La grande criminalité au Mexique : des données préoccupantes

Incidencia de los delitos de alto impacto en México 2016L’Observatoire national citoyen du Mexique a publié, fin juin 2017, l’étude Impact de la grande criminalité au Mexique 2016, qui analyse les données publiques sur les six délits dont l’impact est considéré comme étant le plus marquant à l’égard du public : homicides volontaires et involontaires (par négligence), enlèvements, extorsions, vols avec violence et vols de véhicules.

Faits recensés ou ayant fait l’objet d’une enquête dans tout le pays :

  • 20 792 homicides volontaires, avec 22 935 victimes (21,55% de plus que l’année précédente), soit 18,76 victimes pour 100 000 habitants.
  • 15 170 homicides involontaires, avec 16 878 victimes (5,15% de moins que l’année précédente), soit 13,80 victimes pour 100 000 habitants.
  • 1 865 victimes d’enlèvement (0,26% de moins que l’année précédente), soit 1,53 pour 100 000 habitants.
  • 5 240 cas d’extorsion, avec 5 375 victimes, soit 4,40 pour 100 000 habitants. Dans ce cas, le nombre de victimes a baissé de 0,57% par rapport à l’année précédente mais le nombre de cas a augmenté de 1,14%.
  • 171 555 vols avec violence (3,6% de plus que l’année précédente), soit 140,30 pour 100 000 habitants.
  • 161 567 vols de véhicules (2,33% de plus que l’année précédente), soit 389,11 pour 100 000 véhicules ou 132,14 pour 100 000 habitants. Parmi ces vols de véhicules, 72% étaient avec violence et 38% sans violence.

Outre les données sur tout le pays, l’étude présente aussi les chiffres par divisions et sous-divisions territoriales ; elle souligne certaines alarmes quant à la présence ou l’évolution de certains types de délit et consacre un paragraphe au rôle du public et des organisations civiles associées au Réseau national d’observatoires de sécurité, de justice et de légalité.

Le rapport est très critique à l’égard des institutions mexicaines, tant pour ce qui est des politiques de sécurité implantées qu’en ce qui concerne les aspects liés à la collecte de données. D’une part, les auteurs considèrent que le gouvernement mexicain centre son activité sur l’attaque frontale du crime organisé et néglige, entre autres, les politiques préventives et la lutte contre le trafic d’armes, le blanchiment d’argent et la corruption. D’autre part, ils avancent que les données publiques génèrent la méfiance pour différentes raisons. Dans certains cas, les communes recensent peu ou ne recensent pas du tout certains types de délit comme le vol à la tire. Dans d’autres cas, certaines démarcations montrent de grands écarts sur leurs chiffres à court terme. Tout cela vient s’ajouter à la méfiance dont fait preuve le public à l’égard du dépôt de plainte, dont la conséquence est un chiffre obscur ou noir qui atteindrait 93,7% d’après l’Enquête nationale de victimisation et de perception sur la sécurité publique (ENVIPE) de 2016 (faits datant de 2015). Les extorsions constituent l’un des délits au plus haut pourcentage de non-dépôt de plainte. D’après l’ENVIPE de 2016, c’était là le deuxième délit le plus courant et il représentait 24,2% du total des faits survenus en 2015, juste derrière les vols à la tire, vols de rue avec agression ou vols dans les transports publics, qui totalisaient 28,2%.

En conclusion, l’’étude recommande l’amélioration des indicateurs de sécurité et la création de mécanismes encourageant le dépôt de plainte et réduisant le chiffre noir ; ainsi que prioriser la lutte contre le trafic d’armes et le blanchiment d’argent ; favoriser les politiques de sécurité (aussi bien préventives que réactives) en diagnostics et information sûre et associer la société civile aux institutions de sécurité.

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