L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) vient de publier une étude basée sur les données de l’enquête Cadre de vie et sécurité de 2013 à 2016. Cette étude recueille l’opinion des individus interrogés (de 14 ans ou plus) sur l’action de la justice dans le traitement de la délinquance. La moyenne du nombre d’individus interrogés se situe au-dessus de 15 000 personnes pour chaque édition de l’enquête.
64% (soit la majorité) se disent peu ou pas satisfaits de l’action de la justice. Seuls 21% se disent satisfaits, tandis que 15% ne savent pas ou ne répondent pas. L’âge est un facteur qui semble influer sur le degré de satisfaction à l’égard de la justice. Ainsi, 48% des individus entre 14 et 25 ans ont une opinion négative de la justice (toutefois, le pourcentage qui ne se prononce pas est supérieur aux autres tranches d’âge), tandis que deux tiers des individus de plus de 25 ans ne sont pas satisfaits de l’action de la justice. Parmi les jeunes, les groupes montrant davantage d’opinions positives sont les étudiants (31,7%) et les célibataires (26%), alors que seuls 20% de ceux qui ont un travail et 18,5% de ceux qui vivent en couple ont une opinion positive de la justice.
Le niveau d’études apparaît aussi comme un paramètre important dans l’opinion à l’égard de la justice ; en effet, 55% des individus qui n’ont pas le baccalauréat ont une opinion négative de la justice tandis que, dans les autres groupes, l’opinion négative se situe autour de 70%. Les individus qui ont le moins de revenus sont aussi les plus modérés dans leurs opinions négatives (seulement 54,5%), alors que ceux qui ont davantage de revenus expriment un plus fort désaccord (entre 65% et 69%).
L’opinion négative constatée est stable dans le temps entre 2013 et 2106 (toujours autour de 64%). Cette opinion négative et sa stabilité sont surprenantes si on les compare à l’opinion des individus interrogés sur la Police et la Gendarmerie. Sur les deux premières années de l’étude (2013-2014), 48% des individus interrogés se disent satisfaits de l’action menée par les deux corps de police. L’année suivante, la proportion de satisfaits s’élève à 59%, un pourcentage qui s’est maintenu en 2016. La population qui évalue positivement la police représente presque le triple de celle qui évalue positivement la justice, et la différence entre ces deux groupes a augmenté de façon remarquable sur les deux dernières années.
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