Des policiers et des procureurs proposent à Donald Trump des mesures pour réduire la criminalité et la population carcérale

L’Association des responsables de l’exécution de la loi pour la réduction de la délinquance et de l’incarcération[1] a présenté son agenda au nouveau président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump. Leurs propositions en vue d’atteindre ces objectifs et renforcer ainsi la sécurité en faisant payer moins d’impôts au contribuable (en 2016 le Congrès a approuvé un budget de 7,5 milliards de dollars pour la maintenance des prisons) se centrent sur cinq aspects :

  • Changement d’orientation dans le financement fédéral des États et organismes locaux (qui s’élève à environ 5,5 milliards de dollars par an). Il faut prioriser les projets qui ciblent les délits les plus graves et les plus violents, en ajournant ceux qui visent à combattre les petites infractions ou qui prétendent réduire la délinquance en général. Cela permettrait à la police et au parquet de se concentrer sur les délits les plus sérieux. Actuellement, seuls 2% des détentions fédérales et 3% des procédures pénales concernent des délits graves ; il faut donc inverser la vapeur.
  • Réduction de l’incarcération non nécessaire. À l’heure actuelle, il y a aux États-Unis 2,2 millions d’internés et 4,7 millions de personnes en conditionnelle ou en liberté surveillée. L’ensemble des dépenses en matière de justice pénale s’élèvent à 274 milliards de dollars). Certaines expériences montrent comment réduire à la fois la délinquance et le nombre d’incarcérations. Le Michigan et la Caroline du Sud, par exemple, ont supprimé l’incarcération systématique pour des délits non violents liés aux drogues, en implantant des mesures alternatives qui se sont avérées assez efficaces. Le Congrès devrait reprendre un projet de réforme du Code de procédure pénale et pénitentiaire en suspens depuis environ deux ans et qui va dans ce sens : donner plus de latitude aux juges dans les cas de délits non violents pour favoriser des peines alternatives.
  • Augmentation des ressources pour traiter certaines maladies mentales et l’accoutumance aux drogues. En 2015 on a recensé 52 000 morts par overdose et 57% des maladies mentales n’ont pas bénéficié de l’aide appropriée. Dans ce dernier groupe, beaucoup finissent dans le système pénal.
  • Maintien et renforcement du soutien à la police communautaire ou de proximité car, sans le système public, la lutte contre la délinquance est impossible. Le Bureau du département de la Justice de soutien aux services de police axés sur la communauté (The Justice Department’s Office of Community Oriented Policing Services – COPS Office) a mené à bien un grand travail de soutien aux initiatives communautaires et il y a aujourd’hui des voix dans la majorité parlementaire qui plaident pour la réduction ou la suppression de ce soutien, qu’il faut éviter coûte que coûte.
  • Renforcement des mesures contre la récidive. Actuellement, presque la moitié des 600 000 détenus libérés chaque année retournent en prison dans les trois ans. Il faudrait, par exemple, que les services transitoires avant la libération soient destinés aux internés présentant le plus haut risque de récidive.

[1] La Law Enforcement Leaders to Reduce Crime and Incarceration se compose d’environ 200 chefs et anciens chefs de la police, shérifs, procureurs fédéraux et d’État et autres responsables de la justice dans les cinquante États de l’Union.

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