Forte influence des parents sur l’opinion que les adolescents ont de la police

L’impression que la confiance et le respect envers la police sont extrêmement fragiles chez les jeunes est généralisée. L’utilisation intensive qu’ils font de l’espace public et leurs contacts conflictuels avec la police en seraient la cause (outre un rejet de l’autorité propre à leur âge). Pour vérifier cette impression, Sindall, McCarthy et Brunton-Smith ont mené une étude auprès d’un échantillon de 1 500 jeunes (de 10-15 ans) et leurs parents, dans le cadre de l’Enquête de victimation d’Angleterre sur les années 2010 à 2102.

50-walesL’étude partait de deux prémisses : a) il y a de grandes ressemblances dans l’opinion que parents et enfants ont de la police, et b) les contacts des jeunes avec la police peuvent conditionner leur opinion et, en ce sens, si la police traite les citoyens de façon juste, les adolescents en ont une opinion plus favorable. De fait, de nombreuses études constatent que les groupes chez lesquels le jugement porté sur la police est le plus négatif sont ceux qui sont l’objet préférentiel et fréquent de l’attention de la police (jeunes, minorités, vagabonds et pauvres en général).

Les résultats de ce travail montrent qu’en Angleterre et au Pays de Galles, les jeunes de 10 à 15 ans ont majoritairement une opinion favorable de la police (53 %), que seuls 5 % en ont une opinion ouvertement négative et que 42 % sont neutres. En général, indépendamment des caractéristiques individuelles des jeunes et de leur environnement, on observe une correspondance élevée entre le point de vue des parents et de leurs enfants. Ceux qui ont peu de rapports avec leurs parents et avec l’école se montrent plus cyniques et relativisent les qualités de la police. Les filles lui font plus confiance que les garçons et l’augmentation de l’âge se traduit par une réduction de la confiance de 20 points par année gagnée. Le contact avec la police ne fait pas changer d’opinion lorsque ce contact est positif, mais il en fait changer –dans le sens d’une perte d’estime– lorsqu’il est négatif.

L’influence des parents sur l’opinion que les enfants ont de la police est plus importante dans les secteurs où la police est très visible et plus faible là où la police ne se montre pratiquement pas. Les enfants de parents mariés et ceux qui estiment que l’endroit où ils vivent est un bon endroit où habiter ont une meilleure opinion de la police.

Les auteurs de ces travaux préviennent que le fait que la plupart des jeunes sondés l’ont été en présence de l’un ou l’autre de leurs parents (88 % de ceux qui avaient 10 ans et 63 % de ceux qui en avaient 15) peut avoir biaisé les résultats, puisqu’il est possible que les enfants aient essayé de dire ce qu’ils pensaient que leur parent présent voulait entendre.

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