D’après les enquêtes, les Français sont-ils victimes d’insultes racistes et autres agressions verbales?

L’ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales) et l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) exploitent depuis presque 10 ans (2007-2015) l’enquête annuelle de victimisation Cadre de vie et sécurité (CVS) qui s’appuie sur un panel annuel d’environ 16 500 individus de 14 ans et plus, obtenu parmi les familles françaises.

Observatoire national de la délinquance et des réponses pénalesSur le plan des victimisations individuelles, l’enquête prend en compte la dernière et l’avant-dernière insulte subie. La victime peut préciser si le commentaire est de nature raciste, antisémite, xénophobe, homophobe, sexiste ou d’un autre type (il existe l’option de ne pas savoir classer le type d’insulte). L’enquête permet aussi de reproduire littéralement la dernière insulte subie, ce qui permet ensuite d’en faire un classement plus objectif.

 Principaux résultats de l’enquête CVS

Sur le total des individus consultés entre 2007 et 2015, 12,4% ont déclaré avoir subi une quelconque insulte au cours des deux dernières années précédant l’enquête. 14% ont dit que cette insulte était de nature raciste, antisémite ou xénophobe.

Profil des victimes

La moitié des victimes d’insultes racistes avaient moins de 38 ans et 24% entre 14 et 24 ans. Parmi les plus jeunes, les hommes ont été plus victimisés que les femmes : sur la tranche d’âge de 14-24 ans, 27,9% des victimes étaient des hommes contre 22,4% de femmes. La tranche d’âge des 35-44 ans enregistre aussi un taux de victimisation de 21,1% chez les hommes contre 19,5% de femmes. Les agressions verbales à connotation racistes diminuent à mesure que l’âge des individus augmente. Par conséquent, les hommes jeunes sont plus victimisés par des agressions de nature raciste ; par contre, lorsque l’agression verbale repose sur d’autres motifs, les femmes sont plus victimisées sur toutes les tranches d’âge.

Profil des auteurs

Dans 59% des cas, les auteurs sont seuls et, en l’occurrence, il s’agit rarement d’individus mineurs (15% des cas) ; en revanche, le pourcentage de mineurs contrevenants double lorsqu’ils agissent en groupe. Pour 89% des hommes victimisés et 62% des femmes victimisées, les auteurs étaient de sexe masculin.

Lien entre auteur et victime

Près de deux tiers des cas indiquent qu’auteur et victime ne se connaissent pas. Quand il y a connaissance préalable, celle-ci est superficielle, on ne se connaît que de vue (22%). Il y a un lien d’amitié, de parenté ou similaire dans 13% des cas.

Canal utilisé pour la discrimination  

La majorité des insultes racistes se sont produites de jour et un jour ouvrable (pour 79% et 86% des victimes). Aux dires des victimes, la grande majorité des contrevenants n’étaient pas sous les effets de l’alcool ou de drogues.

La majorité des victimes d’insultes racistes disent qu’elles se sont produites face à face (97%) et l’insulte par courrier postal ou électronique ou par téléphone reste marginale.

Espace où se produit l’agression verbale

L’insulte à caractère raciste se produit principalement dans la rue (38%) ; l’espace public (transports publics et établissements commerciaux) recense la majorité des victimes (58%). 42% des victimes déclarent avoir été offensées dans un espace privé, principalement au lieu de travail ou d’études.

Pour plus d’information à ce sujet, consulter les documents suivants :

Autres notes du blog en rapport :

Site web du corps de police catalane des Mossos d’Esquadra : Haine et discrimination

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