 2017, 159 individus ont été interpelés dans toute l’Europe, 409 ont été entendus par les forces de police et 766 passeurs de devises ont été identifiés. L’EMMA3 a évoluée à partir d’éditions antérieures pour lutter non seulement contre les passeurs de devises mais aussi contre les recruteurs de ce type d’individus. Du coup, 59 recruteurs ont pu être identifiés.

Parallèlement, une campagne de sensibilisation monétaire conjointe a été lancé sous l’intitulé #DontBeaMule afin d’alerter le public sur ce type de criminalité.

Les passeurs de devises sont recrutés par des organisations criminelles en tant qu’intermédiaires de blanchiment d’argent pour recevoir et transférer des fonds obtenus illégalement entre comptes bancaires et pays. Ces mouvements illicites aident à financer d’autres formes de crime organisé, dont le trafic de stupéfiants, le trafic d’être humains et la fraude en ligne.

Avec le soutien de 257 banques et partenaires du secteur privé, 1 719 opérations de passeurs de devises ont pu être renseignées pour un total d’environ 31 millions d’euros. Parmi ces transactions de blanchiment d’argent, plus de 90% ont été associées à des crimes liés à la cybercriminalité, dont le phishing ou la fraude aux enchères en ligne. Pour la première fois, les forces de police ont recensé des fraudes dans le domaine des réservations de vacances. On a aussi détecté l’utilisation croissante de bitcoins comme système de blanchiment d’argent par des groupes criminels.

La troisième semaine d’action de l’EMMA3 vient à la suite d’un projet mené à bien dans le cadre du Plan d’action opérationnel contre la fraude au paiement EMPACT, conçu pour combattre la fraude en ligne et au paiement et dirigé par les Pays-Bas.

L’EMMA3 montre comment une association entre le secteur public et privé, les forces de police et le secteur bancaire est essentielle pour lutter efficacement contre le trafic de devises.

Les criminels amènent en général des victimes innocentes à participer au blanchiment de devises pour leur compte, en leur promettant de l’argent facile, grâce à des annonces publicitaires en apparence légales, des publications en ligne, des médias et autres véhicules. Les nouveaux venus dans un pays, les chômeurs, les étudiants et les personnes en difficulté financière offrent un profil idéal pour commettre ce type de crime.

Et quand bien même les passeurs de devises agiraient à leur insu, il n’en demeure pas moins qu’ils commettent un délit en blanchissant le produit illicite de criminels. Suivant le cadre juridique du pays, ils encourent une peine de prison ou de service communautaire ou encore l’interdiction de crédit ou bancaire.

Détecter ces mouvements d’argent et en informer le public est essentiel pour empêcher les criminels d’exploiter des individus financièrement défavorisés. Les entreprises légales ne demanderont jamais à un quelconque individu d’utiliser son compte bancaire ou de transférer des fonds à travers son compte. Par conséquent, personne ne devrait donner accès à ses comptes bancaires ou porte-monnaie électroniques ou permettre leur utilisation à des inconnus ou à des individus peu fiables.

Lien utile :

La lutte d’Europol contre les passeurs de devises

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