Il est de plus en plus difficile de franchir les frontières et d’échapper aux moyens de détection des autorités policières. C’est pourquoi les passeurs de migrants se mettent à développer des moyens à haut risque dans le déplacement de migrants irréguliers dans les pays de destination de l’Union européenne.
Certaines des tendances les plus récentes en matière de trafic de migrants ont déjà été rendues publiques dans le dernier rapport de l’édition spéciale de l’European Monitoring Team d’Europol :
• La réapparition d’une route alternative par la mer Noire, essentiellement pour passer de la Turquie vers la Roumanie.
• L’utilisation de bateaux de plaisance (surtout des yachts à voile) pour le trafic de migrants de la Turquie ver l’Italie.
• L’UE comme espace de transit pour les migrants irréguliers qui cherchent à rejoindre les États-Unis et le Canada.
• L’augmentation des arrivées par la route de la Méditerranée occidentale vers l’Espagne.
• Caches dangereuses dans des containers et fourgonnettes hermétiques ou dans le compartiment moteur de véhicules.
Des moyens très risqués
Ces dernières tendances méritent une attention toute particulière de par le risque potentiel qui pèse sur la vie des migrants. Les forces de sécurité ont recensé un nombre croissant d’incidents liés aux tentatives de cacher dangereusement des migrants dans des véhicules pour franchir les points frontaliers.
Le moyen le plus fréquent pour le trafic de migrants reste l’utilisation de camions et fourgonnettes. Entre autres nombreux dangers résultant de ce trafic sur route, soulignons l’entassement, le manque d’air et les déplacements à grande vitesse pour se soustraire à l’intervention de la police.
Un des moyens de transport détectés plus récemment consiste à cacher les migrants irréguliers dans le compartiment moteur lorsqu’ils franchissent les frontières. À l’approche des points frontaliers, les migrants se glissent dans le compartiment moteur du véhicule de transport, entre le moteur et le capot. La méthode est extrêmement risquée et met en danger la vie de ceux qui tentent de franchir ainsi la frontière.
Les migrants irréguliers voyagent avec le passeur la plupart du temps et ne se cachent qu’à l’approche des passages frontaliers. À titre d’exemple, pour ce type de service, les migrants devaient payer environ 7000 euros pour un voyage aller depuis la Turquie jusqu’en Autriche. Autrement dit, le trafic de migrants reste une affaire très lucrative et alléchante pour les réseaux criminels.
Sensibilisation sur les tendances émergentes
Le Centre européen pour la lutte contre le trafic de migrants d’Europol (EMSC) suit ces tendances de développement rapide en vue d’améliorer le niveau de soutien spécialisé et permettre l’application de la loi dans toute l’UE pour une lutte plus efficace contre cette activité illégale. L’action effective requiert une coopération internationale entre agents de l’ordre. Pour ce faire, l’EMSC publie régulièrement un document intitulé Rapport de l’équipe de suivi européen (EPMT). L’initiative a été lancée il y a exactement deux ans et vient de faire paraître son 300ème numéro. L’EPMT est un document de référence précieux en vue de favoriser l’application de la loi et épauler les autorités dans leur processus de prise de décision.
Ce numéro spécial comprend une série de statistiques et de nouveautés en matière de trafic organisé. Il aborde aussi les principales routes et les modes opératoires couramment utilisés à l’heure actuelle par les passeurs de migrants, la contribution des États membres de l’UE et autres partenaires à la réalisation de l’EPMT, les activités et capacités d’Europol ainsi que la voie à suivre.
Plus d’information sur les dernières tendances sur l’infographie EPMT.
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