Les véhicules autonomes, qui circulent sans intervention d’un conducteur, constituent un des progrès technologiques à même d’affecter radicalement notre vie quotidienne dans un futur plus ou moins proche. Pour l’heure, au-delà des questions liées à la technique, le débat public sur ce type de véhicules porte sur leur sécurité, un facteur clé pour que les administrations publiques leur accordent l’autorisation de circuler.
Nidhi Kalra et David G. Groves, chercheurs à la Rand Corporation, ont publié une enquête qui analyse 500 scénarios distincts évaluant l’introduction, l’adoption et l’amélioration des véhicules autonomes et visant à répondre aux questions suivantes :
- Jusqu’à quel point les véhicules autonomes doivent-ils être sûrs avant d’être autorisés pour un usage public ?
- Sous quelles conditions peut-on sauver davantage de vies pour chacune des politiques à court et à long terme et quel serait le nombre de vies sauvées ?
- Que suggèrent les essais quant aux conditions générant un petit prix à payer dans l’attente d’améliorations significatives avant l’implantation ?
- Qu’est-ce que cela implique pour les politiques portant sur l’introduction des véhicules autonomes à l’usage des consommateurs ?
Le modèle établi pour réaliser l’analyse compare l’accidentalité et le nombre de morts causées si on autorise la circulation des véhicules autonomes lorsqu’on aura constaté que ces derniers améliorent de 10% la moyenne de la conduite humaine ou si on attend que cette amélioration se situe entre 75% ou 90%.
La conclusion à laquelle ils parviennent est qu’il faudrait autoriser la circulation des véhicules autonomes après avoir dépassé la moyenne de conduite sûre des humains de 10%. La raison principale en serait l’économie de vies humaines (des centaines ou des milliers à court terme et des milliers à long terme) qui se produirait pour deux motifs. Le premier motif repose sur le fait que, lorsque les véhicules autonomes seront à même d’offrir, en moyenne, une conduite plus sûre que la conduite humaine, leur autorisation devrait entraîner une réduction de l’accidentalité. Et même si cette réduction est faible, sur le temps écoulé entre le niveau de sécurité acceptable et le niveau de sécurité idéal, on accumulerait un certain nombre de vies humaines sauvées. Le deuxième motif est que l’autorisation de ces véhicules encouragerait leur utilisation et augmenterait de façon considérable les données disponibles pour l’analyse. Ainsi, l’évolution de la conduite autonome serait accélérée et les niveaux de sécurité dépassant de 75% ou 90% ceux de la conduite humaine seraient plus vite atteints.
Sources : Kalra, Nidhi ; Groves, David G., The enemy of Good. Estimating the Cost of Waiting for Nearly perfect Automated Vehicles. Rand Corporation
https://www.rand.org/pubs/research_reports/RR2150.html
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