Les compétences professionnelles dans la formation policière en Catalogne et en Suède : l’avis des élèves policiers

Dans le cadre du projet de recherche européen RECPOL vient de paraître l’étude Recruitment, Education and Career in the Police sur la perception des élèves policiers concernant les compétences nécessaires pour exercer leur profession. Elle a été menée à bien par Thomas Bäck et Mojgan Padyab, chercheurs de l’université suédoise d’Umeå, et Lola Vallès de l’Institut de la sécurité publique de Catalogne. Tous développent leur activité de recherche au sein des organisations chargées de la formation initiale de police dans les deux pays.

L’article a pour but essentiel, comme l’indique son titre, de comparer l’avis des élèves policiers en Catalogne et en Suède sur la nécessité de trois types de compétences pour mener à bien leurs fonctions de policier. L’étude s’appuie sur la gestion de questionnaires identiques à l’égard des élèves policiers des deux pays à deux moments bien précis : au début et à la fin de leur formation initiale pour devenir policier. Le questionnaire leur demande dans quelle mesure ils estiment nécessaires, pour l’exercice de leur profession, les connaissances spécifiques (compétence technique), les aptitudes pratiques (initiative et autonomie) et la réflexion sur l’action (compétences étiques et comportements).

Toutefois, l’étude ne se limite pas à comparer la perception des élèves policiers en Catalogne et en Suède puisqu’elle commence par décrire les systèmes de police ainsi que la formation dans les deux pays et fait une synthèse intéressante de l’état de la recherche sur certains points très importants du processus de formation policière, dont :

  1. L’importance que doivent avoir les connaissances, les aptitudes et les comportements dans le processus de formation des policiers.
  2. La manière dont les élèves policiers changent d’avis sur l’importance des différents types de compétences dans leur profession et, donc, dans le métier de policier.
  3. L’incidence de l’origine sociale, du niveau d’études et du sexe des élèves dans le processus de formation.

Pour ce qui est du but évident de l’étude, après analyse des résultats des questionnaires, celle-ci conclut à l’existence de patrons communs dans les deux cas. Ainsi, les connaissances spécifiques de la profession et des normes reçoivent dans la majorité des cas (sauf dans le premier questionnaire en Suède) la note la plus haute (au-dessus de 4 sur une échelle de 1 à 5), ce qui montre que les élèves policiers privilégient, au début comme à la fin de la formation initiale, l’importance de l’obtention des connaissances. Il y a, néanmoins, des différences entre les élèves des deux pays. Ainsi, en Suède, l’importance des connaissances, bien que haute, est inférieure par rapport à la Catalogne et baisse légèrement en fin de formation initiale. En fait, les élèves suédois notent moins bien les trois groupes de compétences en fin de cours. En Catalogne, les élèves maintiennent leur haute opinion des connaissances mais améliorent significativement l’appréciation des aptitudes pratiques et de la capacité de réflexion. L’importance de la pratique reste toujours plus haute chez les élèves suédois.

En ce qui concerne le facteur sexe, dans les deux cas, les femmes notent mieux que les hommes l’importance de la capacité de réflexion.

L’étude s’achève par un grand répertoire bibliographique sur la formation policière, incontournable, dans la plupart des cas, pour toute étude solide en la matière.

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