La prédisposition à recevoir des populations étrangères s’érode en Allemagne

Willkommenskultur im „Stresstest“La vague de réfugiés accueillis en Allemagne ces dernières années (plus d’un million) semble avoir provoqué une certaine usure de la traditionnelle prédisposition des Allemands à recevoir des nouveaux venus.

Les résultats d’une enquête publiés récemment[1] sont explicites quant à l’état de la problématique liée à cette question dans les Länders allemands, surtout si on les compare à ceux des enquêtes de 2012 et 2015. En premier lieu, il faut dire qu’aujourd’hui encore, la prédisposition à accueillir des ressortissants étrangers reste majoritaire. Il y a toutefois une différence entre l’attitude à l’égard des réfugiés et envers les immigrés. Ces derniers sont encore perçus comme positifs de façon majoritaire (74% de la population des Länders occidentaux et 53% des Länders orientaux). Concernant les réfugiés, la situation commence à s’effriter, surtout à l’est où seuls 33% des personnes interrogées les perçoivent de manière positive. À l’ouest, 65% répondent qu’en ce qui les concerne, les réfugiés sont toujours les bienvenus dans le pays.

La question des réfugiés suscite une nette critique chez les autres membres de l’Union européenne, où le nombre d’individus accueillis est loin d’être comparable à celui de l’Allemagne. C’est là un facteur de grande déception parmi la population.

Les symptômes d’usure se font sentir clairement. La majorité de la population (54%) pense que la capacité de l’Allemagne à accueillir plus de réfugiés a atteint sa limite et seuls deux individus sur cinq seraient disposés à en accepter davantage pour des raisons humanitaires. La majorité des Allemands pense que les refugiés devraient être autorisés à travailler beaucoup plus rapidement qu’à l’heure actuelle. Ils pensent aussi que tous les États membres de l’Union devraient être obligés d’accepter un certain nombre de refugiés. Même pas un quart des interviewés pensent que les réfugiés ne sont que de passage et que le gouvernement ne devrait donc pas s’efforcer de les intégrer.

Pour l’heure, seuls les plus jeunes (entre 14 et 29 ans) soutiennent (par une mince majorité) que l’Allemagne devrait continuer à accepter des réfugiés pour des raisons humanitaires. Chez les autres tranches d’âge, ceux qui sont pour continuer à recevoir des réfugiés ne font pas la majorité. En général, la perception des avantages qu’offrent les nouveaux arrivants a diminué et les inconvénients sont aujourd’hui plus palpables.

[1]https://www.bertelsmann-stiftung.de/fileadmin/files/Projekte/28_Einwanderung_und_Vielfalt/IB_Umfrage_Willkommenskultur_2017.pdf

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